Par Dr Mohamed Chtatou
Qui sont les musulmans d’Europe ?
Les musulmans en Europe appartiennent à six catégories :
1- Musulmans autochtones ayant vécu en Europe pendant de nombreux siècles, principalement en Bosnie, en Albanie et au Kosovo, où l’islam est un élément fondamental de leur histoire, mais également en Roumanie et en Bulgarie, où ils sont une minorité autochtone, et en Pologne et en Crimée, qui abrite une vieille population musulmane de Tatars.
2- Etudiants et hommes d’affaires venant de pays musulmans. Rien qu'en France, il y a environ 70 000 étudiants nord-africains et Londres est la capitale des hommes d'affaires arabes et musulmans.
3- Musulmans entrés initialement sans restriction, tels que les citoyens du Commonwealth en Grande-Bretagne, les Algériens en France ou les Surinamiens et les Indonésiens en Hollande.
4- Les musulmans qui sont venus en Europe occidentale, dans les années 1950 et 1960, en tant que travailleurs migrants.
5- Musulmans européens nés en Europe de parents migrants.
6- Et enfin, les demandeurs d'asile et les réfugiés, dont le nombre a considérablement augmenté au cours des trois dernières années. De janvier à août 2015, 235 000 réfugiés ont afflué en Europe, la majorité d'entre eux venant de pays musulmans voisins.
Les Européens surestiment beaucoup la part des musulmans dans la population totale : les Français l'ont estimée à 31% en France, alors qu'elle ne dépasse pas 6%.
On n’inclue pas dans ces catégories les 30 millions de musulmans de la Fédération de Russie, qui comprend de nombreux pays musulmans. Dans cet article, en ne traite que des musulmans d'origine immigrée dans l'Union européenne et le reste de l’Occident. Ils se répartissent en trois catégories :
1- Ceux qui sont enregistrés en tant qu'étrangers ;
2- Ceux qui ont acquis la nationalité du pays où ils vivent et travaillent ; et, enfin,
3- Ceux qui sont européens natifs.
La peur des musulmans en Europe
Les enquêtes montrent une peur croissante envers les musulmans européens, qui croient que les Européens caricaturent leur religion. Un tel malentendu est inquiétant dans la mesure où il alimente d'une part l'islamophobie dangereuse et la radicalisation de l'autre. Les pays européens sont alarmés par ces développements car ils mettent en péril la cohabitation harmonieuse. En conséquence, ils ont pris des mesures et promulgué des lois pour lutter contre les forces extrémistes, limiter la radicalisation et améliorer l’intégration des musulmans dans les pays d’accueil.
Qu'est devenue l'Europe ? Les nouvelles lois contre les musulmans rappellent une époque où des enfants juifs innocents ont été enlevés par des moines masqués et emprisonnés dans des monastères pour les « sauver » du feu éternel de l'enfer. Dans cette méfiance aveugle des différences religieuses, il y a un retour manifeste vers le Moyen Âge, alors que le seul modèle d'intégration était la conversion forcée de la religion minoritaire à la majorité.
Au Danemark, le gouvernement a introduit de nouvelles lois qui obligent les enfants des quartiers « ghettos » à passer 25 heures à part de leurs parents chaque semaine. Pendant ce temps, ils apprendront les « valeurs danoises », y compris les traditions de Noël et de Pâques, et recevront des cours de danois.
Le Danemark n'est pas le seul pays à cibler de la sorte ses populations minoritaires et la liberté de religion. L'Autriche et la Belgique ont proposé de limiter l'abattage de la viande halal, par exemple, et plusieurs pays - dont la France et la Norvège - ont interdit les couvre-chefs religieux dans les écoles ou parmi les fonctionnaires. La Bavière et l'Italie ont adopté une législation exigeant que les crucifix soient affichés dans les bâtiments publics.
Les Britanniques sont maintenant plus méfiants envers les musulmans que les Américains ou les citoyens de tout autre grand pays d'Europe occidentale, y compris la France. Selon un sondage international Harris mené il y a pas longtemps, près de 30% des Britanniques pensent qu'il est impossible d'être à la fois musulman et britannique (contre 14% qui pensent que l'on ne peut être français et musulman); 38% pensent que la présence de musulmans dans le pays constitue une menace pour la sécurité nationale (contre 21% aux États-Unis); et 46% pensent que les musulmans ont trop de pouvoir politique en Grande-Bretagne, bien au-dessus du niveau de n'importe quel autre pays étudié. Ces résultats, rapportés dans le Financial Times, montrent clairement une certaine réalité alarmante sur l’évolution de la société britannique et l’état des relations intercommunautaires.
Le fait qu'une large minorité de Britanniques ait certaines des attitudes les plus islamophobes du monde occidental est passé sans que l'on puisse en parler. Depuis lors, on a eu droit à un nouveau lot d'histoires sordides et hostiles à propos des musulmans, qui ne peuvent que susciter l'inquiétude suscitée par l'opinion antimusulmane et du sentiment de la communauté musulmane d'être assiégée de manière permanente. Ce n'est pas simplement un problème de discours de tabloïd haineux, tels que la dénonciation par l'Express des « tenues étrangères et menaçantes » des musulmans. C’est purement la haine envers l’islam et les musulmans.
