Par Ali Bouallou
Le moi, das Ich, est l’instance chargée de ma personne et de ses intérêts. Il est le garant d’une vision médiane entre le conscient et l’inconscient favorisant ainsi mon unité.
Pour ce faire, le moi se mêle de tout et donne l’impression qu’il dirige tout. Le moi rassure, renforce, mais le moi fissure, déstabilise également. Cet entre-deux du moi empêche parfois d’être un « soi-même » heureux et épanoui.
Entre le « Moi » qui unifie et le « Je » qui divise car il s’oppose à « l’autre », le « Moi je » renforce et impose une stature. Il est ainsi plus déterminant, surtout en ces temps, de dire « Moi je suis Marocain » que de dire simplement « je suis Marocain ».
Cette vision analytique Freudienne impose une introspection du moi car on a besoin d’un autre pour se trouver, ou se retrouver, et comme dirait Marcel Proust : « la meilleure part de notre mémoire est hors de nous ».
Sans le savoir, nous vivons tous la même dualité Freudienne. Nous existons en tant qu’âme mais nous nous recréons par la connaissance de soi et un meilleur positionnement de la conscience qui est abimée par toutes sortes de matérialités.
A différents moments de la vie, celle-ci nous renvoie une image inverse de nous-mêmes illustrant parfaitement le « moi hors de moi ». La vie nous rappelle nos distorsions et nous invite à entamer les anamorphoses nécessaires à la rénovation de soi, à supposer que c’est cela notre objectif ultime.
Notre monde est l’espace où se révèle la conscience de soi, qu’elle soit réfléchie ou abstraite. Tous les éléments que nous voyons autour de nous existent à titre de représentation c.à.d. qu’ils sont en leurs lieux et places en rapport à quelque chose, le soleil, la lune, les étoiles, la faune, la flore, les barrières de glaces…
Tous ces éléments participent à la connaissance et à l’émergence de l’être pensant. Ils sont porteurs de significations ou de vérités que seule l’intuition révèle, et ces vérités sont valables aussi bien pour le passé, le présent que le futur.
Le temps, l’espace et la causalité sont donc déterminants dans la création et le maintien du monde qui nous entoure.
Le monde est représentation et ce n’est certainement pas Arthur Schopenhauer qui dira le contraire.
Par ailleurs, en chaque être pensant réside une représentation du monde mais également une résistance intérieure à ce monde représenté. Seul un effort d’abstraction peut conduire à une séparation entre le physique et le métaphysique, entre les éléments hétérogènes et les éléments identiques, entre le bien et le mal, entre ce qui est épars et ce qui peut être assemblé, pour arriver à la conclusion ultime que la représentation du monde de l’être pensant est assujettie à un déterminisme éprouvé, qu’elle ne peut en aucun cas être figée.
Spinoza, le philosophe du déterminisme immanent à la nature, nous dit :
Pour ce faire, le moi se mêle de tout et donne l’impression qu’il dirige tout. Le moi rassure, renforce, mais le moi fissure, déstabilise également. Cet entre-deux du moi empêche parfois d’être un « soi-même » heureux et épanoui.
Entre le « Moi » qui unifie et le « Je » qui divise car il s’oppose à « l’autre », le « Moi je » renforce et impose une stature. Il est ainsi plus déterminant, surtout en ces temps, de dire « Moi je suis Marocain » que de dire simplement « je suis Marocain ».
Cette vision analytique Freudienne impose une introspection du moi car on a besoin d’un autre pour se trouver, ou se retrouver, et comme dirait Marcel Proust : « la meilleure part de notre mémoire est hors de nous ».
Sans le savoir, nous vivons tous la même dualité Freudienne. Nous existons en tant qu’âme mais nous nous recréons par la connaissance de soi et un meilleur positionnement de la conscience qui est abimée par toutes sortes de matérialités.
A différents moments de la vie, celle-ci nous renvoie une image inverse de nous-mêmes illustrant parfaitement le « moi hors de moi ». La vie nous rappelle nos distorsions et nous invite à entamer les anamorphoses nécessaires à la rénovation de soi, à supposer que c’est cela notre objectif ultime.
