Le dragon chinois s'installe dans les plaines européennes
Ce projet, qui sera le plus grand site de production de batteries électriques du continent, soulève des questions fondamentales sur l'autonomie industrielle européenne.
Dans un contexte de transition énergétique accélérée, cette implantation révèle la complexité des relations sino-européennes. "Nous assistons à un véritable dilemme stratégique", analyse Jean-François Martin, directeur du Centre d'études sur l'industrie automobile européenne. "D'un côté, l'Europe a besoin de capacités de production de batteries pour sa transition vers l'électrique, de l'autre, elle craint une dépendance excessive vis-à-vis de la Chine."
Les chiffres sont éloquents :
- Investissement : 7 milliards d'euros
- Capacité de production prévue : 100 GWh/an
- Emplois directs créés : 9000
- Surface du site : 300 hectares
Cette implantation s'inscrit dans une stratégie plus large de la Chine. "Pékin utilise la transition écologique comme levier d'influence géopolitique", explique Maria Schmidt, chercheuse à l'Institut des relations internationales de Berlin. Le pays contrôle déjà 80% de la chaîne de valeur mondiale des batteries.
Les réactions en Europe sont contrastées :
- Les pays d'Europe de l'Est y voient une opportunité de développement économique
- L'Allemagne s'inquiète pour sa propre industrie automobile
- La France plaide pour une "souveraineté industrielle européenne"
- La Commission européenne examine les implications en termes de concurrence
Le projet soulève plusieurs enjeux critiques :
- Sécurité des approvisionnements
- Transferts de technologies
- Normes environnementales
- Protection des données industrielles
"L'Europe doit trouver un équilibre entre attractivité économique et protection de ses intérêts stratégiques", souligne Pierre Dubois, économiste à la Commission européenne. Le projet European Battery Alliance, lancé en 2017, peine encore à rivaliser avec la puissance industrielle chinoise.