Par Rachid Boufous
Jusqu’à présent les parcours de la sélection nationale marocaine, avant et durant cette coupe du monde aura été formidable et sans faute.
Par ailleurs, la succession de victoires réalisées par l’équipe à déclenché une euphorie et une joie sans bornes, non seulement au Maroc et en Afrique et dans tout le monde Arabe, qui ont salué cette performance sportive marocaine inédite, mais aussi reconnu la témérité et les valeurs véhiculées par ces champions.
Les rues marocaines ont vu défiler des millions de gens, grands ou petits, sortis fêter merveilleusement bien l’exploit du onze national. Nous avons aussi assisté à la sortie de Sa Majesté Le Roi dans les rues de la capitale, partageant la joie des marocains. Un moment unique et inoubliable…
Ce que Walid et Wlidatou ont réalisé en équipe nationale ne peut pas se quantifier en tonnes de bonheur et de joies offertes aux marocains, tant c’est inestimable. Mais certainement que ses retombées se mesureront en terme de visibilité et d’attractivité de notre pays à l’international, beaucoup plus importantes que les campagnes insipides de l’office du tourisme local.
Cela aussi aussi des répercussions sur l’économie marocaine, car une telle performance remet la confiance en soi et dans les capacités des marocains au cœur du débat de société. Je ne suis pas loin de penser qu’on gagnera des points de PIB grâce à ces performances footbalistiques, comme cela a été constaté pour les pays qui ont eu de beaux parcours en coupe du monde.
Cette succession d’événement positif aura aussi un effet anesthésiant sur les gens. Bien sûr que sur le moment on oublie tout. La hausse des prix, du carburant, la stagnation du pouvoir d’achat et la faillite des caisses de retraites. Pas envie de penser aux choses qui fâchent. Place à la joie et à l’euphorie du moment.
Et notre adn a toujours tendance à nous jouer des tours. On se croit invincibles, capables d’escalader l’Everest sans oxygène ou de traverser le détroit de Gibraltar à la nage, sans exercice. On peut tout faire tant qu’on est marocains. Ce qui est on ne peut plus faux…
On ne mesure pas le travail qu’il a fallu à cette équipe pour arriver là où elle est aujourd’hui. Il faut reconnaître à Vahid Halilhodžić, d’avoir sillonné, trois ans durant les quatre coins du monde foitbalistique pour convaincre, enrôler et dompter des joueurs, venus d’horizons différents, avec des caractères entiers et surtout de leur apprendre à jouer en semble. Mais le Bosniaque n’a pas eu plus de chance, viré à un mois du mondial par la fédération pour mésentente avec certains joueurs brillants et un public de supporters qui ne le voyait pas conduire l’équipe nationale au Mondiale.
Durant longtemps, on a cru qu’un entraîneur étranger pouvait apporter toute la technique et la rigueur aux joueurs nationaux. On a eu des résultats en dents de scie, quand on avait un bon entraîneur les joueurs n’étaient pas bons et l’inverse, hormis avec Faria et l’équipe du mondial de 1986.
Cette fois-ci, l’alchimie semble être au rendez-vous, car l’équipe et l’entraîneur du national marocain, sont très bons. Nous voici donc arrivés en coupe du monde, et un démarrage en fanfare. Des joueurs excellents en tactique autant qu’en distribution de balle et en défense. Des Goals de légende aussi, qui nous rappellent le Zaki.
Depuis 1998 que nous attendions ce moment, voire l’équipe nationale au Mondiale à nouveau. 23 ans d’attente. Ça fait long. D’autant plus que nous avions construit plusieurs stades dans l’espoirs d’accueillir l’événement mondial. On a failli l’emporter, mais l’Afrique du Sud de Mandela nous a raflé la mise. On a aussi investit beaucoup d’argent dans notre football.
On parle d’1 milliard de dirhams pas an, l’équivalent d’un CHU qui aurait pu être construit par année calendaire. Les hôpitaux et les infrastructures peuvent attendre. On a fait le choix de promouvoir le sport phare au pays. On donc doté l’équipe nationale de tous les moyens humains et matériel pour y arriver.
