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L’ex-diplomate français, Gérard Araud, livre l’arrière pensée de la France

Moyennant contrevérités, mauvaise foi et menaces


Rédigé par Jamal HAJJAM le Mercredi 20 Septembre 2023

Dans la foulée de la levée de boucliers anti-marocaine dans le milieu médiatique français qui, à l’occasion du séisme d’Al Haouz, semble découvrir subitement l’existance d’une tension dans les relations entre le Maroc et la France, l’ancien diplomate français, Gérard Araud, qui fut représentant permanent de la France auprès des Nations Unies de 2009 à 2014, puis
ambassadeur de son pays aux États-Unis de 2014 à 2019, s’est invité dans la mélée médiatique française pour se fondre d’une chronique où contrevérités, mauvaise foi et, plus grave encore, menaces directes à l’endroit du Maroc, meublent ce qui a tout l’air d’être une sortie sur commande.



Par Jamal HAJJAM

La méthode du canal diplomatique indirect à laquelle les Etats ont parfois recours  pour faire passer des messages sans engager ouvertement leur diplomatie n'étant pas à écarter.

Dans sa “missive” intitulée “France, Maroc, Algérie, ce délicat jeu à trois” publiée dans “lepoint.fr”, l’ancien diplomate français tente pour l’essentiel de justifier la non reconnaissance par son pays de la souveraineté du Maroc sur le Sahara et n’hésite pas, chemin faisant, d’avancer des contrevérités qui trahissent le véritable sentiment de la France (il en était le représentant permanent à l’ONU !) et la volonté de son pays de voir le statu quo perdurer.

La raison ? Préserver les intérêts étroits de la France, ce qu’il explicite clairement en affirmant que du côté de Paris, ce qui est en jeu c'est “le souci de rester à l'écart de la confrontation algéro- marocaine dont le Sahara occidental est un volet essentiel”, et d’ajouter que “les intérêts humains, sécuritaires et économiques de la France sont trop importants pour que nous compliquions encore plus nos relations avec l'Algérie pour un sujet qui, après tout, ne nous concerne qu'indirectement” (!).

Voilà, tout est dit. L’esprit opportuniste dans sa plus laide expression ! Comme si l’affaire du Sahara était tombée du ciel. Comme si la France, ancienne puissance coloniale en Algérie, au Maroc et en Mauritanie, elle qui a charcuté les territoires de pays pour élargir ceux d’autres selon ses besoins, qui s’est partagé le continent africain avec les autres puissances coloniales en vertu des accords de Berlin, qui a tracé des frontiers à la règle, n’était pas au fait de la réalité de ce conflit artificiel et ignorait qu’il s’agit d’abord d’une
question de justice.

Gérard Araud qui transmet en outre un message de menace contre le Maroc -on va le voir- ne trouve en plus aucune honte à exprimer la peur de la France, grande puissance sous les cieux, de la capacité de nuisance d’un pays comme l’Algérie : “Le Maroc sait que si nous reconnaissions sa souveraineté, l'Algérie y verrait un acte hostile et réagirait en consequence”.

Inoui ! Gérard Araud qui semble impacté par la rupture de la dernière lune de miel entre la France et
l’Algérie, fait attribuer ce qu’il qualifie de “mauvaise humeur marocaine” au seul dossier du Sahara et balaie du revers de la main les actions françaises hostiles au Royaume tel les résolutions du Parlement européen sous la houlette du parti macroniste et l’accusation d’utilisation de Pegasus, qu’il évoque uniquement pour l’affirmer, même si aucune prevue, de quelque ordre que ce soit, ne soit venue jusqu’à aujourd’hui étayer une telle accusation.

