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Depuis le 16 septembre, date de l’annonce du décès de Mahsa Amini en détention, après avoir été arrêté pour « port de vêtements inappropriés » et battue par la police des mœurs, la rue iranienne est littéralement entrée en ébullition.
De Téhéran à Machhad, en passant par la ville kurde de Sanandaj, d’où est originaire Mahsa Amini, les manifestations de protestation gagnent l’ensemble de l’Iran, la dénonciation du sort de la jeune femme venant s’ajouter au ras-le-bol des Iraniens d’un régime politique incapable de répondre aux attentes des populations.
Le geste consistant pour une femme à arracher son voile sur la place publique ou sur vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, s’est transformé en mème et est devenu le symbole de rejet du régime en place à Téhéran.
De Téhéran à Machhad, en passant par la ville kurde de Sanandaj, d’où est originaire Mahsa Amini, les manifestations de protestation gagnent l’ensemble de l’Iran, la dénonciation du sort de la jeune femme venant s’ajouter au ras-le-bol des Iraniens d’un régime politique incapable de répondre aux attentes des populations.
Le geste consistant pour une femme à arracher son voile sur la place publique ou sur vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, s’est transformé en mème et est devenu le symbole de rejet du régime en place à Téhéran.
La nouvelle révolution « dévoilée »
Pour ceux qui se rappellent des images télévisées de femmes iraniennes couvertes de la tête aux pieds de hijabs, lors de la révolution iranienne de 1979 qui a vu la chute du régime du Shah, le contraste est frappant.
En 42 ans d’intervalle, le voile dit « islamique » est passé d’un signe de ralliement des femmes iraniennes manifestants contre le régime du Shah, par son port, à celui d’opposition au régime des Mollahs, en l’arrachant.
Ce voile « islamique », politisé à souhait autant par ses approbateurs que par ses opposants, continue, donc, de remplir la même fonction insurrectionnelle en Iran.
En 42 ans d’intervalle, le voile dit « islamique » est passé d’un signe de ralliement des femmes iraniennes manifestants contre le régime du Shah, par son port, à celui d’opposition au régime des Mollahs, en l’arrachant.
Ce voile « islamique », politisé à souhait autant par ses approbateurs que par ses opposants, continue, donc, de remplir la même fonction insurrectionnelle en Iran.
Quête de bien être plutôt que religieuse
Il est, toutefois, vexant pour les Mollahs d’admettre que les Iraniennes ne s’étaient couverts la tête d’un voile, du temps de la révolution, que dans l’espoir d’une société plus juste et prospère, beaucoup plus que par conviction.
Sinon, ces mêmes Iraniennes n’auraient pas arraché leurs voiles, une fois qu’il est devenu évident que le régime des Mollahs ne tient pas ses promesses en termes de bien être des populations.
Il est à noter, également, que les dirigeants iraniens n’ont pas pu incriminer une quelconque influence étrangère dans le déroulement des manifestations en cours.
Une reconnaissance implicite que le mouvement de protestation est uniquement motivé par des causes internes et porté par des citoyens iraniens non pas manipulés, mais déçus du régime en place.
Sinon, ces mêmes Iraniennes n’auraient pas arraché leurs voiles, une fois qu’il est devenu évident que le régime des Mollahs ne tient pas ses promesses en termes de bien être des populations.
Il est à noter, également, que les dirigeants iraniens n’ont pas pu incriminer une quelconque influence étrangère dans le déroulement des manifestations en cours.
Une reconnaissance implicite que le mouvement de protestation est uniquement motivé par des causes internes et porté par des citoyens iraniens non pas manipulés, mais déçus du régime en place.
Aucune influence étrangère à dénoncer
Lorsque le président iranien, Ebrahim Raïssi, appelle, le 22 septembre, à mener une enquête sur les circonstances de l’arrestation et du décès de Mahsa Amini, il devient évident que le régime des Mollahs cherche plus à apaiser les passions qu’à jeter encore plus d’huile sur le feu en ergotant sur les influences étrangères, comme il a l’habitude de le faire à chaque effusion de colère des Iraniens.
Jusqu’au moment de la rédaction de cet article, la répression des manifestations en Iran a coûté la vie à au moins 50 personnes, sans parvenir pour autant à rétablir le calme.
Chaque Iranienne qui se dit que le sort de Mahsa Amini aurait pu être le sien, chaque Iranien qui craint que sa sœur, sa femme ou sa fille puisse être victime d’un traitement similaire à celui infligé par la police des mœurs à la jeune femme kurde de 22 ans, compose ce front de résistance spontané récemment érigé face au régime de Téhéran.
Jusqu’au moment de la rédaction de cet article, la répression des manifestations en Iran a coûté la vie à au moins 50 personnes, sans parvenir pour autant à rétablir le calme.
Chaque Iranienne qui se dit que le sort de Mahsa Amini aurait pu être le sien, chaque Iranien qui craint que sa sœur, sa femme ou sa fille puisse être victime d’un traitement similaire à celui infligé par la police des mœurs à la jeune femme kurde de 22 ans, compose ce front de résistance spontané récemment érigé face au régime de Téhéran.
Une économie à vau-l’eau
Pliant sous le poids des sanctions internationales, dont les premières ont été infligé par les Etats-Unis en 1995, l’Iran peine à développer son économie, une situation dont paye le prix la société iranienne.
Avec un taux de chômage qui tourne autour de 20%, des ventes de pétrole qui ne dépassent pas les 190.000 barils par jour, contre 2 millions en 2017, c'est-à-dire avant le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire décidé par le président Donal Trump en mai 2018 et le rétablissement des sanctions, des investisseurs étrangers qui évitent soigneusement ce pays, le renchérissement du coût de la vie et un stress hydrique qui épuise les populations, toutes les conditions pour une explosion sociale de grande ampleur sont réunies.
Il ne manquait qu’un catalyseur pour déclencher la réaction en chaîne, ce que la mort de Mahsa Amini dans des circonstances troubles a parfaitement accompli.
Maintenant que l’hypocrisie du régime des Mollahs est dévoilée, il ne reste à ces derniers qu’à se raser la barbe.
Avec un taux de chômage qui tourne autour de 20%, des ventes de pétrole qui ne dépassent pas les 190.000 barils par jour, contre 2 millions en 2017, c'est-à-dire avant le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire décidé par le président Donal Trump en mai 2018 et le rétablissement des sanctions, des investisseurs étrangers qui évitent soigneusement ce pays, le renchérissement du coût de la vie et un stress hydrique qui épuise les populations, toutes les conditions pour une explosion sociale de grande ampleur sont réunies.
Il ne manquait qu’un catalyseur pour déclencher la réaction en chaîne, ce que la mort de Mahsa Amini dans des circonstances troubles a parfaitement accompli.
Maintenant que l’hypocrisie du régime des Mollahs est dévoilée, il ne reste à ces derniers qu’à se raser la barbe.