Pour la première fois au Maroc, cette exposition offre une réflexion profonde sur la représentation du pouvoir à travers onze portraits monumentaux de chefs d’État africains. Cette série, fruit de douze années de travail, interroge les codes visuels traditionnels du pouvoir en s'inspirant des portraits aristocratiques européens des XVIIe au XIXe siècles, tout en les intégrant dans un style hyperréaliste.

Origine et développement du projet

L'idée de cette série a germé dans l'esprit de Wiley en 2008, à la suite de l'élection historique de Barack Obama. Cet événement a incité l'artiste à explorer la figure du leader politique et à réfléchir sur les dynamiques du pouvoir. En 2012, Wiley entame un voyage à travers le continent africain, rencontrant divers dirigeants et travaillant avec eux pour capturer leur image et leur vision du leadership. Ce processus collaboratif a donné naissance à une galerie de portraits où le symbolisme se mêle à l'introspection, créant un dialogue entre l'intime et le politique.

Présentation et réception de l'oeuvre

Avant d'arriver à Rabat, l'exposition a été présentée au musée du quai Branly – Jacques Chirac à Paris en septembre 2023, puis à Dakar au musée des Civilisations noires. Elle offre une immersion dans les multiples facettes du leadership africain contemporain, proposant une relecture des figures de pouvoir à travers une lentille artistique innovante.

Collaboration et impact au Maroc

Organisée en partenariat avec la Fondation Nationale des Musées et la galerie Templon, « Dédale du pouvoir » constitue une opportunité unique pour le public marocain de découvrir une œuvre majeure qui questionne la représentation, l'ego et l'autorité. L'exposition invite à une réflexion sur la manière dont le pouvoir est perçu et représenté, tout en célébrant la diversité et la richesse des cultures africaines.

Profil de l'artiste

Kehinde Wiley, né en 1977 à Los Angeles, est reconnu pour ses portraits de personnes de couleur, souvent intégrés dans des cadres inspirés par les maîtres anciens. Son travail confronte l'histoire de l'art à la culture contemporaine, utilisant la rhétorique visuelle de l'héroïsme et de la majesté pour mettre en avant les personnes noires et métisses. Wiley remet en question les récits traditionnels de l’histoire de l’art, éclairant des problématiques complexes souvent négligées.