L’usure de l’accusation d’antisémitisme


Rédigé par le Samedi 16 Novembre 2024



L’antisémitisme, terme apparu en Europe au 19ème siècle, est défini comme étant un préjugé envers les juifs ou une haine de ces derniers. C’est l’argument qui a permis de justifier la création de l’Etat d’Israël par le mouvement sioniste, il y a trois quart de siècle.

Au fil du temps, le sionisme, en tant qu’idéologie, également apparue au 19ème siècle, appelant à regrouper la diaspora juive au sein d’un foyer national qui serait la Palestine, est parvenu à assimiler toute opposition à son égard à de l’antisémitisme.

Affirmer l’évidente réalité historique que la Palestine n’a jamais été une terre sans peuple que les Sionistes pouvaient s’accaparer relève, du fait de cet amalgame, de l’antisémitisme.
 
Le plus drôle, si ce n’était trop triste, c’est que les Palestiniens, qui sont des Arabes, sont aussi des Sémites. Sûrement bien plus que des Européens ou des Africains du Nord judaïsés depuis plusieurs siècles.

Même les Nations Unies sont passées de la définition du sionisme comme étant  « une forme de racisme et de discrimination raciale », telle que formulée par son assemblée générale dans la résolution 3379, datant de 1975, à sa révocation, en 1991.

Le narratif ne résiste pas à la réalité

La réaction disproportionnée des Israéliens à l’attaque du 7 octobre 2023 par les combattants du Hamas, avec son lot de massacres de civils et de destruction systématique de la Bande de Gaza, a, toutefois, enclenché un processus d’usure de l’accusation d’antisémitisme brandie contre toute personne ou entité qui ose dénoncer les crimes de guerre israéliens.

Cette perte de pertinence de l’accusation d’antisémitisme est apparue dans toute son ampleur suite aux évènements d’Amsterdam du 7 novembre. D’un côté, plusieurs responsables politiques et médias européens se sont empressés de crier à l’antisémitisme après les heurts qui ont opposé des membres de la communauté marocaine aux hooligans du club de football israélien, le Maccabi Tel-Aviv. 

De l’autre côté, les réseaux sociaux abondaient de vidéos montrant le comportement violent des supporters israéliens dans les rues d’Amsterdam, après la fin du match contre l’Ajax, et de commentaires dénonçant la couverture biaisée faite par les médias des dits évènements.

Plus flagrant encore, le stade de France a connu la plus faible affluence pour un match de l’équipe de France, le 14 novembre, lors de sa rencontre contre l’équipe d’Israël. Ce boycott a révélé que l’accusation d’antisémitisme, si redoutée les personnalités politiques européennes, n’a plus le même effet paralysant sur une frange croissante des opinions publiques.

Il est possible d’avancer que le principal capital symbolique d’Israël, qu’est l’épouvantail de l’antisémitisme, a été dilapidé par l’abus de son usage.

Israël, entité étatique créée par l’Onu en 1948, va-t-elle finir étouffée par l’idéologie mortifère qui l’a créée ?




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Samedi 16 Novembre 2024
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