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Les présidents nord-coréen et russe, Kim Jong-Un et Vladimir Poutine
La classe politique et les médias occidentaux sont furieux : la Corée du Nord livre des armes à la Russie, en guerre contre l’Ukraine.
Plus exactement, il s’agit de munitions destinées aux combattants de la société militaire russe privée à la sulfureuse réputation, Wagner.
Il faut, bien entendu, ramener ce soutien à des proportions plus réalistes que ne laissent croire les cris d’orfraie des médias occidentaux.
L’armée de Corée du Nord étant dotée d’un armement soviétique, son industrie militaire, même si peu développée concernant les systèmes d’armement conventionnels, est toutefois apte à fournir à la Russie des obus d’artillerie de 152 mm et autres roquettes et missiles, qui en consomme des milliers par jour sur le front ukrainien.
Les deux pays partagent, par ailleurs, la plus courte frontière du monde, 19 kms, située dans le Nord-est de la Corée du Nord et l’Est de la Russie.
Les deux rives du fleuve Tumen, séparant naturellement les deux pays, sont reliées par un pont ferroviaire de 400m, dit de l’amitié.
Il semblerait que Pyongyang ait décidé de donner un contenu concret à cette amitié avec Moscou.
Plus exactement, il s’agit de munitions destinées aux combattants de la société militaire russe privée à la sulfureuse réputation, Wagner.
Il faut, bien entendu, ramener ce soutien à des proportions plus réalistes que ne laissent croire les cris d’orfraie des médias occidentaux.
L’armée de Corée du Nord étant dotée d’un armement soviétique, son industrie militaire, même si peu développée concernant les systèmes d’armement conventionnels, est toutefois apte à fournir à la Russie des obus d’artillerie de 152 mm et autres roquettes et missiles, qui en consomme des milliers par jour sur le front ukrainien.
Les deux pays partagent, par ailleurs, la plus courte frontière du monde, 19 kms, située dans le Nord-est de la Corée du Nord et l’Est de la Russie.
Les deux rives du fleuve Tumen, séparant naturellement les deux pays, sont reliées par un pont ferroviaire de 400m, dit de l’amitié.
Il semblerait que Pyongyang ait décidé de donner un contenu concret à cette amitié avec Moscou.
Armes contre nourriture
Moscou comme Pyongyang ont nié l’information se rapportant à des livraisons d’armes de la dernière à la première. Mais aucun des observateurs du conflit ukrainien n’est dupe à ce sujet, pas mêmes les commentateurs russes.
Chacune des deux parties y trouve son compte, Moscou a besoin de munitions en grande quantité pour alimenter sa machine de guerre en Ukraine et Pyongyang de céréales, de pétrole et d’argent pour nourrir son peuple, faire tourner son économie et continuer à financer ses programmes nucléaire et balistique.
Kim Jong-Un doit également escompter un soutien russe à la modernisation de ses forces armées, dont l’arsenal conventionnel (artillerie, chars, chasseurs…) date d’avant la chute du Mur de Berlin.
C’est d’ailleurs, essentiellement en raison de l’obsolescence de son arsenal conventionnel et son incapacité à acquérir des systèmes d’armement technologiquement plus sophistiqués, du fait des sanctions internationales, que le régime de Kim Jong-Un a misé sur ses programmes nucléaire et balistique en tant qu’outil de dissuasion face aux Etats-Unis et la Corée du Sud.
Pyongyang a procédé à son premier essai nucléaire il y a seulement seize ans. Si, à présent, la Corée du Nord a bien avancé dans son programme nucléaire et améliore celui des missiles balistiques, elle peine toujours à miniaturiser ses ogives nucléaires pour qu’elles puissent être placées en tête des missiles.
Chacune des deux parties y trouve son compte, Moscou a besoin de munitions en grande quantité pour alimenter sa machine de guerre en Ukraine et Pyongyang de céréales, de pétrole et d’argent pour nourrir son peuple, faire tourner son économie et continuer à financer ses programmes nucléaire et balistique.
Kim Jong-Un doit également escompter un soutien russe à la modernisation de ses forces armées, dont l’arsenal conventionnel (artillerie, chars, chasseurs…) date d’avant la chute du Mur de Berlin.
C’est d’ailleurs, essentiellement en raison de l’obsolescence de son arsenal conventionnel et son incapacité à acquérir des systèmes d’armement technologiquement plus sophistiqués, du fait des sanctions internationales, que le régime de Kim Jong-Un a misé sur ses programmes nucléaire et balistique en tant qu’outil de dissuasion face aux Etats-Unis et la Corée du Sud.
