La Tbourida : Voici tout ce que vous devez savoir sur ce sport traditionnel


Rédigé par le Vendredi 26 Aout 2022

Elle est un héritage d'une vieille tradition guerrière, la "Tbourida", est un art équestre marocain, elle est connue aussi sous le nom de "fantasia".



Elle est également connue sous le nom de "Fantasia", la "Tbourida" vient du mot "Baroud", qui signifie "poudre à canon", ou "jeu de poudre". 

Chers lecteurs, les origines de cette combinaison d'art et de sport équestre traditionnel du Maroc remontent au 15e siècle. Elle se pratiquait dans les régions montagneuses du Moyen-Atlas, de la Haute Moulouya et dans le Centre du royaume chérifien. 

Ces cavaliers étaient connus pour les batailles héroïques auxquelles ils prenaient part. Ils étaient adulés autant qu'ils étaient craints par leurs adversaires.

La "Tbourida" est une discipline traditionnelle qui se transmet de génération en génération et qui contient des éléments essentiels de l'identité culturelle de la mémoire collective du Maroc, de ses régions et de ses communautés. Elle est très populaire dans le Royaume, cette spectaculaire charge de cavalerie qui se termine par un tir synchronisé de mousquets est associée aux festivités du royaume, y compris lors de grands mariages.

Notons ainsi que chaque année, des milliers de spectateurs assistent à ces spectacles, et ce, lors du salon de cheval d'El Jadida, le plus important festival équestre du pays.

Comment se déroule un spectacle de Tbourida?

Les jeux commencent avec le salut et le maniement d'armes par des cavaliers, cette phase est appelée Hadda. Ensuite, la Tbourida se poursuit avec une course au galop qui se finit par un tir fort et synchrone.

Chaque troupe, "Sorba", comprend onze à quinze cavaliers. Leur chef s'appelle le Mokadem, il se place au centre afin d'assurer la coordination des mouvements des hommes et des chevaux. Et la piste sur laquelle se déroule le spectacle, le Mehrek, mesure entre 150 et 200 mètres.

Sous le commandement du coureur de tête, le Mekdem, les hostilités commencent, et ce, avec le changement des fusils de la Sorba, sur environ 200 mètres en ligne droite. Les cavaliers tirent leurs mousquets à un coup synchronisé. Cette explosion sonne le début d'une importante montée d'adrénaline pour ces guerriers marocains. Avec la fumée qui commence à envahir l'air, ils s'empressent de maîtriser leurs chevaux pour accueillir la nouvelle explosion, applaudis cette fois par une foule en liesse, à la limite comme entrée dans une transe collective.

Notons ainsi que la pratique de la Tbourida suit des coutumes qui remontent à une époque lointaine. Les cavaliers ont une tenue réglementée, les hommes portent des caftans simples et brodés. Ces robes trouvent leur racine dans l'héritage persan introduit en Afrique du Nord par les conquérants arabes. Ces costumes auraient été introduits dans l'Orient musulman au 8e siècle, à une époque où les premiers califes abbassides avaient un faible pour cette mode iranienne.

Les cavaliers portent également un saroual (ou sarouel). Reconnaissable à son entrejambe large et bas, ce vêtement unisexe est porté sur la partie inférieure du corps. Ce pantalon bouffant est, comme le caftan d'origine persane, introduit dans différentes régions du globe – dont notamment le Sahara – via la mythique route de la soie.

À ces tenues exceptionnelles s'ajoutent plusieurs accessoires typiques de la région du Sahara : le selham, une grande cape en laine ; le rezzan, un turban enroulé sur la tête ; le tmagh, des bottes équestres traditionnelles ; le dalil et khayrate, le coran rangé dans un petit sac et le le khenjer, un poignard arabe légendaire contenu dans un fourneau.

Les spectacles de Tbourida sont le plus souvent organisés à l'occasion des moussems nationaux ou locaux. Ces fêtes agricoles ou religieuses rythment le quotidien de plusieurs localités à l'occasion des semailles, de la moisson ou en l'honneur d'un saint. L’ampleur des manifestations dépend également des moyens dont dispose la communauté organisatrice. Voilà pourquoi il n'est pas toujours simple de faire coïncider son voyage avec une Fantasia. En revanche, les fins connaisseurs du monde arabo-musulman conseillent toujours d’organiser son séjour au Maroc aux alentours du  30 juillet pour être sûr d’assister à ces spectacles traditionnels. Cette date correspond en effet à la fête du trône.

À cette occasion, chaque localité ou région célèbre l'intronisation du roi en organisant des moussems qui sont plus fréquents autour de Rabat, la capitale marocaine. Parmi les autres occasions régulièrement citées se trouvent le moussem de Moulay Abdallah à El Jadida en août, le moussem des Regragas près d'Essaouira durant l'équinoxe de printemps, ou encore le moussem de Moulay Bousselham en juin.

Vous pouvez revoir notre épisode de lémission L'Grinta parlant de Tbourida :





Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 26 Aout 2022
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