Walid Regragui arrivé au pied levé, après l’éviction du coach bosniaque, a su en a peine un mois à redonner confiance à des joueurs qui commençaient à douter malgré leur qualification au mondial. Il a su aussi instaurer une discipline et surtout une rigueur toute scientifique à des jeunes venus de pays différents, parlant à peine la langue du pays dont ils défendent les couleurs, mais dotés du langage universel du sport. Mais ce n’est pas suffisant.
Les équipes de football ont beau maîtriser la technique du dribble ou du coup de pied arrêté, sans cette alchimie qui arrive à créer un groupe cohérent et soudé, point de salut au final. Et cette cohésion de groupe, seuls les grands coachs-entraîneurs arrivent à créer au sein d’un groupe et qui fait toute la différence sur le terrain. Walid a su créer cette alchimie et il a aussi appris à ses jeunes joueurs à avoir très faim de victoires et batailles épiques sur le terrain, ce qui a contribué à voir ces exploits sportifs extraordinaires se concrétiser pour l’équipe nationale.
Il y’a des moments comme ça dans l’histoire des nations qui font que ça arrive suite à une conjonction de facteurs favorables. et comme le résume le joueur Boufal : « Notre secret ? Le talent, le travail, le don de soi, un objectif commun. »
Par ailleurs, la succession de victoires réalisées par l’équipe à déclenché une euphorie et une joie sans bornes, non seulement au Maroc et en Afrique et dans tout le monde Arabe, qui ont salué cette performance sportive marocaine inédite, mais aussi reconnu la témérité et les valeurs véhiculées par ces champions.
Les rues marocaines ont vu défiler des millions de gens, grands ou petits, sortis fêter merveilleusement bien l’exploit du onze national. Nous avons aussi assisté à la sortie de Sa Majesté Le Roi dans les rues de la capitale, partageant la joie des marocains. Un moment unique et inoubliable…
Ce que Walid et Wlidatou ont réalisé en équipe nationale ne peut pas se quantifier en tonnes de bonheur et de joies offertes aux marocains, tant c’est inestimable. Mais certainement que ses retombées se mesureront en terme de visibilité et d’attractivité de notre pays à l’international, beaucoup plus importantes que les campagnes insipides de l’office du tourisme local.
Cela aussi aussi des répercussions sur l’économie marocaine, car une telle performance remet la confiance en soi et dans les capacités des marocains au cœur du débat de société. Je ne suis pas loin de penser qu’on gagnera des points de PIB grâce à ces performances footbalistiques, comme cela a été constaté pour les pays qui ont eu de beaux parcours en coupe du monde.
Cette succession d’événement positif aura aussi un effet anesthésiant sur les gens. Bien sûr que sur le moment on oublie tout. La hausse des prix, du carburant, la stagnation du pouvoir d’achat et la faillite des caisses de retraites. Pas envie de penser aux choses qui fâchent. Place à la joie et à l’euphorie du moment.
Et notre adn a toujours tendance à nous jouer des tours. On se croit invincibles, capables d’escalader l’Everest sans oxygène ou de traverser le détroit de Gibraltar à la nage, sans exercice. On peut tout faire tant qu’on est marocains. Ce qui est on ne peut plus faux…
On ne mesure pas le travail qu’il a fallu à cette équipe pour arriver là où elle est aujourd’hui. Il faut reconnaître à Vahid Halilhodžić, d’avoir sillonné, trois ans durant les quatre coins du monde foitbalistique pour convaincre, enrôler et dompter des joueurs, venus d’horizons différents, avec des caractères entiers et surtout de leur apprendre à jouer en semble. Mais le Bosniaque n’a pas eu plus de chance, viré à un mois du mondial par la fédération pour mésentente avec certains joueurs brillants et un public de supporters qui ne le voyait pas conduire l’équipe nationale au Mondiale.
Durant longtemps, on a cru qu’un entraîneur étranger pouvait apporter toute la technique et la rigueur aux joueurs nationaux. On a eu des résultats en dents de scie, quand on avait un bon entraîneur les joueurs n’étaient pas bons et l’inverse, hormis avec Faria et l’équipe du mondial de 1986.