L’objectif de la chronique étant d’attaquer le Maroc sur la question du Sahara précisément pour justifier l’injustifiable, l’ex-diplomate s’attarde sur la question mais de façon tellement erronée qu’il donne à supposer qu’il est soit de mauvaise foi, ce qui est bien grave, soit qu’il ignore tout de ce dossier dont il s’énergueillit pourtant avoir “défendu” pour le compte des “intérêts du Maroc” lorsqu’il officiait au Conseil de sécurité, ce qui serait encore plus grave.

“En 1975, écrit-il, le Maroc a annexé l'ancienne colonie espagnole du Sahara occidental et s'y est
heurté à une guérilla armée par l'Algérie pendant que la communauté internationale n'acceptait
pas son coup de force et envoyait sur place une force des Nations unies, la Minurso, pour préparer un référendum d'autodétermination” et que “près d'un demi-siècle plus tard, le conflit n'est toujours pas résolu : Maroc et Nations unies coexistent inconfortablement”.

Si l’on exclu le fait que la “guérilla” soit en effet armée par l’Algérie qui l’abrite et que cette “guérilla” attaque
le Maroc à partir du territoire algérien, ce qui fait de l’Algérie la principale partie au conflit, pour le reste, Gérard Araud avance des assertions inaceptables de la part d’un diplomate de son rang.

Voici quelques éléments de réponse qui relèvent du basique et qui devraient aider monsieur Arnaud à se afraîchir la mémoire et d'intégrer, le cas échéant, certaines vérités historiques sur la question du Sahara, lui l’ancien représentant permanent de son pays aux Nations Unies qui a pourtant tant travaillé sur le dossier.

Primo, le Maroc n’a pas “annexé” le Sahara par “un coup de force”, mais il y a eu négociations avec le colonisateur, l’Espagne ; négociations qui ont abouti aux accords de Madrid, lesquels accords, dûment consignés aux Nations Unies, scèlent au fait la décolonisation du territoire.

C’est d’ailleurs en vertu de ces accords que l’Espagne a évacué le Sahara et que le Maroc a RÉCUPÉRÉ ses provinces du sud.

Secundo, la communauté internationale ne s’est pas dressée contre le prétendu “coup de force” et n’a pas envoyé, sur cette base, “une force”, la Minurso, pour organiser un référendum. C’est le roi Hassan II qui a annoncé, en 1985, par un message lu devant l’Assemblée des Nations Unies, l’acceptation par le Maroc de l’organisation d’un référendum et exigé qu’il soit tenu sous la supervision de l’ONU. Annonce qui avait d’ailleurs pris de court l’Algérie qui avait accusé le Maroc, par la voix du Polisario, de chercher à gagner du temps.

La Minurso quant à elle, n’a été créée que six années plus tard, en 1991.

Tertio, il suffisait à Monsieur Araud de consulter le dossier aux archives des Nations Unies pour apprendre qu’effectivement le processus référendaire avait été entamé dès 1992, par l’opération d’identification du corps votant mais qu’il s’est avéré, de longues années plus tard et après beaucoup d'efforts que cette opération, essentielle et incontournable, était impossible à réaliser pour des raisons objectives liées à la nature tribale des populations et à leurs mouvements par le passé, ainsi qu'à la complexité de l’identification elle-même.

Quarto, le Maroc n’a pas abandonné l’idée du référendum. C’est bien l’organisation onusienne qui s’est résolument orientée vers une solution politique négociée. Monsieur Araud ne devrait pas ignorer que le Maroc -les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007 font foi- a positivement adhéré à la nouvelle orientation du CS en présentant, dès 2007, sa proposition d’autonomie élargie sous souveraineté marocaine, que l’Algérie et ses protégés du Polisario rejettent obstinément sans proposer quoi que ce soit qui puisse servir de base aux négociations, à part demeurer accrochés, contre vents et marées et non sans démagogie, à l’option référendaire pourtant obsolète et définitivement enterrée.