L’Islamophobie d’aujourd’hui ressemble au Maccarthysme d’hier
Les islamophobes aiment bien affirmer que l’islam est une religion intrinsèquement violente, et que ses adhérents sont littéralement commandés à une telle violence par ses saintes écritures, le Coran. C’est une position qui est à la fois totalement fausse et non historique. En l’occurrence, il faudrait regarder des réalités beaucoup plus récentes pour trouver l’élan de la violence : prolifération des états en faillite et croissance de la propagation de groupes terroristes dans le Moyen-Orient d’aujourd’hui. L’islamise violent puise ses origines dans la décision de l’administration Reagan de déployer des groupes extrémistes musulmans (pour lesquels al-Qaïda a été créé) dans les années 1980 contre l’Union soviétique en Afghanistan. Cette crise a provoqué une tourmente profonde dans ce pays, voisin du Pakistan et au-delà, des décennies après la chute de l'Union soviétique.
Bien entendu, al-Qaïda s’est notoirement pris à l'Amérique, par la suite, pour raison de rejet et d’ingratitude par les américains après la défaite de l’URSS en Afghanistan. Les attaques du 11 septembre 2001 contre New York et Washington ont ensuite été utilisées par les néoconservateurs américains, sous l'administration de George W. Bush, dont certains avaient servi pendant les années Reagan- pour placer les États-Unis sur le pied de guerre dans le monde musulman. L’invasion de l’Iraq en 2003, promue sous le faux prétexte que le gouvernement de Saddam Hussein appuyait Al-Qaïda, a déclenché une série d’actes de guérilla et provoqué une guerre civile sunnite-chiite qui s’est étendue dans toute la région et qui continue toujours aujourd’hui au Yémen et en Syrie.
Des centaines de milliers de personnes en sont morts et au moins quatre millions de personnes, y compris un nombre impressionnant d’enfants, furent déplacés au fil des ans grâce au cafouillis de George W. Bush. La franchise Al-Qaïda, ISIL (initialement créée sous le nom d’Al-Qaïda en Irak à la suite de l’invasion américaine), a été créée pour expulser les troupes américaines sur place. En fin de compte, ses militants ont envahi la Syrie voisine en 2011 et 2012 et les États-Unis leur ont permis de se développer dans l’espoir de faire pression sur le gouvernement syrien de Bashar al-Assad.
Comme on ne le sait que trop, de telles politiques ont créé des millions de réfugiés, dont certains se sont dirigés vers l’Europe, mais ont été accueillis par une vague montante de bigoterie chrétienne blanche et de néonazisme. Il n’y a aucun moyen de mesurer à quel point les guerres américaines dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont, en réalité, changé le monde. Lorsque, par exemple, le Premier ministre britannique Tony Blair a signé l'invasion et l'occupation illégales de l'Irak par Bush, comment aurait-il pu prévoir qu'il contribuerait à déclencher des événements qui aboutiraient à un retrait britannique de l'Union européenne : le Brexit - et donc la diminution de l’importance de son pays ?
Le Muslim Ban de Trump a brisé des familles et a porté préjudice aux entreprises et universités américaines dont les employés et les étudiants ont été brutalement interdits de territoire. Les restrictions à l'immigration en provenance de Syrie et du Yémen sont particulièrement cruelles, car ces pays sont confrontés aux crises humanitaires les plus extrêmes de la planète et les États-Unis ont été profondément impliqués dans la violence qui oppose leurs populations. En outre, les Iraniens qui émigrent aux États-Unis sont, pour la plupart, membres de minorités ou de dissidents politiques. En perspective, aucun ressortissant de l'un des cinq états interdits n'a commis d'actes terroristes mortels aux États-Unis au cours des 40 dernières années.
L’islamophobie du président Trump, du secrétaire d’État Mike Pompeo, de l’ex conseiller en sécurité nationale John Bolton et d’autres personnes au sein de l’administration, aidés et encouragés par le mégaphone mis à leur disposition par Fox News de Rupert Murdoch, ont eu un impact distinct sur l’opinion publique américaine.
Les attaques contre les musulmans américains remontent à l’année 2001. Un récent sondage a révélé que 16% des Américains refusaient de voter pour des musulmans américains, 47% étaient favorables aux restrictions de visa imposées par Trump et une majorité souhaitait que toutes les mosquées soient surveillées. (Un point de discussion fréquent, voire complètement faux, des islamophobes est que les musulmans dans ce pays ont une idéologie unique et sont concentrés sur un plan secret visant à conquérir les États-Unis). On ne peut être, sans doute, surpris d'apprendre que de telles théories de complot déréglées sont beaucoup plus répandus parmi les républicains que les démocrates et les indépendants.