Cette fois-ci, l’alchimie semble être au rendez-vous, car l’équipe et l’entraîneur du national marocain, sont très bons. Nous voici donc arrivés en coupe du monde, et un démarrage en fanfare. Des joueurs excellents en tactique autant qu’en distribution de balle et en défense. Des Goals de légende aussi, qui nous rappellent le Zaki.
Depuis 1998 que nous attendions ce moment, voire l’équipe nationale au Mondiale à nouveau. 23 ans d’attente. Ça fait long. D’autant plus que nous avions construit plusieurs stades dans l’espoirs d’accueillir l’événement mondial. On a failli l’emporter, mais l’Afrique du Sud de Mandela nous a raflé la mise. On a aussi investit beaucoup d’argent dans notre football.
On parle d’1 milliard de dirhams pas an, l’équivalent d’un CHU qui aurait pu être construit par année calendaire. Les hôpitaux et les infrastructures peuvent attendre. On a fait le choix de promouvoir le sport phare au pays. On donc doté l’équipe nationale de tous les moyens humains et matériel pour y arriver.
Walid Regragui arrivé au pied levé, après l’éviction du coach bosniaque, a su en a peine un mois à redonner confiance à des joueurs qui commençaient à douter malgré leur qualification au mondial. Il a su aussi instaurer une discipline et surtout une rigueur toute scientifique à des jeunes venus de pays différents, parlant à peine la langue du pays dont ils défendent les couleurs, mais dotés du langage universel du sport. Mais ce n’est pas suffisant.
Les équipes de football ont beau maîtriser la technique du dribble ou du coup de pied arrêté, sans cette alchimie qui arrive à créer un groupe cohérent et soudé, point de salut au final. Et cette cohésion de groupe, seuls les grands coachs-entraîneurs arrivent à créer au sein d’un groupe et qui fait toute la différence sur le terrain. Walid a su créer cette alchimie et il a aussi appris à ses jeunes joueurs à avoir très faim de victoires et batailles épiques sur le terrain, ce qui a contribué à voir ces exploits sportifs extraordinaires se concrétiser pour l’équipe nationale.
Il y’a des moments comme ça dans l’histoire des nations qui font que ça arrive suite à une conjonction de facteurs favorables. et comme le résume le joueur Boufal : « Notre secret ? Le talent, le travail, le don de soi, un objectif commun. »
Maintenant, et quel que soit le parcours de l’équipe nationale à partir de demain, cela restera une magnifique aventure, qui restera aussi dans l’histoire du football marocain, arabe et africain. Mais L’euphorie du moment, finira par s’estomper même s’il elle est partie pour durer un bon moment et on devra alors voir comment on va aborder l’avenir non seulement du football mais aussi du sport au niveau national.
Certes le football reste le sport phare dans notre pays, mais dans la majorité des pays du globe. C’est unique pour un sport collectif qui a attire des foules par dizaines de mille et qui est regarde aujourd’hui par plus de milliards d’humains à travers la télévision et l’internet.
Le football tire sa gloire du fait que ses joueurs sont issus en majorité des bas-fonds de la société humaine et qui, à force d’avoir faim et de chercher à survivre dans des milieux violents et hyper défavorisés, n’avaient d’autres solutions que d’essayer de s’en sortir en tapant dans le ballon rond, à l’instar de Pelé, Maradona ou Zidane et aujourd’hui de Sabiri, Ziyech, Amrabet, Bounou ou Regragui, sans oublier nos stars d’hier : Zaki, Bouderbala, Dolmi, Zaki, Farass, Acila, Hssina, Boussati, Hazzaz, Zemmouri, Naybet, Khayri, Sabir ou l’étoile parmi ce ciel magnifique, la légende Larbi Ben Mbarek, mort oublié de tous, dans la misère absolue.