L’alignement de Gérard Araud sur la thèse algérienne saute aux yeux et contraste énormément avec ses affirmations selon lesquelles la France a toujours été “le soutien du Maroc face à l'Algérie et à ses alliés” à chaque renouvellement du mandat de la Minurso, au Conseil de sécurité, où lui-même “bataillait de longues heures pour éviter que les adversaires du Maroc n'essaient de profiter de l'occasion pour porter atteinte à ses intérêts”. Ce n'est rien d'autre que de la victimisation pour faire passer les Marocains pour des ingrats face à une France bienfaitrice, alors que dans le fond, les actions de la France au Conseil de sécurité ne visaient pas plus défendre le Maroc que maintenir et entretenir un statu quo et empêcher ainsi tout
dénouement possible.

C’est la stratégie de la tension que Paris adopte pour garder la main et préserver une capacité d’arbitrage qu’elle peut monnayer, alors que d’autres se sont alignés du côté de la justice comme les USA, l’Espagne et Israël entre autres, reconnaissant la justesse de la cause marocaine.

La reconnaissance par les Etats Unis de la pleine souveraineté du Maroc sur l’ensemble du territoire du Sahara a visiblement ébranlé la position de la France, ce que l’auteur de la chronique ne cache d'ailleurs pas en parlant avec amertume de “volte-face” des américains qu’il qualifie d’indifférents au droit international, d’avoir violé des dizaines de résolutions du Conseil de sécurité et d’avoir procédé à un troc : adhésion du Maroc aux accords d'Abraham contre reconnaissance de la souveraineté marocaine sur ce territoire. On croirait vraiment entendre parler un diplomate algérien tellement le discours est le même.

Ce jeu malsain fait dire à Gérard Araud que la France se retrouve entre le marteau et l'enclume
par rapport à l’Algérie et le Maroc, qu’elle est maintenant “brutalement sommée d'imiter les
États-Unis” et qu’elle “apparaît désormais à Rabat comme rétive, voire inamicale, en
maintenant sa position traditionnelle”.

Le chroniqueur se reprend cependant très vite pour passer à la menace en des termes à peine voilés : “Se retrouver entre l'enclume et le marteau est toujours inconfortable ; ce n'est pas la première fois que la France en fait l'expérience entre l'Algérie et le Maroc. Aucune raison de paniquer ou de se précipiter à Rabat.

À nous de savoir rappeler au bon moment au Maroc que notre relation est mutuellement profitable… Nous en avons les moyens”. C’est clair, la menace veut dire que l’intransigeance marocaine ne nous ébranle pas, qu’on ne fléchira pas et qu’on sévira.

Ce monsieur veut peut-être nous rappeler que la France est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, et qu’elle a les moyens de nous embêter à travers son droit de veto, au nez et à la barbe des Etats Unis. En sera-t-elle capable sans se ridiculiser aux yeux du monde et sans s'isoler et se fragiliser davantage qu'elle ne l'est aujourd'hui, particulièrement dans le continent africain ?

Jamal HAJJAM

Monsieur l'Ex-diplomate, nous n'avons rien oublié !

Pour ceux qui ne le savent pas, Gérard Araud s’était déjà distingué par des sorties anti-marocaines peu amènes, très offonsentes, dans des circonstaces un peu similaires à celles d’aujourd’hui.

L’acteur espagnol Javier Bardem, connu pour son activisme pro-polisario, rapportait en 2014, en pleine crise entre Rabat et Paris, des propos scandaleux que le diplomate français lui avait tenu à propos du Maroc qui ne serait, selon ce dernier, qu’une "maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux mais qu'on doit défendre".

La bassesse et l’agressivité de ces propos contre le Maroc et son peuple de la part d’un diplomate, avaient mis à mal la diplomatie française qui a tenté d’y remédier en s’efforçant de démentir la tenue de tels propos par son haut fonctionnaire, sans trop convaincre cependant.

D'autant que le concerné ne s'était pas manifesté pour demander des comptes l'acteur
polisarien.





Mercredi 20 Septembre 2023

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