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Après s’être longtemps drapée des habits de la vertu et du droit des peuples à l’autodétermination, l’Algérie dévoile son jeu et se proclame désormais partie prenante et agissante dans le conflit artificiel du Sahara marocain. L’information a été révélée par des médias algériens connus pour être les caisses de résonnance de l’establishment militaire qui tient les vraies rênes du pouvoir chez le voisin de l’Est.
Ces médias de propagande ont répercuté les déclarations en off d’un haut responsable algérien selon lequel la libération par le Maroc du passage d’El Guerguerate aurait amené l’Algérie à réviser sa doctrine sur ce conflit qui représente «une question souveraine liée à la profondeur stratégique de son territoire national et ne se limite plus uniquement au principe d’autodétermination».
Vue du Maroc, cette énième volteface du pouvoir algérien est la bienvenue puisqu’elle va exactement dans le sens des revendications du Royaume qui n’a eu de cesse de clamer l’implication jusqu’au cou de l’Algérie dans ce conflit créé, alimenté et entretenu par les «hommes des casernes» qui se sont succédé à la tête de ses Etats-Majors depuis les années 1970.
Maintenant que les masques sont tombés, la question est de savoir pourquoi l’Algérie a décidé de sortir, aujourd’hui et pas avant, de derrière le buisson polisarien qui lui servait de paravent ?
Avant la survenue de la pandémie du Coronavirus, le régime algérien en déroute depuis la déconfiture de ses dirigeants du clan Bouteflika, lui-même marionnette des militaires, faisait face à un soulèvement populaire, sincère et spontané, qui menaçait de le jeter aux oubliettes de l’Histoire. La pandémie a donné à ce régime un sursis qui lui a
permis de réorganiser ses rangs et de ralentir la débandade à travers un scrutin présidentiel bidonné à la va-vite et dont le vainqueur se retrouve aujourd’hui dans la même situation d’incertitude sanitaire que son prédécesseur.
La promesse d’un vaccin proche et efficace contre le Covid, conjuguée à la vacation du pouvoir au sommet de l’Etat algérien, exerce aujourd’hui une pression insoutenable sur ce régime qui n’a d’autre choix que de recourir à la vieille ficelle éculée de l’ennemi extérieur. Et dans ce rôle de l’ennemi «classique», selon les termes récents de l’un des caciques de l’armée algérienne, le Maroc a toujours été une cible de choix. Jusqu’à quand ?
Rédigé par Majd EL ATOUABI le Dimanche 22 Novembre 2020 sur www.lopinion.ma