De même, il n’est pas surprenant que les Américains de l’ère Trump accordent moins d’estime aux Américains musulmans (un peu plus de 1% de la population américaine) qu’à la quasi-totalité des autres groupes religieux ou ethniques. Ils pensent que les Américains musulmans sont à la fois plus religieux que les Américains chrétiens et moins enclins à respecter les idéaux et les lois du pays. Ils critiquent les musulmans parce qu'ils accordent un statut bas aux femmes et aux gays, bien qu'une majorité d'Américains musulmans disent que les homosexuels devraient être acceptés dans la société. Quant aux femmes musulmanes, elles comptent parmi les groupes les plus éduqués du pays, suggérant ainsi des familles extrêmement solidaires.
En réalité, les Américains musulmans sont remarquablement bien intégrés dans ce pays et ont commis peu d’actes de terrorisme sur place. Au cours des quinze dernières années, en moyenne 28 Américains d'origine musulmane ont été associés à des actes d'extrémisme violent sur une population de 3,5 millions d'habitants et la plupart de ces « actes » impliquaient des voyages à l'étranger pour rejoindre des mouvements radicaux. Les extrémistes américains d'origine musulmane ont tué 17 personnes en 2017, une année au cours de laquelle des hommes armés Américains blancs ont tué 267 de leurs compatriotes lors de fusillades à grande échelle.
Sentiment anti-chari’a
Le discours populaire aux États-Unis se concentre sur la menace inquiétante de la « loi char’ia ». Rarement définie ou expliquée, la char’ia est devenue un mot de code flexible utilisé pour générer de la peur dans le discours antimusulman plus large. Comme beaucoup de mots arabes cooptés par des locuteurs antimusulmans, lorsque la chari’a est expliquée, elle est difficilement reconnaissable par les musulmans. Au lieu de cela, elle est présentée comme une idéologie politique totalitaire visant à éliminer « nos » libertés et à menacer « notre mode de vie ». Ainsi, la chari’a est caractérisée comme un système violent, barbare et oppressif visant à renverser la Constitution et les libertés qu'elle garantit en Amérique.
Afin de ne pas paraître préjugés envers un certain groupe, les activistes antimusulmans, leurs organisations et leurs partisans aux États-Unis expriment leur dégoût pour les concepts religieux étrangers. Ils sont en mesure de contourner la protection constitutionnelle de la liberté de religion en affirmant que l'islam n'est pas une religion et que la chari’a n'est donc pas un concept religieux, mais une idéologie politique.
Dans ce récit, la chari’a est une menace, ainsi que ceux qui la suivent, à savoir les musulmans.
Aux États-Unis, le mouvement anti-chari’a joue un rôle dans la construction de l’identité américaine. Jonathan Brown, chercheur en études islamiques à l'Université de Georgetown, affirme que les efforts déployés pour construire cette identité reposent sur une intégration négative : « Autrement dit, nous nous définissons nous-mêmes en fonction de ce que nous ne sommes pas ». C’est l’un des points saillants de l’ouvrage magistral d’Edward Said, « « L'Orientalisme : L'Orient créé par l'Occident » : ou « l'Occident » se définit vis-à-vis de « l'Orient ». Dans les efforts actuels pour construire l'identité, le discours anti-chari’a est utilisé pour assimiler blanc et chrétien à ce que signifie être un américain. C'est pourquoi la rhétorique anti-chari’a est présente dans les groupes nationalistes d'extrême droite et blancs qui cherchent à créer un état ethno.
Le problème c’est « l’autre »
L’effort de créer cette identité américaine exclusive n’est pas nouveau, comme le montre pertinemment l’histoire des colons, du génocide contre les peuples autochtones indiens et de l’esclavage aux États-Unis. La construction de cette identité a toujours exigé un « autre » contre lequel s’adapter. Dans le contexte des États-Unis, cela a longtemps été et reste toujours l’afro-américain. Au cours de l'histoire, d'autres groupes d'individus ont été ajoutés à la liste des « autres ».
À la fin du XIXe siècle, le sentiment anticatholique était présent aux États Unis. Les nouveaux immigrants catholiques ont été accueillis avec hostilité et discrimination. Un autre exemple de telles politiques d'exclusion visant un « autre » est le Chinese Exclusion Act de 1882, la première loi majeure limitant l'immigration aux États-Unis. La loi a mis fin à l'immigration chinoise pendant dix ans et a été « promulguée en réponse aux craintes économiques », les Américains de souche accusaient les travailleurs chinois d'être responsables du chômage et de la baisse des salaires. Un autre exemple plus récent est le rassemblement nazi de 1939 qui s'est tenu au Madison Square Garden à New York, où 22 000 nazis se sont réunis pour un « rassemblement pro-américain », essentiellement un ensemble destiné à promouvoir les politiques et théories antisémites. Aujourd'hui, cet « autre » inclut désormais les musulmans, les Afro-Américains et les Juifs.
