A lire ou à écouter en podcast :
Par Khaled Hamadé, Président de l’Institut International d’Études Géopolitiques
Ce théâtre de guerre illustre une recomposition géopolitique brutale, marquée par les ambitions hégémoniques, l’exploitation des richesses naturelles et l’instrumentalisation des divisions religieuses.
Une nouvelle ère de rivalités mondiales
Le Levant, région stratégique par excellence, est devenu un laboratoire de la domination géopolitique.
Les grandes puissances redessinent les cartes à coups de missiles et de sanctions, sous couvert d’idéologies ou de justifications morales. Cette démarche, qui trouve ses origines dans des découpages hérités de l’histoire coloniale, est aujourd’hui alimentée par les graves crises économiques mondiales.
Les conflits armés en Syrie, comme ailleurs au Moyen-Orient, servent d’excuses à un rééquilibrage global des forces, où chaque puissance cherche à s’accaparer des territoires et des ressources.
Mais ce jeu de pouvoir se fait au prix de vies humaines et de destructions massives.
Il attise les fractures sociales, renforce les extrémismes et crée un terreau fertile pour de nouveaux conflits.
L’ombre des industries de l’armement
L’économie mondiale, fragilisée par les crises successives, alimente indirectement les conflits. Les lobbies de l’industrie de l’armement, moteurs de ces guerres, n’ont ni frontière ni idéologie, si ce n’est celle du profit. Les populations civiles, prises au piège, payent un tribut effroyable.
Ces conflits, présentés comme nécessaires pour "préserver la sécurité nationale" ou "soutenir la démocratie", ne sont souvent qu’un masque pour dissimuler les véritables enjeux économiques : l’exploitation des ressources, le contrôle des voies stratégiques et le maintien de la suprématie des économies dominantes.
L’ONU et le défi d’une réforme nécessaire
Dans ce contexte, le rôle des organisations internationales est remis en question.
Le Conseil de sécurité, paralysé par les vétos et les intérêts contradictoires de ses membres, ne parvient plus à imposer le respect du droit international.
Il devient urgent de repenser le fonctionnement de l’ONU pour qu’elle puisse véritablement arbitrer les conflits et protéger les populations. Une gouvernance internationale rénovée, plus équitable et respectueuse des droits des peuples, est indispensable pour prévenir de nouvelles tragédies.
Entre rigidité américaine et émergence des BRICS
L’émergence d’une organisation comme les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) pourrait offrir une alternative aux équilibres traditionnels. Face à une administration américaine perçue comme rigide et inflexible, ces nouvelles dynamiques pourraient rétablir un certain équilibre des forces et réduire l’impunité des grandes puissances.
Cependant, cet espoir ne se concrétisera que si les pays en développement s’affirment comme des acteurs à part entière sur la scène internationale, plutôt que comme des terrains de jeu pour les ambitions des puissants.
L’Institut International d’Études Géopolitiques : Un engagement pour la paix
Renouer le dialogue est une priorité.
Cela passe par des exemples concrets, comme la nécessité de "déconfessionnaliser" le politique pour établir des gouvernances inclusives, ou encore par des investissements massifs dans l’éducation et le développement pour enrayer la montée des extrémismes.
Mais cela nécessite également de dénoncer les vérités inconfortables : les inégalités croissantes, les manipulations politiques et la marchandisation des conflits.
Une planète qui a besoin de paix
Notre planète ne doit pas devenir l’enfer d’une autre à explorer .
Notre planète est une terre d’espoir qui a simplement besoin de paix et d’attention.
La paix n’est pas une utopie ; elle est une nécessité absolue.
Comprendre les dynamiques géopolitiques, dénoncer les injustices et favoriser des dialogues sincères sont les seuls moyens de redonner vie à un monde marqué par la destruction.
Le chemin est difficile, mais il n’y a pas d’autre alternative que celle d’un avenir où la guerre ne sera plus le moteur des sociétés humaines.
Khaled Hamadé