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Par Lahcen Haddad
« Ce n’est pas la première fois que la France et le Maroc se fâchent, que cela soit discrètement ou d’une façon plus audible. Mais les deux pays ont toujours dû et su utiliser le capital de sympathie qui les lie historiquement pour venir à bout de leurs différends. Les deux pays ont l’habitude de se dire la vérité telle qu’elle est, mais leurs intérêts communs, tout aussi complexes que profondément entrelacés, les obligent tout aussi souvent à faire valoir l’entente cordiale, le respect mutuel et le partage.
« Une admiration mutuelle »
Les exemples de cette admiration mutuelle, cet amour inédit de la culture française par les Marocains et de la culture marocaine par les Français abondent. Marrakech est un lieu de pèlerinage séculier pour des milliers de Français. Ils adorent son climat apaisé, sa culture généreuse, sa magie de ville impériale née il y a dix siècles du foisonnement des affluents berbère, sahraoui et arabe du Maroc médiéval.
La médina et la place Jamaa Lefna les font rêver d’un Maroc qui fut mais qui continue à exister à travers ses chants, ses gestes quotidiens, sa cuisine, son artisanat et la joie légendaire de l’esprit bahja des marrakchis. Les jardins Majorelle et l’Hivernage, symboles d’une empreinte indélébile française sur la ville ocre, sont des lieux où les deux cultures s’entrecroisent et s’entremêlent pour donner un exemple criant de métissage et de coexistence qui célèbrent l’hybride, le partage, la synthèse de soi et de l’altérité.
Mais les Français n’admirent pas juste ce Maroc millénaire que représentent Fez, Marrakech, et Tétouan mais aussi cet esprit entrepreneurial des Marocains qui fait de Casablanca un hub financier et industriel, et de Tanger un carrefour d’industrie, de logistique et de tourisme. Le Maroc, pour les Français, est un pays bien ancré dans l’histoire mais c’est également un pays qui bouge et qui regarde l’avenir avec courage, fierté et bravoure.
Les Marocains sont également friands de la culture française. Des milliers de jeunes fréquentent ses grandes écoles ; des médecins, ingénieurs, entrepreneurs, cadres et ouvriers servent avec dévouement la France et les Français dans les quatre coins du pays. Les Marocains suivent de près ce qui se passe sur la scène politique et culturelle française.
C’est un pays de référence pour pas mal d’entre eux. Ils consomment sa culture, connaissent ses villes et ses campagnes, lisent ses journaux et livres, et apprennent la langue française à leurs enfants, le tout avec admiration et un degré élevé de sympathie. L’élite marocaine passe plus de temps à Paris que dans n’importe quelle autre capitale mondiale.
« Une admiration mutuelle »
Les exemples de cette admiration mutuelle, cet amour inédit de la culture française par les Marocains et de la culture marocaine par les Français abondent. Marrakech est un lieu de pèlerinage séculier pour des milliers de Français. Ils adorent son climat apaisé, sa culture généreuse, sa magie de ville impériale née il y a dix siècles du foisonnement des affluents berbère, sahraoui et arabe du Maroc médiéval.
La médina et la place Jamaa Lefna les font rêver d’un Maroc qui fut mais qui continue à exister à travers ses chants, ses gestes quotidiens, sa cuisine, son artisanat et la joie légendaire de l’esprit bahja des marrakchis. Les jardins Majorelle et l’Hivernage, symboles d’une empreinte indélébile française sur la ville ocre, sont des lieux où les deux cultures s’entrecroisent et s’entremêlent pour donner un exemple criant de métissage et de coexistence qui célèbrent l’hybride, le partage, la synthèse de soi et de l’altérité.
Mais les Français n’admirent pas juste ce Maroc millénaire que représentent Fez, Marrakech, et Tétouan mais aussi cet esprit entrepreneurial des Marocains qui fait de Casablanca un hub financier et industriel, et de Tanger un carrefour d’industrie, de logistique et de tourisme. Le Maroc, pour les Français, est un pays bien ancré dans l’histoire mais c’est également un pays qui bouge et qui regarde l’avenir avec courage, fierté et bravoure.
Les Marocains sont également friands de la culture française. Des milliers de jeunes fréquentent ses grandes écoles ; des médecins, ingénieurs, entrepreneurs, cadres et ouvriers servent avec dévouement la France et les Français dans les quatre coins du pays. Les Marocains suivent de près ce qui se passe sur la scène politique et culturelle française.
C’est un pays de référence pour pas mal d’entre eux. Ils consomment sa culture, connaissent ses villes et ses campagnes, lisent ses journaux et livres, et apprennent la langue française à leurs enfants, le tout avec admiration et un degré élevé de sympathie. L’élite marocaine passe plus de temps à Paris que dans n’importe quelle autre capitale mondiale.
La France, clef d’un basculement européen sur la question du Sahara
Cela dit, il faut revenir à des pratiques tissées au fil de temps pour régler les problèmes loin du chantage et de la controverse publique. L’affaire des visas est une affaire qui n’a pas lieu d’être. Auparavant, les canaux existaient pour régler ce genre de différend dans la sérénité. Il faut ressusciter ces bonnes pratiques et utiliser les vrais moyens de la diplomatie loin des surenchères et des escarmouches via médias interposés.
La France ne peut pas se permettre de perdre le Mali, d’avoir des problèmes au Burkina, au Niger, et au Gabon et s’ajouter en même temps un problème avec le Maroc qu’on aurait pu circonscrire facilement si on avait adopté une approche plus réfléchie et mutuellement irréprochable. C’est tout l’avenir de l’influence française en Afrique qui est en jeu ici.