La tentative de définir qui ou quoi est américain était visible dans la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016. Sa campagne a permis de rendre le ressentiment blanc plus blanc, attirant une base électorale à majorité blanche et chrétienne. Les sondages effectués après les élections ont révélé que ce sont les attitudes raciales et les craintes de changement démographique qui restent la principale raison pour laquelle les gens ont voté pour Trump. Le slogan de la campagne « Make America Great Again » cherchait à consolider ces sentiments : les électeurs de Trump ont perçu le multiculturalisme croissant comme une menace pour leur identité blanche, qui correspond dans leur esprit à l’identité américaine.
L’Islam malmené en l'Europe
Dans le contexte européen, le discours antimusulman est axé sur les peurs de l’islamisation : la menace perçue d’empiétement de l’islam sur le mode de vie laïque de l’Europe. Les campagnes anti-islamisation tentent d'interdire les manifestations visibles et publiques de l'identité musulmane, telles que le port du hidjab, la construction de mosquées et la vente de viande halal. De tels sujets liés à l’islam sont considérés comme une menace pour la culture laïque européenne dans le sens qu’ils imposent des croyances religieuses dans l’espace public de la société.
En outre, alors que la laïcité est reconnue pour ses attitudes éclairées à l’égard des droits des femmes et de la démocratie, l’islam est présenté comme étant à la fois rétrograde, barbare, oppressif à l’égard des femmes et violent de nature. L'islamisation est considérée comme une menace imminente pour une Europe progressiste et éclairée.
La propagation de l’islam et la visibilité croissante des musulmans en Europe ont engendré violence, harcèlement et violation des droits. Le discours public envers les musulmans, les immigrants et les réfugiés est souvent discriminatoire et le discours de haine s’est répandu sur les médias sociaux. La crise des droits de l'homme - surnommée la crise des réfugiés - a exacerbé les menaces déjà perçues à l'identité européenne, alors que les Européens blancs affirment qu'une invasion et une colonisation de l'Europe par des musulmans (en noir et brun) sont en cours. Ainsi, les nationalistes blancs et ceux de la tendance suprématie, tant en Europe qu’aux États-Unis, émettent des prédictions affreuses d’un « génocide blanc ». Ils prétendent que ce sera le résultat ultime du multiculturalisme et des frontières ouvertes qu’il préconise.
Les politiques discriminatoires révèlent la conviction que l’islam est incompatible avec les valeurs européennes, quelles qu’elles soient. Les musulmans sont perçus comme une menace pour l'identité européenne et, par conséquent, des indicateurs visibles de leur religion sont considérés comme une attaque contre les valeurs laïques européennes. Les gouvernements tentent de limiter ces manifestations publiques d'identités européennes non conformes.
En mars 2017, le New York Times a publié une étude illustrant les gains électoraux réalisés par les partis d'extrême droite en Europe. Dans les 20 pays décrits, des partis populistes de droite et d'extrême droite ont progressé dans 17 pays au cours des cinq dernières années. Parallèlement à la rhétorique populiste, beaucoup de ces partis ont utilisé des positions antimusulmanes sur leurs plateformes et parlent tous de la menace de l'islamisation ou d'une invasion des musulmans en Europe.
Effet « Kleenex »
L’Occident, depuis la chute de Grenade et la reconquista en 1492, avait utilisé les peuples musulmans pour ses propres besoins et desseins économiques et politiques. Durant la colonisation, les pays islamiques en Afrique et en Asie ont été émasculé : leurs richesses pillées, leurs cultures détruites et leur religion trainée dans la boue.
La France colonisa l’Algérie de 1830 jusqu’à 1962, sur un prétexte, et n’a quitté le pays qu’après l’avoir détruit et tué un million d’Algériens. En Afrique occidentale et orientale les pays européens, incapables de convertir la population au christianisme, ont détruit les écoles coraniques et tout ce qui était en relation avec l’Islam (langue arabe, écriture Ajami, associations d’oulémas, etc.) et crée des frontières factices pour saper l’unité des nations après leur départ.
Au Moyen-Orient, les Anglais avec l’aide de leur espion émérite Lawrence d’Arabie avaient « monté » les populations arabes contre leurs coreligionnaires turques, après la Première Guerre mondiale pour liquider l’Empire Ottoman et mettre fin au califat islamique.
Durant la Première et Deuxième Guerre mondiale, ils utilisèrent les troupes musulmanes de l’Afrique et de l’Asie comme chaire à canons pour se battre dans leurs guerres, dans les premiers rangs, puis ils les ont utilisés, par la suite, comme bras forts pour reconstruire leurs nations avec l’argent américain. Aujourd’hui, les enfants de ses immigrants sont stigmatisés et traités de terroristes, de dépravés et de criminels.
Quand l’Union soviétique envahit Afghanistan en 1979, L’Amérique fut appel à la jeunesse musulmane pour combattre les Russes et les chasser du pays. Une fois les Soviets boutés en 1989, ces moudjahidines furent bannis et chassés comme des chiens de l’Afghanistan.
Au vu de toute cette exploitation et ingratitude on a tendance à croire avec véhémence que l’Islam et les Musulmans sont utilisés comme des mouchoirs en papier Kleenex : on se mouche dedans et on les jette à la poubelle.
