Par Gabriel Banon
L’Occident uni, a inauguré une nouvelle période de maccarthisme auquel le reste du monde refuse de se joindre. Si Européens et Américains afficheront leur unité à Bruxelles cette semaine, lors des sommets de l’Otan, du G7 et de l’UE, le reste du monde refuse de se ranger derrière Washington et Bruxelles. Sans soutenir ouvertement Poutine, certains ne veulent pas se trouver enrôler dans une croisade qui ne les concerne pas.
Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, passé maître en communication, s’est adressé tour à tour, aux membres de l’Union européenne, au Sénat et au Congrès américains, aux parlementaires et aux sénateurs français après les italiens, pour les exhorter à soutenir l’Ukraine. Il va jusqu’à décrire les mesures que devraient prendre les responsables politiques, comme voir les entreprises européennes quitter la Russie.
« Nous attendons de la France, de votre leadership, que vous puissiez faire en sorte que la Russie cherche la paix pour mettre fin à cette guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité, contre tout ce qui a rendu l’Europe unie, libre et diverse » dixit. Volodymyr Zelensky. Il y a une limite dans le soutien à l’Ukraine qui devrait souhaiter ne pas être la cause d’une troisième guerre mondiale.
Moscou utilisera l’arme nucléaire en Ukraine en cas de « menace existentielle » contre la Russie, a déclaré, mardi dernier, Dmitri Peskov, sur CNN International. La journaliste de la chaîne américaine demandait au porte-parole du Kremlin de dire s’il était confiant ou convaincu que le président russe, dont il est très proche, n’aurait pas recours à l’arme nucléaire en Ukraine. A force de pousser la Russie dans un coin, va-t-on la pousser à commettre l’irrémédiable ?
Le Président ukrainien doit constater, comme tout un chacun, que face à la Russie, les Occidentaux sont unis mais sont seuls. Le professeur américain de relations internationales, Walker Russel Maad, ne dit rien d'autre quand il constate dans le Wall Street Journal : "L'Occident n'a jamais été aussi étroitement aligné, Il a rarement été plus seul".
Certes, il existe des nuances et des différences entre Occidentaux sur la réponse à apporter à la crise ukrainienne, mais globalement leur unité semble solide dans la condamnation de l’agression russe et le soutien à l’Ukraine. Il en est autrement pour l’application des sanctions, en particulier pour le pétrole et le gaz.
La « famille occidentale », comme disait Nicolas Sarkozy, fait front, mais aucun ne veut se trouver embarqué dans une guerre qu’ils n’ont nullement désirée. Les États-Unis, dès le début des événements, ont annoncé à qui veut l’entendre, qu’une réponse militaire de leur part est à exclure.
Dans les opinions publiques, la bataille de l'information a été largement gagnée par l'Ukraine, grâce principalement au talent du président Zelensky.,Toutefois, cette unité occidentale et cette victoire médiatique créent l’illusion qu’il en va de même partout dans le monde... ou que l’opinion des autres ne compte finalement pas tant que cela. Attention aux réveils douloureux !
On se doit de constater que les sanctions contre la Russie opposent finalement l’Occident au reste du monde. Un monde, convalescent d’une crise sanitaire qui avait malmené son économie. Voilà, qu’à l’instant où ces pays voyaient la reprise s’amorcer, on leur demande d’y mettre un frein.
« Dans de nombreux pays, les démocrates woke sont moins bien reçus que les populistes trumpistes» écrit un observateur.
Les équilibres politiques mondiaux sont bousculés par les conséquences de cette guerre.
Les alliés de l’OTAN, ainsi que l’Australie et le Japon, rejettent unanimement la guerre que mène Vladimir Poutine et coopèrent dans le cadre des sanctions les plus larges prises depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais le reste du monde, lui, est resté à l'écart, malgré les efforts déployés par le Soft Power américain.
L’approche générale de la Chine — ne pas approuver l’agression de Moscou mais ne pas participer aux initiatives occidentales pour sanctionner la Russie — est plébiscitée ailleurs dans le monde.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a mis la guerre sur le dos de l’Otan. Jair Bolsonaro, le président du Brésil, a refusé de condamner la Russie. Enfin, l’Inde et le Vietnam, deux partenaires essentiels de la stratégie américaine dans l'Indo-Pacifique, sont plus proches de la Chine que des États-Unis dans leur traitement de cette guerre.