Il faut que la France regarde le Maroc en tant qu’allié fiable d’une coopération tripartite France-Maroc-Afrique. Le Maroc n’est pas un concurrent de la France en Afrique. Au contraire, il a des atouts que la France peut utiliser pour mieux protéger ses intérêts dans le continent.
Le Maroc veut que la France comprenne la centralité de la question du Sahara pour les Marocains. C’est une question de vie ou de mort pour tous les Marocains. Les Français le savent et ils étaient de bons alliés du Maroc au Conseil de Sécurité et au niveau des instances internationales. Mais les décideurs Français doivent comprendre que la clef d’un basculement européen en faveur d’une reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidentale est la France elle-même.
Après l’Allemagne et l’Espagne, une position claire de Paris aiderait à trouver une solution qui préserve les intérêts territoriaux du Maroc et mettre fin à un conflit artificiel qui empoisonne les relations marocco-algériennes, empêche l’intégration maghrébine et est un facteur de déstabilisations en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
« Que les intérêts suprêmes des deux pays soient le seul critère… »
De sa part le Maroc, comprend que la question de la migration est un sujet de haute sensibilité politique chez les Français. Le Maroc travaille normalement la main dans la main avec la France pour aider dans les affaires des mineurs non accompagnés, les migrants illégaux, la coopération en matière de lutte contre le crime organisé et transfrontalier ; il faut donner un nouveau souffle à ce travail professionnel et intelligent de part et d’autre. Il est temps de dépasser les malentendus et veiller à ce que les intérêts suprêmes des deux pays soient le seul critère qui guide leur action commune.
La relation Maroc-France est considérée par les uns comme une histoire d’amitié profonde, voire d’amour, entre deux peuples, qui est parfois entrelacé par des moments de mésentente éphémère. Il est temps de dépasser ce qui nous sépare et retrouver ce sentiment partagé de sympathie, d’amitié et de solidarité. Le destin est tel que les deux pays n’ont pas intérêt de continuer à se chamailler par rapport à des problèmes qui se révèlent solubles par de simples gestes. Il est temps de retrouver cette cordialité qui a fait que les deux peuples se sentent à l’aise et en bonne compagnie, l’un à côté de l’autre. »
Rédigé par Lahcen Haddad sur Africapresse
Cela dit, il faut revenir à des pratiques tissées au fil de temps pour régler les problèmes loin du chantage et de la controverse publique. L’affaire des visas est une affaire qui n’a pas lieu d’être. Auparavant, les canaux existaient pour régler ce genre de différend dans la sérénité. Il faut ressusciter ces bonnes pratiques et utiliser les vrais moyens de la diplomatie loin des surenchères et des escarmouches via médias interposés.
La France ne peut pas se permettre de perdre le Mali, d’avoir des problèmes au Burkina, au Niger, et au Gabon et s’ajouter en même temps un problème avec le Maroc qu’on aurait pu circonscrire facilement si on avait adopté une approche plus réfléchie et mutuellement irréprochable. C’est tout l’avenir de l’influence française en Afrique qui est en jeu ici.
Il faut que la France regarde le Maroc en tant qu’allié fiable d’une coopération tripartite France-Maroc-Afrique. Le Maroc n’est pas un concurrent de la France en Afrique. Au contraire, il a des atouts que la France peut utiliser pour mieux protéger ses intérêts dans le continent.
Le Maroc veut que la France comprenne la centralité de la question du Sahara pour les Marocains. C’est une question de vie ou de mort pour tous les Marocains. Les Français le savent et ils étaient de bons alliés du Maroc au Conseil de Sécurité et au niveau des instances internationales. Mais les décideurs Français doivent comprendre que la clef d’un basculement européen en faveur d’une reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidentale est la France elle-même.
Après l’Allemagne et l’Espagne, une position claire de Paris aiderait à trouver une solution qui préserve les intérêts territoriaux du Maroc et mettre fin à un conflit artificiel qui empoisonne les relations marocco-algériennes, empêche l’intégration maghrébine et est un facteur de déstabilisations en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
« Que les intérêts suprêmes des deux pays soient le seul critère… »
De sa part le Maroc, comprend que la question de la migration est un sujet de haute sensibilité politique chez les Français. Le Maroc travaille normalement la main dans la main avec la France pour aider dans les affaires des mineurs non accompagnés, les migrants illégaux, la coopération en matière de lutte contre le crime organisé et transfrontalier ; il faut donner un nouveau souffle à ce travail professionnel et intelligent de part et d’autre. Il est temps de dépasser les malentendus et veiller à ce que les intérêts suprêmes des deux pays soient le seul critère qui guide leur action commune.
La relation Maroc-France est considérée par les uns comme une histoire d’amitié profonde, voire d’amour, entre deux peuples, qui est parfois entrelacé par des moments de mésentente éphémère. Il est temps de dépasser ce qui nous sépare et retrouver ce sentiment partagé de sympathie, d’amitié et de solidarité. Le destin est tel que les deux pays n’ont pas intérêt de continuer à se chamailler par rapport à des problèmes qui se révèlent solubles par de simples gestes. Il est temps de retrouver cette cordialité qui a fait que les deux peuples se sentent à l’aise et en bonne compagnie, l’un à côté de l’autre. »
Rédigé par Lahcen Haddad sur Africapresse