Simple et non simpliste !
Débraillé, « la bouche »sur le cœur, cartésien et terre à terre, le défunt, plume de côté, fut bon orateur attachant.
Attablés autour d’un café serré, les prises de becs politiques et citoyennes,tous niveaux confondus, s’arrachaient les monceaux-décryptages politiques avancés-distillés par le défunt.
Un franc-parler en quête de renouveau, le verbe populaire, et non populiste.
Ni « gueule » de circonstance guindée à la recherche de boniments, ni mimiques de réserves comme il en pleut ailleurs.
Ni façons intéressées-mielleuses à vous retourner la « foi », de ces façons moulues dans le carcan-formaliste prêt à « saouler ».
Un meneur qui fait sens !
La « bonne mine » lèche-botte et gentillette fut cette corde qui manquait à l’analyste...et c’est tant mieux !
Une corde vibrante sur laquelle venait valser un appétit, d’une langue de chair, auquel le baratin sauce boisée, répugne et à mille lieues.
les retours de ses suiveurs à la trace, à l’affût d’une répartie cinglante, ne tarissait pas d’éloge sur le bon sens du défunt.
Des adeptes de la maxime « ce qui se conçoit clairement, s’annonce clairement ».
Un brave-téméraire, d’une pointure élevée à vous marcher sur les lieux communs... comme on en fait plus.
Un meneur qui façonnait par touches successives, au gré de l’actualité, l’opinion publique, en éclaireur torche nue de ce qui part en vrille.
le sens de la formule
Moult marocains l’ont connu lors de l’accession du PJD au « pouvoir ».
Un mot-bévue sur lequel le défunt nous reprendrait sans tarder, car ne posait-Il pas en préambule de tout « démêlage » PJdiste, que le parti de la lampe est certes arrivé au gouvernement mais que « gouverner » lui demeure étranger.
Une idée-pivot, sitôt déteinte sur la destinée-action du parti.
Le verbe cru fut son dada, preuve en est, le ramassé-concis par lequel fut étiqueté le PJD, et qui revient sur toutes les bouches.
« Le PJD est un mouchoir » martelait-il, sous-entendu qu’il est là pour servir les basses besognes, en sortir le front sali.
Aussi ne laissait-il pas de dénoncer la clownerie à l’exercice qui prédisait à la trajectoire du PJD.
Pour le défunt, la politique fut chose sérieuse, et badiner avec, serait se jouer de la « barque » citoyenne.
Militant jusqu’au bout
Le défunt fit de même, ces temps derniers, d’une santé amoindrie, mille honneur à sa casquette militantiste.
ne prit-Il pas fait et cause pour les libertés bâillonnées, les journalistes incarcérés, et les travers sociétales sous couvert de lois piétinées
.
Une tête mûre, faite pour lever les tours et détours qui gangrènent notre champ politique et autre.
Bon pédagogue, à la culture solide, celui-ci avait le don de vous passer l’actualité à travers des filets multiples, là voilà assainie, enrichie.
Une école critique que l’on se doit perpétuer à travers nos jeunes pousses journalistiques, pour qui le métier se réduirait au relais...
Adieu Khalid Jamaï !
Vive le sens critique !