Par Gabriel Banon
L’Union européenne est sans contexte une superpuissance économique, mais, en l’état, ne sera jamais une puissance géopolitique. Avec un PIB de 14 trillons de dollars elle égale celui de la Chine et reste un des trois plus grands marchés organisés du monde.
Si la direction générale de la concurrence de la Commission européenne est une autorité respectée et écoutée dans le monde, il n’en est pas de même sur les orientations politiques et sécuritaires de Bruxelles.
La raison première est qu’elle ne parle pas d’une seule et même voix et que certains membres, dont la Pologne, sont inféodés à d’autres centres de décisions géopolitiques comme les États-Unis.
Bien sûr, on reproche mille choses à l’Union européenne, elle légifère trop et sa bureaucratie est trop lourde. Mais les fonctionnaires européens ne sont que 43000 à comparer aux 130000 fonctionnaires français du seul ministère des finances à Paris.
Sait-on que l’UE est la deuxième puissance financière du monde après les États-Unis. Malgré tous ses atouts, malgré les intentions exprimées lors du traité de Maastricht en 1992, l’Europe n’est pas devenue une superpuissance géopolitique. Face à l’expansionnisme turc au Levant, en mer Méditerranée et dans le Caucase, l’UE n’a pas été capable d’envoyer un signal fort à l’autocrate Erdogan. Les pays baltes avec en tête la Pologne, s’opposent toujours fermement à toute initiative qui ne soit pas dans la ligne tracée par les États-Unis. Bruxelles veut organiser un sommet avec la Russie où tous les différents seraient abordé avec franchise, c’est non. Bruxelles voudrait initier une politique originale avec la Chine, c’est non. Le problème récurant posé par la règle de l’unanimité devrait être un jour abordé courageusement par la Commission européenne.
Dans sa course vers l’Est, vers les anciens satellites de la défunte URSS, l’UE a fermé les yeux sur le fait qu’aucun de ces pays ne remplissait toutes les conditions d’adhésion. Bruxelles a passé outre, poussée par le lobbying insistant des Américains à travers le Royaume-Uni. Leur objectif de neutralisation de la Russie par le déploiement des forces de l’OTAN, imposait d’inclure le plus rapidement possible ces États dans le dispositif.
La Pologne est avant tout, un pays vassal des États-Unis par choix. Voisin de son ancien maître, la Russie, elle tient à être sous l’abri du parapluie américain. Une utopie ? On n’a jamais encore vu Washington faire la guerre pour venir à la rescousse d’un allier, sauf si les intérêts supérieurs de l’Amérique étaient en jeu. Dernièrement, devant l’éventualité d’une invasion de l’Ukraine par Moscou, Jo Biden, le président américain, a menacé la Russie de tous les maux possibles, mais a précisé que son intervention ne sera pas militaire.
Ainsi, la Pologne ne peut pas être considérée comme un membre sincère de l’Union, ses priorités sont ailleurs, accompagnées d’un égo démesuré de ses actuels dirigeants.
Les domaines sont nombreux où Varsovie ne se plie pas aux directives de Bruxelles, ni aux règles déontologiques édictées par les pays fondateurs. Il faut rappeler que quinze jours après l’entrée de la Pologne dans l’UE, cette dernière recevait 300 milliards d’euros d’aides structurelles et de subventions agricoles. Cela ne l’a pas empêché de choisir l’avion de combat américain, au lieu du suédois ou du français. Varsovie a lourdement insisté auprès de la France pour qu’elle ne livre pas aux Russes les navires de commandement et d’appui Mistral, en promettant comme compensation, de lui commander des hélicoptères de combat Airbus. Engagement qui n’a jamais été tenu.
Rétive à la politique européenne concernant les migrants, et les frontières, l’avantage de la soumission totale des Polonais à l’Amérique est que cela bloque toute résurgence de l’antisémitisme dans le pays. Lorsque le gouvernement polonais a eu le projet d’une loi criminalisant les historiens qui examineraient les responsabilités polonaises dans l’extermination des juifs par les occupants nazis de 1940 à 1945, il aura suffi d’un froncement des sourcils de Washington pour qu’il y renonce.
La Pologne campe sur ses positions quelque peu dictatoriales, comme la soumission des juges au pouvoir politique, et veut que Bruxelles y souscrit.
