L'état des lieux de l'entrepreneuriat au Maroc a montré une croissance notable des créations d'entreprises. Cependant, une disparité flagrante persiste entre ces chiffres et la réalité vécue par les entrepreneurs. Beaucoup hésitent à intégrer le secteur formel en raison d'un manque de confiance envers les institutions et d'une absence de soutien adapté. Malgré les efforts de l'État pour encourager cette transition, les résultats restent insuffisants.

Les programmes comme Intelaka et Forsa, bien que prometteurs sur le papier, ont été critiqués pour leur manque d'accompagnement et de suivi. Des abus dans l'utilisation des fonds alloués, tels que des dépenses inappropriées, ont été signalés, révélant un manque de contrôle rigoureux. Ces programmes, souvent gérés sans vision stratégique claire, peinent à atteindre leurs objectifs, notamment en matière de formalisation des entreprises.

Un autre point soulevé est l'absence d'une formation adéquate en entrepreneuriat. L'enseignement de l'entrepreneuriat reste marginal dans le système éducatif marocain, même au niveau supérieur. Les experts ont insisté sur l'importance d'introduire cette discipline dès le plus jeune âge pour développer une véritable culture entrepreneuriale.

Pour surmonter ces défis, une collaboration efficace entre les secteurs public et privé est jugée essentielle. Cette synergie pourrait permettre de mieux structurer les programmes de financement, d'assurer un accompagnement personnalisé pour chaque bénéficiaire et d'encourager des initiatives innovantes. Par ailleurs, le recours à des influenceurs pour promouvoir certains programmes a été critiqué, soulignant un besoin de stratégies de communication plus légitimes et efficaces.

Malgré les obstacles, l'entrepreneuriat reste une clé pour le développement économique du Maroc. Pour réussir, il est impératif de mettre en place des réformes structurelles, d'investir dans la formation et d'assurer un suivi rigoureux des projets soutenus. Seule une approche coordonnée et stratégique pourra transformer les ambitions en réalité.