Ce qui est de nature à permettre un assouplissement certain des restrictions plombant l’activité et surtout un regain de confiance au niveau de l’ensemble des agents économiques.
D’autant plus que, depuis le déclenchement de la pandémie, le monde fait les frais de grandes perturbations des chaines de valeurs et d’approvisionnement mondialesrendant ainsi de nombreux espaces économiques excessivement dépendants de fournisseurs étrangers.
Et c’est d’ailleurs ce qui fait que dans de nombreux pays, qu’ils soient avancés ou émergents, les discours souverainistes et les appels aux relocalisations, au protectionnisme et à la réindustrialisation se font de plus en plus entendre.
Force est de reconnaitre aussi que la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer le processus d’essoufflement de la mondialisation et de sa remise en cause.
Le modèle néolibéral qui a constitué le courant dominant depuis la fin des années 70 date à laquelle ses chefs de file et maîtres à penser prônaient une rupture absolue avec les théories d’industrialisation en leur opposant libéralisation commerciale et confiance aux marchés, n’est plus convaincant.
Devenu caduc, le concept imagé de la « main invisible » d’Adam Smith, selon lequel la recherche naturelle par un tout un chacun de son intérêt personnel concourt à l'intérêt général ne peut plus à lui seul s’assurer de la pseudo- régulation des marchés.
La crise sanitaire de 2020 a eu aussi pour effet de canaliser les appels pour un certain retour à l « Etat-Providence » par le biais de politiques keynésiennes plus rassurantes.
Au Maroc, des voix s’élèvent aussi pour préciser qu’au vue de l’annonce au niveau mondial de mouvements de rapatriement des activités industrielles ou de transition vers des chaines de valeurs plutôt régionales, le pays est appelé à faire valoir ses avantages comparatifs et son positionnement stratégique pour reconsidérer sa position vis-à-vis d’un certain nombre de secteurs.
Bien d’autres voix, animées cette fois par la réduction de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur prônent, à défaut d’industrie industrialisante ou d’industries de substitution par l’exportation, la seule option qui reste à savoir, une stratégie industrielle basée sur l’industrialisation par substitution aux importations ou tout simplement l’Import-substitution. D’autant plus qu’un peu partout dans le monde la crise du coronavirus a exacerbé la tendance à consommer national. D'où la nécessite de consommer le produit marocain, du made in Morocco.
Et c’est d’ailleurs ce que soutient la majorité des opérateurs marocains, les industriels notamment qui estiment, comme l’a si bien formulé Hakim Marrakchi, industriel et président de la commission Fiscalité et Douane de la CGEM, "consommer marocain" ne peut être réduit à un simple slogan mais se doit d’être accompagné d’actions concrètes.
En attendant, l’Import-substitution, tel que décliné par l’actuel gouvernement, se réduit jusqu’ici à une simple révision à la hausse des droits d'importation sur les produits finis provenant de pays avec lesquels le Maroc ne dispose pas d'accords de libre échange. En somme, une simple formule comptable qui s'est opéré en deux temps en 2020. D’abord dans la loi de finances 2020, où le taux des droits de douane est passé dès le 1er janvier de 25 à 30%, puis dans la loi de finances rectificative avec le passage au taux de 40% à partir du 27 juillet de la même année.
Nous sommes à la veille de l’adoption du PLF2021 et nulle trace d’une véritable stratégie d’industrialisation par substitution aux importations (ISI).
Nous somme aussi à la veille de connaître les propositions de la commission de Si Benmoussa pour le projet d’un nouveau modèle de développement , espérons qu’une stratégie qui consiste à réduire la part d’importations afin de développer le potentiel industriel du pays sera retenue et bien déclinée.
En effet , il n’y a pas lieu de se voiler la face , ce modèle (ISI) pose un certain nombre de problèmes et s’il a certaines réussites, il fut bien souvent assez mitigé, notamment en Inde après les années 1960 ou en Amérique latine dans les années 1980.
Le dilemme du prochain gouvernement sera d'établir une stratégie intelligente , agile et volontariste afin de répondre clairement aux problématiques suivantes :
1-La consommation intérieure est susceptible de ne pas absorber la production intérieure.
2-La production, souvent moins bon marché que celle réalisée à l’étranger, pèse également sur le pouvoir d’achat intérieur.
