L'apocalypse nucléaire est peu probable, mais pas impossible
Soledar, petite ville du Donbass, qui comptait quelques 11.700 habitants en 2013, a été progressivement conquise par les mercenaires de Wagner et des troupes régulières russes, malgré la résistante acharnée des Ukrainiens, soutenus par l’Otan.
Le ministère de la défense russe avait annoncé cette prise, la nuit du 12 janvier, une information catégoriquement démentie, alors, par les médias occidentaux.
Il est, désormais, certain que Soledar a été perdue par les forces ukrainiennes.
La bataille pour la prise de cette ville, a commencé en août 2022, mais elle s’est particulièrement intensifiée lors de la dernière semaine de décembre.
Les soldats ukrainiens ont pu se protéger des tirs d’artillerie russes grâce à un réseau de galerie de sel qui s’étend sur 210 kms.
Les assaillants russes ont, toutefois, empêché tout réapprovisionnement des soldats ukrainiens, presque entièrement cernés, à Soledar, jusqu’à parvenir à bout de leur résistance.
Le ministère de la défense russe avait annoncé cette prise, la nuit du 12 janvier, une information catégoriquement démentie, alors, par les médias occidentaux.
Il est, désormais, certain que Soledar a été perdue par les forces ukrainiennes.
La bataille pour la prise de cette ville, a commencé en août 2022, mais elle s’est particulièrement intensifiée lors de la dernière semaine de décembre.
Les soldats ukrainiens ont pu se protéger des tirs d’artillerie russes grâce à un réseau de galerie de sel qui s’étend sur 210 kms.
Les assaillants russes ont, toutefois, empêché tout réapprovisionnement des soldats ukrainiens, presque entièrement cernés, à Soledar, jusqu’à parvenir à bout de leur résistance.
Du succès tactique à la percée stratégique
Ce succès tactique russe devrait permettre d’atteindre un objectif autrement plus stratégique, la ville de Bakhmout (Artyomovsk pour les Russes), située au Sud-ouest de Soledar et dont la population se chiffrait à plus de 77.600 habitants en 2013.
Non seulement les Russes ont ainsi coupé les lignes d’approvisionnement ukrainiennes vers Bakhmout, mais leurs troupes avancent pour la prendre en tenaille.
Si Bakhmout, nœud routier et ferroviaire, est également prise par les Russes, c’est toute la ligne de défense fortifiée ukrainienne, au milieu de laquelle est situé l’axe Bakhmout-Soledar, qui finirait par s’effondrer.
De toute évidence, l’armée russe n’a pas entendu les médias occidentaux et leurs « experts » militaires de plateaux de télévision dire que ses stocks d’obus et de missiles étaient épuisés.
Pure propagande ou incapacité intellectuelle à admettre que les Occidentaux ne sont plus aptes à mener une guerre conventionnelle contre un adversaire autrement mieux équipé et formé que l’armée irakienne de Saddam et les Talibans ?
Non seulement les Russes ont ainsi coupé les lignes d’approvisionnement ukrainiennes vers Bakhmout, mais leurs troupes avancent pour la prendre en tenaille.
Si Bakhmout, nœud routier et ferroviaire, est également prise par les Russes, c’est toute la ligne de défense fortifiée ukrainienne, au milieu de laquelle est situé l’axe Bakhmout-Soledar, qui finirait par s’effondrer.
De toute évidence, l’armée russe n’a pas entendu les médias occidentaux et leurs « experts » militaires de plateaux de télévision dire que ses stocks d’obus et de missiles étaient épuisés.
Pure propagande ou incapacité intellectuelle à admettre que les Occidentaux ne sont plus aptes à mener une guerre conventionnelle contre un adversaire autrement mieux équipé et formé que l’armée irakienne de Saddam et les Talibans ?
Narratif vs réalité
La rupture de la sphère politico-médiatique occidentale avec la réalité paraît évidente dans l’importance accordée à d’éventuelles livraisons de chars occidentaux à l’Ukraine.
Un char, c’est aussi des capacités d’entretien et de réparation, ainsi que des pièces détachées. Un vrai casse-tête quand les chaînes de production ne sont plus opérationnelles, comme c’est le cas pour le Léopard 2 allemand.