Notre monde est l’espace où se révèle la conscience de soi, qu’elle soit réfléchie ou abstraite. Tous les éléments que nous voyons autour de nous existent à titre de représentation c.à.d. qu’ils sont en leurs lieux et places en rapport à quelque chose, le soleil, la lune, les étoiles, la faune, la flore, les barrières de glaces…
Tous ces éléments participent à la connaissance et à l’émergence de l’être pensant. Ils sont porteurs de significations ou de vérités que seule l’intuition révèle, et ces vérités sont valables aussi bien pour le passé, le présent que le futur.
Le temps, l’espace et la causalité sont donc déterminants dans la création et le maintien du monde qui nous entoure.
Le monde est représentation et ce n’est certainement pas Arthur Schopenhauer qui dira le contraire.
Par ailleurs, en chaque être pensant réside une représentation du monde mais également une résistance intérieure à ce monde représenté. Seul un effort d’abstraction peut conduire à une séparation entre le physique et le métaphysique, entre les éléments hétérogènes et les éléments identiques, entre le bien et le mal, entre ce qui est épars et ce qui peut être assemblé, pour arriver à la conclusion ultime que la représentation du monde de l’être pensant est assujettie à un déterminisme éprouvé, qu’elle ne peut en aucun cas être figée.
Spinoza, le philosophe du déterminisme immanent à la nature, nous dit :
«les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les déterminent».
En effet, les appétits sensibles de l’être abruti, par opposition à l’être pensant, ne sont pas aux ordres de la raison. Il est avide de matérialités qui l’éloignent complètement de sa condition morale et ruinent son âme et son corps.
Cette avidité matérielle finit par se transformer en cupidité, cette passion humaine qui inverse toutes les autres valeurs rendant l’hideux beau, le faux vrai, l’injuste juste et le corrompu philanthrope.
Cette avidité matérielle se heurte néanmoins à des limites et se transforme en frustrations en tous genres.
Cette inversion des valeurs et ces frustrations symbolisent la résistance intérieure au monde représenté de l’être abruti et la cause des comorbidités intellectuelle et conceptuelle de son être.
L’être abruti se doit de réparer cette inversion des valeurs et ces frustrations par la normalisation de l’ordre moral qui est une sorte de soumission joyeuse, car volontaire, à tout ce qui participe au perfectionnement de l’individualité tout en conservant le rapport primordial de l’homme à son propre être.
Il faut donc étouffer toutes les passions car celles-ci ne contribuent pas à l’amour de soi et l’amour de l’autre qui sont à mon sens deux qualités primordiales de tout être pensant.
En effet, Aristote nous dit que « tout homme est à lui-même son meilleur ami ». Il nous signifie que l’homme se doit de s’aimer car on ne peut dire qu’il a la pleine possession de soi que si la raison est dominatrice en lui.
L’homme vertueux qui se soumet à sa raison est doué d’un haut degré d’amour de soi. C’est le principe téléologique, une doctrine visant l’explication des phénomènes par l’intervention d’une cause finale (le telos) et que l’on trouve dans le travail de Kant et d’autres philosophes.
Le sens du monde procède de la conscience et non des choses, de l’intériorité et non de l’extériorité. L’être pensant trouve un sens dans le monde après un déclic spirituel. Et c’est de lui-même que surgira la lumière à laquelle il cherchera à conformer son existence. Je dis bien « il cherchera » car il sera un éternel cherchant qui consacrera toute sa vie à donner du sens à ce bas monde.
Donner du sens c’est purger sa pensée de tout ce qui est confus, inconsistant, égocentrique, ambigüe et contingent. Donner du sens c’est accéder à la réalité objective des choses. Donner du sens c’est sortir de soi pour mieux rentrer en soi. Donner du sens c’est lier l’incertitude au questionnement. Donner du sens, c’est éviter de passer à côté d’une existence ou d’une représentation authentique. Donner du sens, enfin, c’est évoluer sans remettre en cause cette représentation authentique.
Nul être pensant ne doit s’enorgueillir d’une quelconque représentation (existence) ou s’obstiner à vouloir en décrocher une au dépend de la morale et de la conscience collective.
Quelque soit sa représentation dans ce monde, l’être pensant se doit de demeurer fraternel, tolérant, lucide, respectueux, solidaire, exemplaire, et au-delà de tout, humble, car tôt ou tard il passera de la lumière à l’ombre, d’une situation prestigieuse à une situation triviale voire insignifiante.
A bon entendeur !
Rédigé par Ali Bouallou