Pour les non initiés, écouter de la techno c’est simplement entendre des BOUM BOUM BOUM, un bruit et non une mélodie.
Cette culture née il y a plus de 25 ans à souvent été mal comprise, réprimée, voire même mal vue, jusqu’à devenir une culture populaire incontournable.
Aujourd’hui, on compte dans le monde des milliers de soirées avec de la musique répétitive. L’industrie de la musique électronique est devenue globale et génère plusieurs milliers de dollars. En effet, les DJs de l'électro sont les nouvelles Rock-stars et un enfant sur trois ne veut plus être pompier mais DJ.
Afin de mieux comprendre ce mouvement, il faut le situer dans le temps.
La techno voit le jour dans le milieu musical de Detroit, pendant les années 80. Avec ses influences new wave, groove et funk, la techno fait sa place dans l’industrie de la musique et devient carrément un mouvement à part entière. Un phénomène autonome fait pour les jeunes.
Des espaces sont alors créés afin d'accueillir les “raveurs” qui viennent à la recherche d’un sentiment de liberté dans les milieux Underground. Les DJs viennent alors partager leur musique avec un public toujours avide de bonnes vibes et de nouvelles mélodies. Un espace de liberté ou on laisse libre recours à son imagination. Danser et s’amuser sans être jugé, un espace où il est permis de se détacher des dictates que leur impose la société. Car la techno a toujours véhiculé un message de liberté.
Lorsqu’ils évoquent la techno, les jeunes prononcent souvent les mots suivants : liberté, tolérance, créativité, nouveauté, amour et fête. Des mots qui ne collent pas avec les idées reçues que l’on peut se faire de l’environnement de la musique électronique.
En effet, cette musique est aujourd'hui diabolisée par la majorité, certains la considèrent même comme la musique du diable. Sa mauvaise réputation est surtout due au fait qu’elle soit associée à la drogue, souvent à des événements regroupants des jeunes en situation de mal-être cherchant à fuir la réalité à travers des psychotropes puissants, qui pour eux, vont servir d'échappatoire afin de voyager dans l’oublis du monde environnant.
Au cours des années 70 et au début des années 80, l'évolution de la drogue sur le marché va se faire de manière intensive. La cocaïne, l’LSD, l'ecstasy, la MDMA et les champignons hallucinogènes, sont les principales drogues qui vont rendre les manifestations techno dévastatrices.
Overdose, suicide, dépression et violence en seront automatiquement la résultante.
Néanmoins, pour ceux qui savent simplement l'apprécier, la musique électronique à une particularité bien distinctive, notamment sur les effets cérébraux et physiques.
Relaxante, joyeuse, agressive, dark, libertaire ou émouvante, qui diffère selon les perceptions de chacun. Si la techno se caractérise par un nombre élevé de battements, elle comporte aussi des basses importantes qui peuvent développer chez ces mélomanes un sentiment de puissance, une impression de saisir la chance, une illusion certes, mais qui est bel et bien présente sur le moment.
Aujourd’hui, les labels de techno se multiplient et le marketing s’en empare. Les festivals s’officialisent et partent en tournée partout dans le monde. Le Maroc est même devenu une destination phare pour les amoureux de la techno, plusieurs festivals y sont organisés tel que l’OASIS, l’Atlas Électronique et le MOGA festival.
Au cours de ces festivals, les talents marocains sont également mis en avant, des Djs marocains qui s’inspirent du folklore local, combinant mélodies orientales et techno classique donnant alors une mixité pluriculturelle entre sons de machines et rythmes orientaux.
Il faut laisser sa chance à la techno afin de la comprendre, car c’est dans les moments les plus fragiles que le monde est né. Sans jugement, sans règles, sans inégalités, c’est dans ces moments éthérés ou le vrai potentiel peut être saisi.