Vous pouvez suivre le Professeur Mohamed CHTATOU sur Twitter : @Ayurinu
Les musulmans en Europe appartiennent à six catégories :
1- Musulmans autochtones ayant vécu en Europe pendant de nombreux siècles, principalement en Bosnie, en Albanie et au Kosovo, où l’islam est un élément fondamental de leur histoire, mais également en Roumanie et en Bulgarie, où ils sont une minorité autochtone, et en Pologne et en Crimée, qui abrite une vieille population musulmane de Tatars.
2- Etudiants et hommes d’affaires venant de pays musulmans. Rien qu'en France, il y a environ 70 000 étudiants nord-africains et Londres est la capitale des hommes d'affaires arabes et musulmans.
3- Musulmans entrés initialement sans restriction, tels que les citoyens du Commonwealth en Grande-Bretagne, les Algériens en France ou les Surinamiens et les Indonésiens en Hollande.
4- Les musulmans qui sont venus en Europe occidentale, dans les années 1950 et 1960, en tant que travailleurs migrants.
5- Musulmans européens nés en Europe de parents migrants.
6- Et enfin, les demandeurs d'asile et les réfugiés, dont le nombre a considérablement augmenté au cours des trois dernières années. De janvier à août 2015, 235 000 réfugiés ont afflué en Europe, la majorité d'entre eux venant de pays musulmans voisins.
Les Européens surestiment beaucoup la part des musulmans dans la population totale : les Français l'ont estimée à 31% en France, alors qu'elle ne dépasse pas 6%.
On n’inclue pas dans ces catégories les 30 millions de musulmans de la Fédération de Russie, qui comprend de nombreux pays musulmans. Dans cet article, en ne traite que des musulmans d'origine immigrée dans l'Union européenne et le reste de l’Occident. Ils se répartissent en trois catégories :
1- Ceux qui sont enregistrés en tant qu'étrangers ;
2- Ceux qui ont acquis la nationalité du pays où ils vivent et travaillent ; et, enfin,
3- Ceux qui sont européens natifs.
La peur des musulmans en Europe
Les enquêtes montrent une peur croissante envers les musulmans européens, qui croient que les Européens caricaturent leur religion. Un tel malentendu est inquiétant dans la mesure où il alimente d'une part l'islamophobie dangereuse et la radicalisation de l'autre. Les pays européens sont alarmés par ces développements car ils mettent en péril la cohabitation harmonieuse. En conséquence, ils ont pris des mesures et promulgué des lois pour lutter contre les forces extrémistes, limiter la radicalisation et améliorer l’intégration des musulmans dans les pays d’accueil.
Qu'est devenue l'Europe ? Les nouvelles lois contre les musulmans rappellent une époque où des enfants juifs innocents ont été enlevés par des moines masqués et emprisonnés dans des monastères pour les « sauver » du feu éternel de l'enfer. Dans cette méfiance aveugle des différences religieuses, il y a un retour manifeste vers le Moyen Âge, alors que le seul modèle d'intégration était la conversion forcée de la religion minoritaire à la majorité.
Au Danemark, le gouvernement a introduit de nouvelles lois qui obligent les enfants des quartiers « ghettos » à passer 25 heures à part de leurs parents chaque semaine. Pendant ce temps, ils apprendront les « valeurs danoises », y compris les traditions de Noël et de Pâques, et recevront des cours de danois.
Le Danemark n'est pas le seul pays à cibler de la sorte ses populations minoritaires et la liberté de religion. L'Autriche et la Belgique ont proposé de limiter l'abattage de la viande halal, par exemple, et plusieurs pays - dont la France et la Norvège - ont interdit les couvre-chefs religieux dans les écoles ou parmi les fonctionnaires. La Bavière et l'Italie ont adopté une législation exigeant que les crucifix soient affichés dans les bâtiments publics.
Les Britanniques sont maintenant plus méfiants envers les musulmans que les Américains ou les citoyens de tout autre grand pays d'Europe occidentale, y compris la France. Selon un sondage international Harris mené il y a pas longtemps, près de 30% des Britanniques pensent qu'il est impossible d'être à la fois musulman et britannique (contre 14% qui pensent que l'on ne peut être français et musulman); 38% pensent que la présence de musulmans dans le pays constitue une menace pour la sécurité nationale (contre 21% aux États-Unis); et 46% pensent que les musulmans ont trop de pouvoir politique en Grande-Bretagne, bien au-dessus du niveau de n'importe quel autre pays étudié. Ces résultats, rapportés dans le Financial Times, montrent clairement une certaine réalité alarmante sur l’évolution de la société britannique et l’état des relations intercommunautaires.
Le fait qu'une large minorité de Britanniques ait certaines des attitudes les plus islamophobes du monde occidental est passé sans que l'on puisse en parler. Depuis lors, on a eu droit à un nouveau lot d'histoires sordides et hostiles à propos des musulmans, qui ne peuvent que susciter l'inquiétude suscitée par l'opinion antimusulmane et du sentiment de la communauté musulmane d'être assiégée de manière permanente. Ce n'est pas simplement un problème de discours de tabloïd haineux, tels que la dénonciation par l'Express des « tenues étrangères et menaçantes » des musulmans. C’est purement la haine envers l’islam et les musulmans.