Oui, le football dans les pays de « Merde », selon la terminologie de Trump, est d’abord un sport de pauvres et d’éclopés…
Dans ces pays, les riches n’envoient pas leurs mômes faire carrière dans le football, un sport sans issue et éphémère, même après la célébrité. Une carrière de 10 à 15 ans, avant de tirer sa révérence à cause des affres de l’âge et des blessures. Les footballeurs ont toujours été considérés comme les gladiateurs des temps modernes.
D’ailleurs les stades ressemblent aux antiques arènes de Rome. On connaît le destin des gladiateurs, qui se battent pour mourir à la gloire de César. Et le nouveau César est le football.
Cela était vrai jusqu’à ce que football ne devienne une véritable industrie du divertissement rendant ses meilleurs pratiquants multimillionnaires en euros ou en dollars avec des salaires, des primes et des rentrées publicitaires astronomiques. Le football étant devenu le sport de la transhumance humaine par excellence, il a permis l’éclosion de clubs dont les budgets de transferts de joueurs ou de management, n’ont plus rien à envier à certaines entreprises multinationales.
Mais cette débauche de moyens, pour un pays comme le nôtre, consacrée à un seul sport, pose problème. Car on occulte ainsi les performances qui peuvent et qui doivent éclore dans d’autres sports collectifs ou individuels.
La promotion importante d’un seul sport, n’est pas suffisante. Cela démontre surtout que l’état ne cherche pas à encourager les sports, surtout collectifs. Les résultats obtenus en athlétisme, restent individuels et épisodiques. Pas de continuité dans le temps ni de récurrences, comme on peut l’observer dans l’outres pays.
À titre d’exemple, la France est le pays qui consacre le plus d’argent au sport au sein de l’Union Européenne. C’est une stratégie d’état inscrite dans le long terme.Toutes dépenses sportives confondues, le financement annuel du sport se monte à près de 40 milliards d’euros avec à la fois un financement public, une part croissante de dépenses privées et un financement spécifique pour de grands événements sportifs (JO 2024 à Paris).
La dépense publique française annuelle dirigée vers le sport avoisine les 15 milliards d’euros, en 2017, l’État Français a injecté environ 6,4 milliards d’euros dans le sport selon l'Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) (nouvelle fenêtre). L’essentiel de cette dépense est orienté vers le sport scolaire et le sport de haut niveau. Le ministère de l’éducation nationale Francais est ainsi le premier contributeur au sein de l’État, avec 5,5 milliards d’euros (en moyenne) depuis 2014, loin devant le ministère des sports qui finance à hauteur de 800 millions d’euros.
Le pays voisin de la France, l’Allemagne, un pays de 80 millions d’habitants, il ya 91.000 clubs de sports et 40 millions d’allemands sont inscrits dans des clubs pour faire du sport. Plus de 20.000 clubs sur les 91.000 qu'elle représente ont été fondés depuis la réunification allemande en 1990. Avec 7,2 millions de membres dans près de 24.5000 clubs de foot et 178.000 équipes, la DBF est la plus grande fédération sportive nationale dans le monde.
Quelques 27 millions de personnes sont membres de l’une des plus de 90.000 associations sportives en Allemagne. Dans l’éternelle course aux médailles des Jeux olympiques, l’Allemagne vient au deuxième rang derrière les Etats-Unis avec 1.757 médailles en 2020.
À titre de de comparaison le monde arabe dans sa totalité, une espace de 350 millions d’habitants, n’a pu rafler que 1200 médailles aux jeux olympiques, depuis sa création dans sa version moderne par Pierre de Coubertin, il y’a un siècle.
Ce que nous voyons en France, en Allemagne et dans d’autres pays européens en termes d’organisation et de stratégie étatique autour du sport, comme vecteur de développement social et économique, contraste avec ce que nous voyons dans les pays arabes, où le sport, et majoritairement le football, reste le seul sport vraiment aidé dans ces pays, ne sert qu’à calmer les masses, surtout durant les années de disette, où la fronde populaire est plus importante que d’habitude.
