La basse vision et les aides visuelles : Redonner de l’autonomie aux personnes malvoyantes


La basse vision, une diminution importante de la vue qui ne peut être corrigée par des lunettes, des lentilles ou même une opération, touche de nombreuses personnes à travers le monde.



Par Wiam El Jai, Orthoptiste :

Les causes sont souvent liées à des maladies oculaires comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), le glaucome, ou encore la rétinopathie diabétique. Pour les personnes qui en souffrent, lire un livre, reconnaître un visage, ou simplement se déplacer peut devenir un défi quotidien. Heureusement, les aides visuelles offrent des solutions concrètes pour améliorer leur qualité de vie et leur autonomie.
 
La basse vision se manifeste de plusieurs façons selon les personnes :

 
Vision centrale réduite : Dans des cas comme la DMLA, la vision au centre devient floue ou sombre, ce qui complique la lecture et la reconnaissance des visages. Perte de la vision périphérique : Souvent due au glaucome, cette perte limite la vue latérale et rend la mobilité plus difficile. Vision globalement floue : Causée par diverses pathologies, elle rend l’environnement visuel moins distinct. Difficulté dans les conditions de faible éclairage : Certaines personnes voient beaucoup moins bien dans l’obscurité ou dans des endroits faiblement éclairés.
 
Ces difficultés, bien que variables, partagent un point commun : elles impactent l’autonomie des personnes concernées. C’est là qu’interviennent les aides visuelles et la rééducation.

Les aides visuelles sont des dispositifs spécialement conçus pour compenser les déficiences visuelles et améliorer le quotidien des malvoyants.

Voici quelques exemples des solutions les plus populaires :
 
Les loupes optiques : Qu’elles soient portatives, sur pied ou électroniques, ces loupes grossissent le texte et les objets pour faciliter la lecture ou les activités de précision. Les lunettes télescopiques : Équipées de petits télescopes, elles augmentent la vision à distance et sont idéales pour regarder la télévision ou lire les panneaux routiers. Les téléagrandisseurs : Ces appareils électroniques permettent un fort grossissement des textes et des images. Ils offrent aussi la possibilité d’ajuster le contraste et les couleurs pour une meilleure lisibilité. Les filtres et lunettes spécifiques : Ils réduisent l’éblouissement et améliorent le contraste, particulièrement utiles pour ceux qui sont sensibles à la lumière.
 
Ces aides, combinées et ajustées selon les besoins individuels, permettent souvent de redécouvrir des activités que l’on pensait avoir perdues.
 
Les aides visuelles seules ne suffisent pas toujours. La rééducation visuelle, proposée par des orthoptistes ou des rééducateurs spécialisés, permet aux patients de maximiser le potentiel de leur vision résiduelle.

 Cette rééducation inclut :
 
Un apprentissage approfondi de l’utilisation des aides visuelles. Des stratégies pour mieux utiliser les parties fonctionnelles de la rétine. L’adaptation de l’environnement, comme l’ajout d’un éclairage adapté, pour faciliter les activités du quotidien.
 
La rééducation vise à redonner confiance et indépendance aux personnes malvoyantes en les aidant à surmonter les défis visuels.
 
Chaque personne vit la basse vision différemment, et les solutions doivent être personnalisées. Les rendez-vous réguliers avec des professionnels de santé, comme les ophtalmologues et les orthoptistes, permettent d’adapter les aides visuelles au fur et à mesure et d’ajuster les techniques de rééducation. Par ailleurs, les groupes de soutien et les associations jouent un rôle clé, offrant un espace de partage et de réconfort pour les personnes malvoyantes et leurs familles.
 
Vivre avec une basse vision ne signifie pas renoncer à ses activités préférées ou à son indépendance. Grâce aux progrès dans le domaine des aides visuelles et à l’accompagnement des professionnels, les personnes malvoyantes peuvent retrouver une qualité de vie qui semblait hors de portée. Le rôle des orthoptistes et des rééducateurs est crucial pour guider ces personnes vers les solutions qui leur conviennent le mieux et les aider à regagner confiance et autonomie.

Mardi 5 Novembre 2024



Rédigé par La Rédaction le Mardi 5 Novembre 2024
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