L’Islamophobie d’aujourd’hui ressemble au Maccarthysme d’hier
Les islamophobes aiment bien affirmer que l’islam est une religion intrinsèquement violente, et que ses adhérents sont littéralement commandés à une telle violence par ses saintes écritures, le Coran. C’est une position qui est à la fois totalement fausse et non historique. En l’occurrence, il faudrait regarder des réalités beaucoup plus récentes pour trouver l’élan de la violence : prolifération des états en faillite et croissance de la propagation de groupes terroristes dans le Moyen-Orient d’aujourd’hui. L’islamise violent puise ses origines dans la décision de l’administration Reagan de déployer des groupes extrémistes musulmans (pour lesquels al-Qaïda a été créé) dans les années 1980 contre l’Union soviétique en Afghanistan. Cette crise a provoqué une tourmente profonde dans ce pays, voisin du Pakistan et au-delà, des décennies après la chute de l'Union soviétique.
Bien entendu, al-Qaïda s’est notoirement pris à l'Amérique, par la suite, pour raison de rejet et d’ingratitude par les américains après la défaite de l’URSS en Afghanistan. Les attaques du 11 septembre 2001 contre New York et Washington ont ensuite été utilisées par les néoconservateurs américains, sous l'administration de George W. Bush, dont certains avaient servi pendant les années Reagan- pour placer les États-Unis sur le pied de guerre dans le monde musulman. L’invasion de l’Iraq en 2003, promue sous le faux prétexte que le gouvernement de Saddam Hussein appuyait Al-Qaïda, a déclenché une série d’actes de guérilla et provoqué une guerre civile sunnite-chiite qui s’est étendue dans toute la région et qui continue toujours aujourd’hui au Yémen et en Syrie.
Des centaines de milliers de personnes en sont morts et au moins quatre millions de personnes, y compris un nombre impressionnant d’enfants, furent déplacés au fil des ans grâce au cafouillis de George W. Bush. La franchise Al-Qaïda, ISIL (initialement créée sous le nom d’Al-Qaïda en Irak à la suite de l’invasion américaine), a été créée pour expulser les troupes américaines sur place. En fin de compte, ses militants ont envahi la Syrie voisine en 2011 et 2012 et les États-Unis leur ont permis de se développer dans l’espoir de faire pression sur le gouvernement syrien de Bashar al-Assad.
Comme on ne le sait que trop, de telles politiques ont créé des millions de réfugiés, dont certains se sont dirigés vers l’Europe, mais ont été accueillis par une vague montante de bigoterie chrétienne blanche et de néonazisme. Il n’y a aucun moyen de mesurer à quel point les guerres américaines dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont, en réalité, changé le monde. Lorsque, par exemple, le Premier ministre britannique Tony Blair a signé l'invasion et l'occupation illégales de l'Irak par Bush, comment aurait-il pu prévoir qu'il contribuerait à déclencher des événements qui aboutiraient à un retrait britannique de l'Union européenne : le Brexit - et donc la diminution de l’importance de son pays ?
Le Muslim Ban de Trump a brisé des familles et a porté préjudice aux entreprises et universités américaines dont les employés et les étudiants ont été brutalement interdits de territoire. Les restrictions à l'immigration en provenance de Syrie et du Yémen sont particulièrement cruelles, car ces pays sont confrontés aux crises humanitaires les plus extrêmes de la planète et les États-Unis ont été profondément impliqués dans la violence qui oppose leurs populations. En outre, les Iraniens qui émigrent aux États-Unis sont, pour la plupart, membres de minorités ou de dissidents politiques. En perspective, aucun ressortissant de l'un des cinq états interdits n'a commis d'actes terroristes mortels aux États-Unis au cours des 40 dernières années.
L’islamophobie du président Trump, du secrétaire d’État Mike Pompeo, de l’ex conseiller en sécurité nationale John Bolton et d’autres personnes au sein de l’administration, aidés et encouragés par le mégaphone mis à leur disposition par Fox News de Rupert Murdoch, ont eu un impact distinct sur l’opinion publique américaine.
Les attaques contre les musulmans américains remontent à l’année 2001. Un récent sondage a révélé que 16% des Américains refusaient de voter pour des musulmans américains, 47% étaient favorables aux restrictions de visa imposées par Trump et une majorité souhaitait que toutes les mosquées soient surveillées. (Un point de discussion fréquent, voire complètement faux, des islamophobes est que les musulmans dans ce pays ont une idéologie unique et sont concentrés sur un plan secret visant à conquérir les États-Unis). On ne peut être, sans doute, surpris d'apprendre que de telles théories de complot déréglées sont beaucoup plus répandus parmi les républicains que les démocrates et les indépendants.
