RÉPERCUSSIONS SUR LE LEVANT ARABE OU MACHREK

Comme nous l’avions évoqué, le conflit syrien reconfigure la région, en particulier autour du retour de l’islam politique, un acteur déjà hostile aux systèmes arabes officiels. Les effets en Jordanie et en Égypte, notamment sur leurs équilibres politiques et sociaux, sont à surveiller de près. Ces dynamiques pourraient non seulement affaiblir ces États, mais également perturber tout le Levant.et de destructions massives. Il attise les fractures sociales, renforce les extrémismes et crée un terreau fertile pour de nouveaux conflits.
 

UNE BELLE LEҪON POUR LE LIBAN: ANTICIPATION ET PRAGMATISME INDISPENSABLES

Le Liban, qui partage des liens complexes avec la Syrie, doit se préparer à absorber les secousses tout en évitant les tensions internes. Une gestion intelligente de la situation, fondée sur une lecture réaliste des faits, permettra au Liban de défendre ses intérêts tout en évitant de tomber dans des affrontements inutiles.

SCÉNARIOS À VENIR ?
VERS UNE TRANSITION OU UNE GUERRE PROLONGÉE.

 Deux hypothèses principales émergent 

1.Une transition négociée, nécessitant un cadre international et régional solide. Ce scénario, bien que complexe, pourrait offrir à la Syrie une chance de stabilité. Il dépend toutefois de la capacité des puissances impliquées à dépasser leurs intérêts divergents pour converger vers une vision commune. La volonté des acteurs locaux sera également déterminante.

2.Une guerre prolongée et fragmentée, où les alliances fluctuantes laisseraient place à une lutte de "tous contre tous". Ce scénario ouvrirait la voie à une déstabilisation durable, exacerbant les fractures communautaires et politiques. Les Kurdes, en particulier, courent le risque de subir une offensive de l’armée turque, menaçant leur fragile autonomie.

UN SCÉNARIO À L’ÉGYPTIENNE OU À LA LIBYENNE ?

L’avenir de la Syrie dépendra également du profil de son futur dirigeant. Une figure militaire à l’instar du général Sissi pourrait stabiliser le pays en écartant les Frères musulmans, un objectif soutenu par l’Arabie saoudite. Toutefois, il reste à voir si ce souhait sera respecté par les États-Unis. À l’inverse, un scénario à la libyenne, caractérisé par un effondrement de l’état et une guerre civile prolongée, reste une menace si les factions islamistes ne parviennent pas à un compromis ou si les puissances internationales ne parviennent pas à imposer un cadre cohérent.

LE RÔLE DES DÉCIDEURS ET ANALYSTES GÉOPOLITIQUES

Pour les décideurs et analystes que nous sommes, il est impératif d’anticiper les évolutions avec précision. Nous appelons à une mobilisation des cercles stratégiques pour :

-Établir des ponts diplomatiques entre les puissances régionales et internationales.

-Encourager un dialogue inclusif entre toutes les factions syriennes.

-Surveiller de près le retour de l’islam politique et ses impacts potentiels sur les états voisins.

UNE SYRIE À UN TOURNANT DÉCISIF

La Syrie est face à un choix crucial. Les prochains jours et semaines détermineront si les forces en présence choisissent la voie de la stabilisation ou celle du chaos. Dans ce contexte, l’observation minutieuse des développements sur le terrain sera essentielle pour discerner si le pays s’oriente vers un modèle de stabilisation à l’égyptienne ou s’enfonce dans le chaos d’un scénario à la libyenne. Nous espérons que la raison l’emportera, permettant à la Syrie et à son peuple de trouver une paix durable.
 

Rédigé par Khaled Hamadé