Si Henri IV avait trouvé que : « Paris vaut bien une messe », le reste du monde trouve que l’Ukraine ne vaut pas une troisième guerre mondiale, même économique.
Rédigé par Gabriel Banon sur GabrielBanon
Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, passé maître en communication, s’est adressé tour à tour, aux membres de l’Union européenne, au Sénat et au Congrès américains, aux parlementaires et aux sénateurs français après les italiens, pour les exhorter à soutenir l’Ukraine. Il va jusqu’à décrire les mesures que devraient prendre les responsables politiques, comme voir les entreprises européennes quitter la Russie.
« Nous attendons de la France, de votre leadership, que vous puissiez faire en sorte que la Russie cherche la paix pour mettre fin à cette guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité, contre tout ce qui a rendu l’Europe unie, libre et diverse » dixit. Volodymyr Zelensky. Il y a une limite dans le soutien à l’Ukraine qui devrait souhaiter ne pas être la cause d’une troisième guerre mondiale.
Moscou utilisera l’arme nucléaire en Ukraine en cas de « menace existentielle » contre la Russie, a déclaré, mardi dernier, Dmitri Peskov, sur CNN International. La journaliste de la chaîne américaine demandait au porte-parole du Kremlin de dire s’il était confiant ou convaincu que le président russe, dont il est très proche, n’aurait pas recours à l’arme nucléaire en Ukraine. A force de pousser la Russie dans un coin, va-t-on la pousser à commettre l’irrémédiable ?
Le Président ukrainien doit constater, comme tout un chacun, que face à la Russie, les Occidentaux sont unis mais sont seuls. Le professeur américain de relations internationales, Walker Russel Maad, ne dit rien d'autre quand il constate dans le Wall Street Journal : "L'Occident n'a jamais été aussi étroitement aligné, Il a rarement été plus seul".
Certes, il existe des nuances et des différences entre Occidentaux sur la réponse à apporter à la crise ukrainienne, mais globalement leur unité semble solide dans la condamnation de l’agression russe et le soutien à l’Ukraine. Il en est autrement pour l’application des sanctions, en particulier pour le pétrole et le gaz.
La « famille occidentale », comme disait Nicolas Sarkozy, fait front, mais aucun ne veut se trouver embarqué dans une guerre qu’ils n’ont nullement désirée. Les États-Unis, dès le début des événements, ont annoncé à qui veut l’entendre, qu’une réponse militaire de leur part est à exclure.
Dans les opinions publiques, la bataille de l'information a été largement gagnée par l'Ukraine, grâce principalement au talent du président Zelensky.,Toutefois, cette unité occidentale et cette victoire médiatique créent l’illusion qu’il en va de même partout dans le monde... ou que l’opinion des autres ne compte finalement pas tant que cela. Attention aux réveils douloureux !
On se doit de constater que les sanctions contre la Russie opposent finalement l’Occident au reste du monde. Un monde, convalescent d’une crise sanitaire qui avait malmené son économie. Voilà, qu’à l’instant où ces pays voyaient la reprise s’amorcer, on leur demande d’y mettre un frein.
« Dans de nombreux pays, les démocrates woke sont moins bien reçus que les populistes trumpistes» écrit un observateur.
Les équilibres politiques mondiaux sont bousculés par les conséquences de cette guerre.
Les alliés de l’OTAN, ainsi que l’Australie et le Japon, rejettent unanimement la guerre que mène Vladimir Poutine et coopèrent dans le cadre des sanctions les plus larges prises depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais le reste du monde, lui, est resté à l'écart, malgré les efforts déployés par le Soft Power américain.
L’approche générale de la Chine — ne pas approuver l’agression de Moscou mais ne pas participer aux initiatives occidentales pour sanctionner la Russie — est plébiscitée ailleurs dans le monde.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a mis la guerre sur le dos de l’Otan. Jair Bolsonaro, le président du Brésil, a refusé de condamner la Russie. Enfin, l’Inde et le Vietnam, deux partenaires essentiels de la stratégie américaine dans l'Indo-Pacifique, sont plus proches de la Chine que des États-Unis dans leur traitement de cette guerre.
Si Henri IV avait trouvé que : « Paris vaut bien une messe », le reste du monde trouve que l’Ukraine ne vaut pas une troisième guerre mondiale, même économique.
Rédigé par Gabriel Banon sur GabrielBanon