De même, il n’est pas surprenant que les Américains de l’ère Trump accordent moins d’estime aux Américains musulmans (un peu plus de 1% de la population américaine) qu’à la quasi-totalité des autres groupes religieux ou ethniques. Ils pensent que les Américains musulmans sont à la fois plus religieux que les Américains chrétiens et moins enclins à respecter les idéaux et les lois du pays. Ils critiquent les musulmans parce qu'ils accordent un statut bas aux femmes et aux gays, bien qu'une majorité d'Américains musulmans disent que les homosexuels devraient être acceptés dans la société. Quant aux femmes musulmanes, elles comptent parmi les groupes les plus éduqués du pays, suggérant ainsi des familles extrêmement solidaires.
En réalité, les Américains musulmans sont remarquablement bien intégrés dans ce pays et ont commis peu d’actes de terrorisme sur place. Au cours des quinze dernières années, en moyenne 28 Américains d'origine musulmane ont été associés à des actes d'extrémisme violent sur une population de 3,5 millions d'habitants et la plupart de ces « actes » impliquaient des voyages à l'étranger pour rejoindre des mouvements radicaux. Les extrémistes américains d'origine musulmane ont tué 17 personnes en 2017, une année au cours de laquelle des hommes armés Américains blancs ont tué 267 de leurs compatriotes lors de fusillades à grande échelle.
Sentiment anti-chari’a
Le discours populaire aux États-Unis se concentre sur la menace inquiétante de la « loi char’ia ». Rarement définie ou expliquée, la char’ia est devenue un mot de code flexible utilisé pour générer de la peur dans le discours antimusulman plus large. Comme beaucoup de mots arabes cooptés par des locuteurs antimusulmans, lorsque la chari’a est expliquée, elle est difficilement reconnaissable par les musulmans. Au lieu de cela, elle est présentée comme une idéologie politique totalitaire visant à éliminer « nos » libertés et à menacer « notre mode de vie ». Ainsi, la chari’a est caractérisée comme un système violent, barbare et oppressif visant à renverser la Constitution et les libertés qu'elle garantit en Amérique.
Afin de ne pas paraître préjugés envers un certain groupe, les activistes antimusulmans, leurs organisations et leurs partisans aux États-Unis expriment leur dégoût pour les concepts religieux étrangers. Ils sont en mesure de contourner la protection constitutionnelle de la liberté de religion en affirmant que l'islam n'est pas une religion et que la chari’a n'est donc pas un concept religieux, mais une idéologie politique.
Dans ce récit, la chari’a est une menace, ainsi que ceux qui la suivent, à savoir les musulmans.
Aux États-Unis, le mouvement anti-chari’a joue un rôle dans la construction de l’identité américaine. Jonathan Brown, chercheur en études islamiques à l'Université de Georgetown, affirme que les efforts déployés pour construire cette identité reposent sur une intégration négative : « Autrement dit, nous nous définissons nous-mêmes en fonction de ce que nous ne sommes pas ». C’est l’un des points saillants de l’ouvrage magistral d’Edward Said, « « L'Orientalisme : L'Orient créé par l'Occident » : ou « l'Occident » se définit vis-à-vis de « l'Orient ». Dans les efforts actuels pour construire l'identité, le discours anti-chari’a est utilisé pour assimiler blanc et chrétien à ce que signifie être un américain. C'est pourquoi la rhétorique anti-chari’a est présente dans les groupes nationalistes d'extrême droite et blancs qui cherchent à créer un état ethno.
Le problème c’est « l’autre »
L’effort de créer cette identité américaine exclusive n’est pas nouveau, comme le montre pertinemment l’histoire des colons, du génocide contre les peuples autochtones indiens et de l’esclavage aux États-Unis. La construction de cette identité a toujours exigé un « autre » contre lequel s’adapter. Dans le contexte des États-Unis, cela a longtemps été et reste toujours l’afro-américain. Au cours de l'histoire, d'autres groupes d'individus ont été ajoutés à la liste des « autres ».
À la fin du XIXe siècle, le sentiment anticatholique était présent aux États Unis. Les nouveaux immigrants catholiques ont été accueillis avec hostilité et discrimination. Un autre exemple de telles politiques d'exclusion visant un « autre » est le Chinese Exclusion Act de 1882, la première loi majeure limitant l'immigration aux États-Unis. La loi a mis fin à l'immigration chinoise pendant dix ans et a été « promulguée en réponse aux craintes économiques », les Américains de souche accusaient les travailleurs chinois d'être responsables du chômage et de la baisse des salaires. Un autre exemple plus récent est le rassemblement nazi de 1939 qui s'est tenu au Madison Square Garden à New York, où 22 000 nazis se sont réunis pour un « rassemblement pro-américain », essentiellement un ensemble destiné à promouvoir les politiques et théories antisémites. Aujourd'hui, cet « autre » inclut désormais les musulmans, les Afro-Américains et les Juifs.
La tentative de définir qui ou quoi est américain était visible dans la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016. Sa campagne a permis de rendre le ressentiment blanc plus blanc, attirant une base électorale à majorité blanche et chrétienne. Les sondages effectués après les élections ont révélé que ce sont les attitudes raciales et les craintes de changement démographique qui restent la principale raison pour laquelle les gens ont voté pour Trump. Le slogan de la campagne « Make America Great Again » cherchait à consolider ces sentiments : les électeurs de Trump ont perçu le multiculturalisme croissant comme une menace pour leur identité blanche, qui correspond dans leur esprit à l’identité américaine.