Nul besoin de s’attarder sur l’AMX-10 français, véhicule blindé de reconnaissance, que Paris veut livrer à Kiev et dont la conception date des années 70. C’est une plaisanterie de mauvais goût.
Véhicule à roue, l’AMX-10 est mal adapté aux terrains boueux de l’Est de l’Ukraine. Son blindage est peu épais et son canon de 105mm ne fait pas sérieux face au blindage réactif des chars modernes.
Plus globalement, en quoi est-ce que quelques dizaines de chars, aussi modernes et performants soient-ils, peuvent-ils peser de quelque manière que ce soit sur le déroulement d’un conflit ou l’artillerie règne sur le champ de bataille ?
Dès qu’il a été question de systèmes d’armement réellement efficaces, tel le chasseur Tornado dont les Ukrainiens ont réclamé à Berlin pas moins de 93 appareils, le chancelier Oalf Scholtz s’est précipité de préciser que ces appareils sont destinés à défendre l’Allemagne.
Frustrée de ne pas avoir pu impliquer son pays dans ce conflit dévastateur, d'une manière qui en aurait fait un protagoniste à part entière, la ministre allemande de la défense, Christine Lambrecht, a présenté, le 16 janvier, sa démission.
Un char, c’est aussi des capacités d’entretien et de réparation, ainsi que des pièces détachées. Un vrai casse-tête quand les chaînes de production ne sont plus opérationnelles, comme c’est le cas pour le Léopard 2 allemand.
Nul besoin de s’attarder sur l’AMX-10 français, véhicule blindé de reconnaissance, que Paris veut livrer à Kiev et dont la conception date des années 70. C’est une plaisanterie de mauvais goût.
Véhicule à roue, l’AMX-10 est mal adapté aux terrains boueux de l’Est de l’Ukraine. Son blindage est peu épais et son canon de 105mm ne fait pas sérieux face au blindage réactif des chars modernes.
Plus globalement, en quoi est-ce que quelques dizaines de chars, aussi modernes et performants soient-ils, peuvent-ils peser de quelque manière que ce soit sur le déroulement d’un conflit ou l’artillerie règne sur le champ de bataille ?
Dès qu’il a été question de systèmes d’armement réellement efficaces, tel le chasseur Tornado dont les Ukrainiens ont réclamé à Berlin pas moins de 93 appareils, le chancelier Oalf Scholtz s’est précipité de préciser que ces appareils sont destinés à défendre l’Allemagne.
Frustrée de ne pas avoir pu impliquer son pays dans ce conflit dévastateur, d'une manière qui en aurait fait un protagoniste à part entière, la ministre allemande de la défense, Christine Lambrecht, a présenté, le 16 janvier, sa démission.
Affrontement existentiel
Emmanuel Todd, l'anthropologue qui avait prédit la chute de l'Urss
Soutenir Kiev face à Moscou est politiquement profitable, mais pas delà à risquer un affrontement direct entre pays de l’Otan et la Russie. Ce serait le déclenchement de la 3ème guerre mondiale, rapprochant l’humanité du risque d’une apocalypse nucléaire.
Mais « la 3ème guerre mondiale a commencé » déjà, estime l’historien, anthropologue et démographe français, Emmanuel Todd, dans en entretien accordé au journal « Le Figaro » et publié le 12 janvier.
L’intellectuel français, devenu célèbre pour avoir prévu la chute de l’Urss, a développé une démarche analytique plutôt originale dans son traitement du conflit entre la Russie et l’Ukraine/Otan.
« Il est évident que le conflit, qui a commencé comme une guerre territoriale limitée et qui est en train de se transformer en une confrontation économique globale entre l’ensemble de l’Occident d’une part et la Russie et la Chine d’autre part, est devenu une guerre mondiale.
(…) Pas plus que la Russie, ils (Ndlr : les Etats-Unis) ne peuvent se retirer du conflit, ils ne peuvent lâcher prise. C’est pourquoi nous sommes maintenant dans une guerre sans fin, dans une confrontation dont l’issue doit être l’effondrement de l’un ou l’autre ».
