Liberté et mauvaise foi
Si le phonème guilleret qui reporte la facture de notre liberté sur la permissivité de nos oreilles ou nos fractures, à cette attention éparse, en vrac, émiettée de par ces mots valises, qui n’ont de fond que la façade marchande, et que chacun vend au prix fort.
La liberté, ce terreau où se vivifie notre mauvaise foi, où pullulent de ces engrais, qui boursoufflent jusqu’à défigurer nos égos qui, désormais, ne carburent qu’à l’écrasement de l’autre.
Cette liberté qu’on arbore et nos idées effilochées, malingres, de tous frottées et jusqu’à la trame commune, cette liberté irascible, qu’on hurle et notre appétit moutonnier sur le « toi », qu’on érige au rang du sacre, mais que nous tutoyons : Dame modernité.
La liberté, ça marche … sur l’autre !
N’en déplaise à certains, le chantage sans-gêne à la modernité, quel que soit l’attribut qu’on accole à cette vierge immaculée, est ce qui prend le mieux sur la rugosité de nos consciences déformées de par la vitesse grand « Dé » qui s’arrache le monde.
Grand « Dé », comme épris du vertige propre à ces mots-bateaux, de ces vacarmes à la consonance cinglante, nos prochains accourent, se conjuguent au vague du hasard. le temps de la réflexion, sous le joug d’un temps miniature, d’un temps moderne.
Oui car le temps est à la flexion, celle d’un « Oui » économe, d’un « Non » moderne, qui, dans les meilleurs des cas, fait le piètre effort de substituer ce « O» centré et qu’on croyait bien couvert, pour le modeler en un « A » béat, début de toute chose. un temps binaire, allergique aux nuances. Comme un trophée arraché à une facilité primaire, une fainéantise qu’on habite par défaut.
Ne faites pas ce qu’on vous dit !
Après ce préambule alambiqué pour les uns, digeste pour d’autres, daignerons-nous, nous faire contraste, pour ressortir un cas digne d’une époque confuse. Celui d’une fille chassée de son école à Kenitra pour s’y être rendue avec un voile sur la tête.
L’élève, décontenancée, semble oser, titubante et hagarde, un pas de plus dans un monde de moins, un monde d’adultes. Un monde qui foisonne de contradictions, où l’on mange à sa faim. Farcis de sornettes, cela n’empêche de consacrer la déraison et à plat ventre.
L’élève, dans son ingénuité, tente, titillée par un exercice de mémoire, de mettre l’école devant ses enseignements, synonyme de contradictions, en soumettant à l’opinion publique la devise libertaire bien arrangé dans un dicton en veux-tu en voilà, arboré fièrement par son école, et qui l’inocule et à n’en plus pouvoir à ses élèves modelables à merci.
Cynique n’est pas sonique !
Nous aurions pu oser le mot « canon », en lieu et place d’enseignement, tant l’école est dite catholique. Mais celle-ci malgré la dénotation chrétienne, fait sien le programme scolaire marocain. Et que l’élève mise à la porte de la liberté qu’on lui a tant rabâché, insiste sur le fait qu’un beau monde du personnel serait voilé.
Et que cette décision ne lui fut en rien dicté par ses parents qui s’y seraient d’abord opposé avant de fléchir face à la résolution de l' enfant. Et que l’on peut mettre cette ferveur ingénue sur le compte du 20 Novembre, journée mondiale des droits de l’enfant.
Que cette résolution soit une réponse ad hoc à notre cher penseur marocain Ahmed Assid réputé pour penser à contre-cœur-commun, approche louable si tant est que le cynisme puisse étendre le champ du possible, ceci dit, n’embrassons pas tous le cynisme, au risque que nous devenions tous communs !
Ahmed Assid, donc qui dans une tribune a tapé fort et sans ménagement sur ces parents obscurantistes qui voileraient de tout bord leur progénitures, et de tout le noir de leur quiétude. C’est qu’à force d’être cynique, l’on risque d’être sonique, au point d’écouter un peu trop vite ce qui se dit….
Hicham Aboumerrouane / Arrissala / Lodj