3-Les entreprises locales, qui ne connaissent que peu de concurrence et peinent à générer des économies d’échelle, ont souvent du mal à atteindre le niveau de productivité des entreprises étrangères et sont de ce fait obsolètes.
Rendez-vous avec la prochaine majorité !
Noureddine BATIJE
Et c’est d’ailleurs ce qui fait que dans de nombreux pays, qu’ils soient avancés ou émergents, les discours souverainistes et les appels aux relocalisations, au protectionnisme et à la réindustrialisation se font de plus en plus entendre.
Force est de reconnaitre aussi que la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer le processus d’essoufflement de la mondialisation et de sa remise en cause.
Le modèle néolibéral qui a constitué le courant dominant depuis la fin des années 70 date à laquelle ses chefs de file et maîtres à penser prônaient une rupture absolue avec les théories d’industrialisation en leur opposant libéralisation commerciale et confiance aux marchés, n’est plus convaincant.
Devenu caduc, le concept imagé de la « main invisible » d’Adam Smith, selon lequel la recherche naturelle par un tout un chacun de son intérêt personnel concourt à l'intérêt général ne peut plus à lui seul s’assurer de la pseudo- régulation des marchés.
La crise sanitaire de 2020 a eu aussi pour effet de canaliser les appels pour un certain retour à l « Etat-Providence » par le biais de politiques keynésiennes plus rassurantes.
Au Maroc, des voix s’élèvent aussi pour préciser qu’au vue de l’annonce au niveau mondial de mouvements de rapatriement des activités industrielles ou de transition vers des chaines de valeurs plutôt régionales, le pays est appelé à faire valoir ses avantages comparatifs et son positionnement stratégique pour reconsidérer sa position vis-à-vis d’un certain nombre de secteurs.
Bien d’autres voix, animées cette fois par la réduction de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur prônent, à défaut d’industrie industrialisante ou d’industries de substitution par l’exportation, la seule option qui reste à savoir, une stratégie industrielle basée sur l’industrialisation par substitution aux importations ou tout simplement l’Import-substitution. D’autant plus qu’un peu partout dans le monde la crise du coronavirus a exacerbé la tendance à consommer national. D'où la nécessite de consommer le produit marocain, du made in Morocco.
Et c’est d’ailleurs ce que soutient la majorité des opérateurs marocains, les industriels notamment qui estiment, comme l’a si bien formulé Hakim Marrakchi, industriel et président de la commission Fiscalité et Douane de la CGEM, "consommer marocain" ne peut être réduit à un simple slogan mais se doit d’être accompagné d’actions concrètes.
En attendant, l’Import-substitution, tel que décliné par l’actuel gouvernement, se réduit jusqu’ici à une simple révision à la hausse des droits d'importation sur les produits finis provenant de pays avec lesquels le Maroc ne dispose pas d'accords de libre échange. En somme, une simple formule comptable qui s'est opéré en deux temps en 2020. D’abord dans la loi de finances 2020, où le taux des droits de douane est passé dès le 1er janvier de 25 à 30%, puis dans la loi de finances rectificative avec le passage au taux de 40% à partir du 27 juillet de la même année.
Nous sommes à la veille de l’adoption du PLF2021 et nulle trace d’une véritable stratégie d’industrialisation par substitution aux importations (ISI).
Nous somme aussi à la veille de connaître les propositions de la commission de Si Benmoussa pour le projet d’un nouveau modèle de développement , espérons qu’une stratégie qui consiste à réduire la part d’importations afin de développer le potentiel industriel du pays sera retenue et bien déclinée.
En effet , il n’y a pas lieu de se voiler la face , ce modèle (ISI) pose un certain nombre de problèmes et s’il a certaines réussites, il fut bien souvent assez mitigé, notamment en Inde après les années 1960 ou en Amérique latine dans les années 1980.
Le dilemme du prochain gouvernement sera d'établir une stratégie intelligente , agile et volontariste afin de répondre clairement aux problématiques suivantes :
1-La consommation intérieure est susceptible de ne pas absorber la production intérieure.
2-La production, souvent moins bon marché que celle réalisée à l’étranger, pèse également sur le pouvoir d’achat intérieur.
3-Les entreprises locales, qui ne connaissent que peu de concurrence et peinent à générer des économies d’échelle, ont souvent du mal à atteindre le niveau de productivité des entreprises étrangères et sont de ce fait obsolètes.
Rendez-vous avec la prochaine majorité !