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L’été de tous les dangers


Rédigé par le Vendredi 7 Juillet 2023



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En ce début de saison estivale, le monde est littéralement entré en ébullition, dont on ne peut accuser le réchauffement climatique.

La contre-offensive ukrainienne est mal engagée, ce qui donne des aigreurs d’estomac aux hommes politiques et médias occidentaux qui tablaient sur un succès pour justifier, auprès de leurs opinions publiques, le soutien massif accordé à Kiev.

Les fabricants du char allemand Léopard 2 et du véhicule blindé de reconnaissance français AMX 10, se lamentent, pour leur part, de la mauvaise publicité faite à leurs produits, filmés en train de brûler sur les steppes d’Ukraine.

Les Russes ne sont pas mieux lotis pour autant. Le patron des mercenaires de Wagner, Evgueni Prigojine, en veut à l’état-major russe, qui veut recruter légalement ses combattants et les mettre aux ordres.

Les généraux Shoïgu, Gérasimov et Sourovikine, avec l’appui du président Poutine, ne sauraient tolérer une telle insubordination. Ce n’est pas dans les traditions de la maison.
 
Les mercenaires russes ont le choix entre suivre leur chef, au risque de perdre des salaires plus élevés que ceux pratiqués sur le marché du mercenariat, ou se retourner contre lui et s’assurer d’un emploi dans les rangs de l’armée.

Aux Etats-Unis, ce n’est pas le bonheur, non plus. Les républicains du Congrès veulent lancer une enquête en destitution contre le président Biden, éclaboussé par le scandale concernant son fils Hunter.

Pendant ce temps, le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, qui a rencontré le président chinois, Xi Jinping, tente l’apaisement, sans pour autant que Washington renonce à sa politique hostile envers Pékin.

Saisis de folie furieuse, les colons israéliens, qui s’en prennent aux Palestiniens de Cisjordanie, entraînant dans leur sillage l’armée israélienne, risquent de provoquer une grave déflagration dans un Proche-Orient toujours au bord de l’explosion.

Alors que l’Afrique du Sud s’apprête à accueillir, fin août, le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), 13 pays se bousculent au portillon pour y accéder et six autres sont en voie de faire de même.

Les BRICS à cinq, c’est déjà, actuellement, 41% de la population mondiale (3,3 milliards d’habitants) et 31% de l’économie du globe. Bâtir un nouvel ordre mondial, basé sur la multipolarité, est l’ambition clairement affichée de ce nouveau bloc.

Le récent référendum tenu au Mali, pour adopter une nouvelle constitution, permet de constater que pas moins de 97% des votants soutiennent la junte militaire au pouvoir à Bamako, qui vient d’appeler les casques bleus à plier bagages, après avoir déjà mis les Français à la porte.

Le modèle occidental ne fait plus recettes, dans les pays du Sud global, plutôt attirés par l’alternative que représentent les BRICS.

Au moment où les globalistes du Forum économique mondial escomptaient enfin parvenir à instaurer un nouvel ordre planétaire, le retour en force le souverainisme met à mal la réalisation de leur agenda.

Accoucher d’un monde nouveau ne saurait, cependant, se faire sans douleur.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 7 Juillet 2023

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