Mais « la 3ème guerre mondiale a commencé » déjà, estime l’historien, anthropologue et démographe français, Emmanuel Todd, dans en entretien accordé au journal « Le Figaro » et publié le 12 janvier.
L’intellectuel français, devenu célèbre pour avoir prévu la chute de l’Urss, a développé une démarche analytique plutôt originale dans son traitement du conflit entre la Russie et l’Ukraine/Otan.
« Il est évident que le conflit, qui a commencé comme une guerre territoriale limitée et qui est en train de se transformer en une confrontation économique globale entre l’ensemble de l’Occident d’une part et la Russie et la Chine d’autre part, est devenu une guerre mondiale.
(…) Pas plus que la Russie, ils (Ndlr : les Etats-Unis) ne peuvent se retirer du conflit, ils ne peuvent lâcher prise. C’est pourquoi nous sommes maintenant dans une guerre sans fin, dans une confrontation dont l’issue doit être l’effondrement de l’un ou l’autre ».
Conflit de valeurs
Dans sa lecture de la vision que se font les pays non-occidentaux de l’affrontement entre les blocs occidental et eurasiatique, c’est l’anthropologue qui s’exprime.
« Les médias occidentaux sont tragiquement drôles, ils ne cessent de répéter : « La Russie est isolée, la Russie est isolée ». Mais lorsque nous examinons les votes à l’ONU, nous constatons que 75 % du monde ne suit pas l’Occident.
(…) Sur 75 % de la planète, l’organisation de la parenté est patrilinéaire et on peut y sentir une forte compréhension des attitudes russes. Pour le collectif non-occidental, la Russie affirme un conservatisme moral rassurant.
(…) Nous voyons alors que ce conflit, décrit par nos médias comme un conflit de valeurs politiques, est à un niveau plus profond un conflit de valeurs anthropologiques. C’est cet aspect inconscient du clivage et cette profondeur psychique qui rendent la confrontation dangereuse ».
« Les médias occidentaux sont tragiquement drôles, ils ne cessent de répéter : « La Russie est isolée, la Russie est isolée ». Mais lorsque nous examinons les votes à l’ONU, nous constatons que 75 % du monde ne suit pas l’Occident.
(…) Sur 75 % de la planète, l’organisation de la parenté est patrilinéaire et on peut y sentir une forte compréhension des attitudes russes. Pour le collectif non-occidental, la Russie affirme un conservatisme moral rassurant.
(…) Nous voyons alors que ce conflit, décrit par nos médias comme un conflit de valeurs politiques, est à un niveau plus profond un conflit de valeurs anthropologiques. C’est cet aspect inconscient du clivage et cette profondeur psychique qui rendent la confrontation dangereuse ».
Le jouet mortel d'Oppenheimer
Il serait peut être édifiant pour les Occidentaux de se rappeler les paroles de la chanson de Sting, qui date du temps de la guerre froide (1985) :
How can I save my little boy from Oppenheimer's deadly toy?
(Comment puis-je sauver mon petit garçon du jouet mortel d'Oppenheimer [la bombe atomique] ?)
There is no monopoly on common sense
(Il n'y a pas de monopole sur le bon sens)
On either side of the political fence
(De part et d'autre de la clôture politique)
We share the same biology, regardless of ideology
(Nous partageons la même biologie, quelle que soit l'idéologie)
Believe me when I say to you
(Croyez-moi quand je vous dis)
I hope the Russians love their children too
(J'espère que les Russes aiment aussi leurs enfants).
How can I save my little boy from Oppenheimer's deadly toy?
(Comment puis-je sauver mon petit garçon du jouet mortel d'Oppenheimer [la bombe atomique] ?)
There is no monopoly on common sense
(Il n'y a pas de monopole sur le bon sens)
On either side of the political fence
(De part et d'autre de la clôture politique)
We share the same biology, regardless of ideology
(Nous partageons la même biologie, quelle que soit l'idéologie)
Believe me when I say to you
(Croyez-moi quand je vous dis)
I hope the Russians love their children too
(J'espère que les Russes aiment aussi leurs enfants).