La cage

Masqués, désabusés, perdus, nous déambulons dans les avenues et les rues, nous évitant comme de braves de petits troufions dans un champ de mines vietnamien.

Attention la covid va nous exploser à la gueule, celui-là a toussé, alerte générale, celle -là a éternué, aux abris, le petit a l'air fiévreux, dégagez-le, dites à sa maman de l'escamoter, de le mettre en quarantaine, en bref, hors de notre vue.

Il faut montrer patte blanche pour rentrer dans un centre commercial, avoir la bonne carte d'identité, la plaque d'immatriculation adéquate.

Waw! Nous jouons un remake d' "Apocalypse Now" sans Marlon Brandon mais avec Bouazza le vigile,Maati le mokadem,Boujemaa des forces auxiliaires.

Tout le monde soupçonne tout le monde, on espionne, observe, dénonce.

On se la joue CIA, KGB, Mokhabarat...

 

Plus aucun plaisir à aller sur une terrasse de café, au restaurant, à l'hôtel.

Les plages sont désertes, le covid est un excellent nageur, il adore les sports aquatiques, le padel, surf, planche à voile ainsi que le bronzage. Il ne faut pas oublier qu'avec son teint asiatique, limite jaunâtre, il préfère prendre de la couleur pour bien se glisser dans nos foyers sans être remarqué.

Puis nous roulons chaque jour, au pas ,inquiets, à chaque barrage. Les gendarmes réfléchissent en gendarmes et les policiers, en policiers.

Passera ou passera pas ?

Masque dans la voiture ou pas masque? Et en moto, derrière la visière du casque? ça dipond mon frrrère! Si le boulici i genti ou pa!

Aucun document qui nous donne des instructions claires et nettes, qu'on pourrait produire au cas où los flicos dépasseraient les bornes.