La Pologne est un véritable boulet que l’Union européenne traine, jusqu’à quand ?
L'ODJ avec Gabriel Banon
Si la direction générale de la concurrence de la Commission européenne est une autorité respectée et écoutée dans le monde, il n’en est pas de même sur les orientations politiques et sécuritaires de Bruxelles.
La raison première est qu’elle ne parle pas d’une seule et même voix et que certains membres, dont la Pologne, sont inféodés à d’autres centres de décisions géopolitiques comme les États-Unis.
Bien sûr, on reproche mille choses à l’Union européenne, elle légifère trop et sa bureaucratie est trop lourde. Mais les fonctionnaires européens ne sont que 43000 à comparer aux 130000 fonctionnaires français du seul ministère des finances à Paris.
Sait-on que l’UE est la deuxième puissance financière du monde après les États-Unis. Malgré tous ses atouts, malgré les intentions exprimées lors du traité de Maastricht en 1992, l’Europe n’est pas devenue une superpuissance géopolitique. Face à l’expansionnisme turc au Levant, en mer Méditerranée et dans le Caucase, l’UE n’a pas été capable d’envoyer un signal fort à l’autocrate Erdogan. Les pays baltes avec en tête la Pologne, s’opposent toujours fermement à toute initiative qui ne soit pas dans la ligne tracée par les États-Unis. Bruxelles veut organiser un sommet avec la Russie où tous les différents seraient abordé avec franchise, c’est non. Bruxelles voudrait initier une politique originale avec la Chine, c’est non. Le problème récurant posé par la règle de l’unanimité devrait être un jour abordé courageusement par la Commission européenne.
Dans sa course vers l’Est, vers les anciens satellites de la défunte URSS, l’UE a fermé les yeux sur le fait qu’aucun de ces pays ne remplissait toutes les conditions d’adhésion. Bruxelles a passé outre, poussée par le lobbying insistant des Américains à travers le Royaume-Uni. Leur objectif de neutralisation de la Russie par le déploiement des forces de l’OTAN, imposait d’inclure le plus rapidement possible ces États dans le dispositif.
La Pologne est avant tout, un pays vassal des États-Unis par choix. Voisin de son ancien maître, la Russie, elle tient à être sous l’abri du parapluie américain. Une utopie ? On n’a jamais encore vu Washington faire la guerre pour venir à la rescousse d’un allier, sauf si les intérêts supérieurs de l’Amérique étaient en jeu. Dernièrement, devant l’éventualité d’une invasion de l’Ukraine par Moscou, Jo Biden, le président américain, a menacé la Russie de tous les maux possibles, mais a précisé que son intervention ne sera pas militaire.
Ainsi, la Pologne ne peut pas être considérée comme un membre sincère de l’Union, ses priorités sont ailleurs, accompagnées d’un égo démesuré de ses actuels dirigeants.
Les domaines sont nombreux où Varsovie ne se plie pas aux directives de Bruxelles, ni aux règles déontologiques édictées par les pays fondateurs. Il faut rappeler que quinze jours après l’entrée de la Pologne dans l’UE, cette dernière recevait 300 milliards d’euros d’aides structurelles et de subventions agricoles. Cela ne l’a pas empêché de choisir l’avion de combat américain, au lieu du suédois ou du français. Varsovie a lourdement insisté auprès de la France pour qu’elle ne livre pas aux Russes les navires de commandement et d’appui Mistral, en promettant comme compensation, de lui commander des hélicoptères de combat Airbus. Engagement qui n’a jamais été tenu.
Rétive à la politique européenne concernant les migrants, et les frontières, l’avantage de la soumission totale des Polonais à l’Amérique est que cela bloque toute résurgence de l’antisémitisme dans le pays. Lorsque le gouvernement polonais a eu le projet d’une loi criminalisant les historiens qui examineraient les responsabilités polonaises dans l’extermination des juifs par les occupants nazis de 1940 à 1945, il aura suffi d’un froncement des sourcils de Washington pour qu’il y renonce.
La Pologne campe sur ses positions quelque peu dictatoriales, comme la soumission des juges au pouvoir politique, et veut que Bruxelles y souscrit.
La Pologne est un véritable boulet que l’Union européenne traine, jusqu’à quand ?
L'ODJ avec Gabriel Banon