Pyongyang a procédé à son premier essai nucléaire il y a seulement seize ans. Si, à présent, la Corée du Nord a bien avancé dans son programme nucléaire et améliore celui des missiles balistiques, elle peine toujours à miniaturiser ses ogives nucléaires pour qu’elles puissent être placées en tête des missiles.
Le club des sanctionnés
L'Armée populaire de Corée compte plus d'un million de soldats
La rage de la classe politique et des médias occidentaux face à l’entrée en jeu de ce nouvel acteur nord-coréen dépasse en fait la simple livraison d’armes à la Russie.
L’Occident voit désormais se dresser en face de lui, en rang serré, la Russie, figure de proue du camp eurasiatique, alliée à la Chine, qui lui achète ses hydrocarbures, à l’Iran, qui lui vend des drones militaires, et à la Corée du Nord, son nouveau fournisseur de munitions pour l’artillerie.
Aussi, quand les médias occidentaux annoncent la nouvelle de la fourniture d’armes nord-coréennes à la Russie, « malgré les avertissements » des pays occidentaux, ils ne doivent pas se rendre compte à quel point ils sont risibles.
Que peut bien faire le bloc occidental contre la Corée du Nord ? Lui imposer des sanctions ? Le régime de Pyongyang croule sous les sanctions internationales depuis 2005, ce qui ne l’a nullement empêché de survivre.
L’actuelle crise ukrainienne offre au régime de Kim Jong-Un une occasion inespérée de sortir de son isolement en rejoignant l’axe eurasiatique, déjà constitué par Moscou, Pékin et Téhéran. Tous sont des membres éminents du club des pays sous sanctions occidentales.
Une autre crainte du bloc occidental est de voir Kim Jong-Un « louer » à son camarade Poutine une centaine de milliers de soldats nord-coréens, déjà parfaitement formés à l’usage des armes russes, pour aller guerroyer en Ukraine. Ils sont, d’autre part, habitués aux basses températures.
L’Occident voit désormais se dresser en face de lui, en rang serré, la Russie, figure de proue du camp eurasiatique, alliée à la Chine, qui lui achète ses hydrocarbures, à l’Iran, qui lui vend des drones militaires, et à la Corée du Nord, son nouveau fournisseur de munitions pour l’artillerie.
Aussi, quand les médias occidentaux annoncent la nouvelle de la fourniture d’armes nord-coréennes à la Russie, « malgré les avertissements » des pays occidentaux, ils ne doivent pas se rendre compte à quel point ils sont risibles.
Que peut bien faire le bloc occidental contre la Corée du Nord ? Lui imposer des sanctions ? Le régime de Pyongyang croule sous les sanctions internationales depuis 2005, ce qui ne l’a nullement empêché de survivre.
L’actuelle crise ukrainienne offre au régime de Kim Jong-Un une occasion inespérée de sortir de son isolement en rejoignant l’axe eurasiatique, déjà constitué par Moscou, Pékin et Téhéran. Tous sont des membres éminents du club des pays sous sanctions occidentales.
Une autre crainte du bloc occidental est de voir Kim Jong-Un « louer » à son camarade Poutine une centaine de milliers de soldats nord-coréens, déjà parfaitement formés à l’usage des armes russes, pour aller guerroyer en Ukraine. Ils sont, d’autre part, habitués aux basses températures.
L’Eurasie contre l’Occident
Les Occidentaux ont longtemps moqué les Russes en raison du sang asiatique, tartare et mongol en l’occurrence, qui coule dans leurs veines. Il semblerait que les Russes aient décidés de les prendre au mot, en virant géopolitiquement vers l’Asie.
C’est, par ailleurs, l’Asie qui se présente à nouveau aux marches de l’Europe, une situation qui, historiquement, a toujours été synonyme de grands malheurs pour les Européens.
Du fleuve Dniepr, en Ukraine, à l’Ouest, jusqu’à l’Océan pacifique, à l’Est, se constitue un bloc eurasiatique qui a toujours représenté un cauchemar pour les théoriciens de la géopolitique anglo-saxons, qui mènent actuellement le bloc occidental dans ce choc des titans.
Un thé au jasmin, Mr Biden ?
C’est, par ailleurs, l’Asie qui se présente à nouveau aux marches de l’Europe, une situation qui, historiquement, a toujours été synonyme de grands malheurs pour les Européens.
Du fleuve Dniepr, en Ukraine, à l’Ouest, jusqu’à l’Océan pacifique, à l’Est, se constitue un bloc eurasiatique qui a toujours représenté un cauchemar pour les théoriciens de la géopolitique anglo-saxons, qui mènent actuellement le bloc occidental dans ce choc des titans.
Un thé au jasmin, Mr Biden ?