L’Islam malmené en l'Europe
Dans le contexte européen, le discours antimusulman est axé sur les peurs de l’islamisation : la menace perçue d’empiétement de l’islam sur le mode de vie laïque de l’Europe. Les campagnes anti-islamisation tentent d'interdire les manifestations visibles et publiques de l'identité musulmane, telles que le port du hidjab, la construction de mosquées et la vente de viande halal. De tels sujets liés à l’islam sont considérés comme une menace pour la culture laïque européenne dans le sens qu’ils imposent des croyances religieuses dans l’espace public de la société.
En outre, alors que la laïcité est reconnue pour ses attitudes éclairées à l’égard des droits des femmes et de la démocratie, l’islam est présenté comme étant à la fois rétrograde, barbare, oppressif à l’égard des femmes et violent de nature. L'islamisation est considérée comme une menace imminente pour une Europe progressiste et éclairée.
La propagation de l’islam et la visibilité croissante des musulmans en Europe ont engendré violence, harcèlement et violation des droits. Le discours public envers les musulmans, les immigrants et les réfugiés est souvent discriminatoire et le discours de haine s’est répandu sur les médias sociaux. La crise des droits de l'homme - surnommée la crise des réfugiés - a exacerbé les menaces déjà perçues à l'identité européenne, alors que les Européens blancs affirment qu'une invasion et une colonisation de l'Europe par des musulmans (en noir et brun) sont en cours. Ainsi, les nationalistes blancs et ceux de la tendance suprématie, tant en Europe qu’aux États-Unis, émettent des prédictions affreuses d’un « génocide blanc ». Ils prétendent que ce sera le résultat ultime du multiculturalisme et des frontières ouvertes qu’il préconise.
Les politiques discriminatoires révèlent la conviction que l’islam est incompatible avec les valeurs européennes, quelles qu’elles soient. Les musulmans sont perçus comme une menace pour l'identité européenne et, par conséquent, des indicateurs visibles de leur religion sont considérés comme une attaque contre les valeurs laïques européennes. Les gouvernements tentent de limiter ces manifestations publiques d'identités européennes non conformes.
En mars 2017, le New York Times a publié une étude illustrant les gains électoraux réalisés par les partis d'extrême droite en Europe. Dans les 20 pays décrits, des partis populistes de droite et d'extrême droite ont progressé dans 17 pays au cours des cinq dernières années. Parallèlement à la rhétorique populiste, beaucoup de ces partis ont utilisé des positions antimusulmanes sur leurs plateformes et parlent tous de la menace de l'islamisation ou d'une invasion des musulmans en Europe.
Effet « Kleenex »
L’Occident, depuis la chute de Grenade et la reconquista en 1492, avait utilisé les peuples musulmans pour ses propres besoins et desseins économiques et politiques. Durant la colonisation, les pays islamiques en Afrique et en Asie ont été émasculé : leurs richesses pillées, leurs cultures détruites et leur religion trainée dans la boue.
La France colonisa l’Algérie de 1830 jusqu’à 1962, sur un prétexte, et n’a quitté le pays qu’après l’avoir détruit et tué un million d’Algériens. En Afrique occidentale et orientale les pays européens, incapables de convertir la population au christianisme, ont détruit les écoles coraniques et tout ce qui était en relation avec l’Islam (langue arabe, écriture Ajami, associations d’oulémas, etc.) et crée des frontières factices pour saper l’unité des nations après leur départ.
Au Moyen-Orient, les Anglais avec l’aide de leur espion émérite Lawrence d’Arabie avaient « monté » les populations arabes contre leurs coreligionnaires turques, après la Première Guerre mondiale pour liquider l’Empire Ottoman et mettre fin au califat islamique.
Durant la Première et Deuxième Guerre mondiale, ils utilisèrent les troupes musulmanes de l’Afrique et de l’Asie comme chaire à canons pour se battre dans leurs guerres, dans les premiers rangs, puis ils les ont utilisés, par la suite, comme bras forts pour reconstruire leurs nations avec l’argent américain. Aujourd’hui, les enfants de ses immigrants sont stigmatisés et traités de terroristes, de dépravés et de criminels.
Quand l’Union soviétique envahit Afghanistan en 1979, L’Amérique fut appel à la jeunesse musulmane pour combattre les Russes et les chasser du pays. Une fois les Soviets boutés en 1989, ces moudjahidines furent bannis et chassés comme des chiens de l’Afghanistan.
Au vu de toute cette exploitation et ingratitude on a tendance à croire avec véhémence que l’Islam et les Musulmans sont utilisés comme des mouchoirs en papier Kleenex : on se mouche dedans et on les jette à la poubelle.
Vous pouvez suivre le Professeur Mohamed CHTATOU sur Twitter : @Ayurinu