L'article 37 : un bouclier financier pour les entreprises en difficulté


Rédigé par le Jeudi 19 Septembre 2024

Le Conseil de la concurrence simplifie le règlement des différends avec une nouvelle procédure de transaction pour les entreprises.



Le Conseil de la concurrence a récemment publié un rapport détaillant les lignes directrices relatives à la procédure de transaction, une nouvelle approche visant à faciliter le règlement des différends entre entreprises et autorités réglementaires.

Cette procédure, prévue par l’article 37 de la loi n° 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence, constitue une véritable innovation dans le paysage juridique marocain. Elle offre aux entreprises en difficulté une alternative aux procédures traditionnelles, souvent longues et coûteuses. En effet, les sociétés concernées peuvent désormais choisir de renoncer à contester les accusations portées contre elles, en échange d’une réduction de la sanction pécuniaire.

L’enjeu principal de cette mesure réside dans la volonté des autorités de désengorger le système judiciaire tout en assurant une résolution plus rapide des conflits économiques. Cette option permet aux entreprises de limiter les risques financiers liés à un procès tout en préservant leur image publique. En contrepartie, elles doivent accepter une forme de responsabilité en renonçant à leur droit de contester les griefs émis à leur encontre.

Les répercussions économiques de cette mesure sont considérables. D’un côté, elle offre une plus grande souplesse aux entreprises, notamment celles qui traversent des périodes difficiles, en leur évitant de longues procédures judiciaires. D’un autre côté, cette procédure garantit à l’État une source de revenus via les sanctions allégées, tout en veillant à ne pas freiner la dynamique économique. Toutefois, certains experts estiment que cette méthode pourrait encourager un sentiment d’impunité chez les entreprises, qui pourraient considérer la réduction des sanctions comme un simple coût des affaires.

À l'international, plusieurs pays, notamment en Europe, ont adopté des dispositifs similaires avec un succès relatif. En France, par exemple, l’Autorité de la concurrence a déjà expérimenté des procédures de transaction dans des cas de pratiques anticoncurrentielles, ce qui a permis d’accélérer la résolution de nombreux dossiers. Le Royaume-Uni, de son côté, privilégie aussi les mécanismes de règlement alternatif dans certaines affaires économiques.

À court terme, cette nouvelle procédure devrait alléger la charge de travail des tribunaux et favoriser une régulation plus efficace des pratiques commerciales. Toutefois, à long terme, des ajustements pourraient être nécessaires pour éviter tout abus du système. Les incertitudes résident dans la manière dont les entreprises vont réagir à cette nouvelle option, et si cela influencera leur comportement en matière de concurrence.

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Jeudi 19 Septembre 2024
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