Un cadre législatif qui évolue, mais insuffisant
Le Maroc a entrepris des réformes notables pour améliorer la situation des femmes sur le plan économique. L’adoption d’une nouvelle Constitution en 2011 et la révision du Code de la Famille en 2004 ont été des jalons importants dans la reconnaissance des droits des femmes. De même, des mesures comme l’allongement du congé de paternité en 2022 ont montré la volonté de mieux partager les responsabilités familiales. Toutefois, ces efforts, bien qu’encourageants, semblent largement symboliques face aux réalités du marché du travail marocain.
Le rapport souligne que plusieurs lois discriminatoires demeurent en vigueur, limitant ainsi l’accès des femmes à certains secteurs d’activités. Par exemple les droits successoraux continuent de privilégier les hommes, créant des inégalités de taille. Ce cadre juridique inadapté rend difficile pour les femmes de bénéficier pleinement des réformes engagées et d’accéder à des opportunités économiques équitables.
Le rapport souligne que plusieurs lois discriminatoires demeurent en vigueur, limitant ainsi l’accès des femmes à certains secteurs d’activités. Par exemple les droits successoraux continuent de privilégier les hommes, créant des inégalités de taille. Ce cadre juridique inadapté rend difficile pour les femmes de bénéficier pleinement des réformes engagées et d’accéder à des opportunités économiques équitables.
Des réformes économiques face à des stéréotypes persistants
Le rapport met également en lumière un autre obstacle majeur à l’autonomisation des femmes : les normes sociales. Au Maroc, la division du travail demeure fortement marquée par les stéréotypes de genre. Les femmes sont largement confinées aux tâches domestiques non rémunérées, consacrant sept fois plus de temps que les hommes aux activités ménagères. Cette charge, souvent invisible, limite leur participation à l’économie formelle.
Même si les femmes ont fait des progrès dans l’éducation – elles représentent désormais plus de 50 % des étudiants dans l’enseignement supérieur – cette avancée ne se traduit pas encore par une meilleure insertion sur le marché du travail.
Les secteurs économiques à forte valeur ajoutée, comme l’aéronautique ou l’industrie pharmaceutique, restent dominés par les hommes. De plus, les femmes qui accèdent à des postes à responsabilité sont rares, avec seulement 9 % d’entre elles occupant des fonctions de cadre supérieur.
Même si les femmes ont fait des progrès dans l’éducation – elles représentent désormais plus de 50 % des étudiants dans l’enseignement supérieur – cette avancée ne se traduit pas encore par une meilleure insertion sur le marché du travail.
Les secteurs économiques à forte valeur ajoutée, comme l’aéronautique ou l’industrie pharmaceutique, restent dominés par les hommes. De plus, les femmes qui accèdent à des postes à responsabilité sont rares, avec seulement 9 % d’entre elles occupant des fonctions de cadre supérieur.
Des politiques publiques mal adaptées à la réalité des femmes
Les politiques publiques mises en place, bien qu’ambitieuses sur le papier, peinent à répondre aux besoins spécifiques des femmes marocaines. Le Plan Gouvernemental pour l’Égalité (PGE III) adopté en 2023, qui accorde une place centrale à l’autonomisation économique des femmes, doit encore prouver son efficacité. Le rapport de l’OCDE insiste sur la nécessité d’adopter une approche plus inclusive et multisectorielle, qui tienne compte des réalités des femmes en milieu rural et des femmes entrepreneures.
Le principal point noir reste le manque de structures d’accueil pour les enfants et les personnes dépendantes, qui pèse lourdement sur les femmes. Faute de solutions adaptées, beaucoup d’entre elles sont contraintes de limiter leurs ambitions professionnelles ou de renoncer à leur emploi. Le rapport appelle ainsi à l’élaboration de « politiques de soin transformatrices », permettant de créer des emplois dans le secteur de l’aide à la personne et de réduire la charge des tâches domestiques non rémunérées.
Le principal point noir reste le manque de structures d’accueil pour les enfants et les personnes dépendantes, qui pèse lourdement sur les femmes. Faute de solutions adaptées, beaucoup d’entre elles sont contraintes de limiter leurs ambitions professionnelles ou de renoncer à leur emploi. Le rapport appelle ainsi à l’élaboration de « politiques de soin transformatrices », permettant de créer des emplois dans le secteur de l’aide à la personne et de réduire la charge des tâches domestiques non rémunérées.
Un entrepreneuriat féminin encore trop fragile
L’entrepreneuriat est souvent vu comme un levier pour l’autonomisation économique des femmes, mais là encore, les défis sont nombreux. Seules 12,8 % des entreprises au Maroc sont dirigées par des femmes.
Celles-ci rencontrent de nombreux obstacles, notamment en termes d’accès au financement, au mentorat, et aux réseaux professionnels. Le rapport critique l’insuffisance des dispositifs de soutien à l’entrepreneuriat féminin, en particulier dans les secteurs d’avenir comme le numérique.
Celles-ci rencontrent de nombreux obstacles, notamment en termes d’accès au financement, au mentorat, et aux réseaux professionnels. Le rapport critique l’insuffisance des dispositifs de soutien à l’entrepreneuriat féminin, en particulier dans les secteurs d’avenir comme le numérique.
Vers un modèle économique plus inclusif ?
L’autonomisation économique des femmes au Maroc, bien qu’inscrite dans les stratégies de développement du pays, semble encore être perçue comme un objectif lointain. Les progrès réalisés dans l’éducation ne suffisent pas à surmonter les barrières structurelles, culturelles et économiques qui freinent l’accès des femmes au marché du travail.
Le rapport de l’OCDE offre des recommandations claires : réformes juridiques, amélioration des infrastructures de soin, promotion d’un entrepreneuriat plus inclusif. Autant de pistes qui, si elles sont suivies, pourraient permettre au Maroc de combler son retard en matière d’égalité économique entre les sexes.
Mais la question reste entière : le Maroc pourra-t-il vraiment faire de l’autonomisation des femmes une réalité d’ici 2035, ou ce défi restera-t-il un horizon lointain ?
Le rapport de l’OCDE offre des recommandations claires : réformes juridiques, amélioration des infrastructures de soin, promotion d’un entrepreneuriat plus inclusif. Autant de pistes qui, si elles sont suivies, pourraient permettre au Maroc de combler son retard en matière d’égalité économique entre les sexes.
Mais la question reste entière : le Maroc pourra-t-il vraiment faire de l’autonomisation des femmes une réalité d’ici 2035, ou ce défi restera-t-il un horizon lointain ?