Et ce n’est pas pas par manque de réelles vocations ni de champions dans ces pays arabes dans divers sports, collectifs ou individuels. Mais c’est ainsi et c’est vraiment dommage. Car quand l’équipe de football ne gagne pas, on ne canalise pas la crise de la jeunesse par la pratique du sport. On la laisse s’exprimer dans les stades avec souvent des heurts et des dégradations de biens publics ou privés, à l’extérieur.
Aujourd’hui, au Maroc, nous avons une très bonne équipe de football. Dieu seul sait pour combien de temps, durera sa performance. Mais nous ne pouvons pas tout miser sur un seul sport, surtout dans un pays où plus de 40% de la population est jeune et 2 millions parmi eux sont de NEET, jeunes hors de toute formation ou circuit scolaire et où 70% de la population n’a pas vécu la qualification de l’équipe nationale en 1986…
C’est ainsi que le sport peut et doit devenir un véritable vecteur de développement du Maroc. Avec autant de pépinières de jeunes talents, on devrait s’en occuper sérieusement, d’autant plus qu’il est primordial pour le Maroc de s’occuper de sa jeunesse, qui posera des problèmes structurels dans le futur proche.
On peut donc profiter des bons résultats de notre équipe nationale dans cette belle coupe du monde pour lancer une véritable stratégie autour du sport. Il n’y a qu’à voir les dizaines de milliers de jeunes qui suivent leurs équipes dans les stades marocains et de la nécessité de les canaliser vers la pratique du sport sous toutes ses formes. Les terrains et lieux de sport ne coûtent pas très cher à construire, il y’a là une formidable opportunité à saisir….
A bon entendeur…! Et bonne chance pour notre équipe nationale !
Rédigé par Rachid Boufous
Certes le football reste le sport phare dans notre pays, mais dans la majorité des pays du globe. C’est unique pour un sport collectif qui a attire des foules par dizaines de mille et qui est regarde aujourd’hui par plus de milliards d’humains à travers la télévision et l’internet.
Le football tire sa gloire du fait que ses joueurs sont issus en majorité des bas-fonds de la société humaine et qui, à force d’avoir faim et de chercher à survivre dans des milieux violents et hyper défavorisés, n’avaient d’autres solutions que d’essayer de s’en sortir en tapant dans le ballon rond, à l’instar de Pelé, Maradona ou Zidane et aujourd’hui de Sabiri, Ziyech, Amrabet, Bounou ou Regragui, sans oublier nos stars d’hier : Zaki, Bouderbala, Dolmi, Zaki, Farass, Acila, Hssina, Boussati, Hazzaz, Zemmouri, Naybet, Khayri, Sabir ou l’étoile parmi ce ciel magnifique, la légende Larbi Ben Mbarek, mort oublié de tous, dans la misère absolue.
Oui, le football dans les pays de « Merde », selon la terminologie de Trump, est d’abord un sport de pauvres et d’éclopés…
Dans ces pays, les riches n’envoient pas leurs mômes faire carrière dans le football, un sport sans issue et éphémère, même après la célébrité. Une carrière de 10 à 15 ans, avant de tirer sa révérence à cause des affres de l’âge et des blessures. Les footballeurs ont toujours été considérés comme les gladiateurs des temps modernes.
D’ailleurs les stades ressemblent aux antiques arènes de Rome. On connaît le destin des gladiateurs, qui se battent pour mourir à la gloire de César. Et le nouveau César est le football.
Cela était vrai jusqu’à ce que football ne devienne une véritable industrie du divertissement rendant ses meilleurs pratiquants multimillionnaires en euros ou en dollars avec des salaires, des primes et des rentrées publicitaires astronomiques. Le football étant devenu le sport de la transhumance humaine par excellence, il a permis l’éclosion de clubs dont les budgets de transferts de joueurs ou de management, n’ont plus rien à envier à certaines entreprises multinationales.
Mais cette débauche de moyens, pour un pays comme le nôtre, consacrée à un seul sport, pose problème. Car on occulte ainsi les performances qui peuvent et qui doivent éclore dans d’autres sports collectifs ou individuels.
La promotion importante d’un seul sport, n’est pas suffisante. Cela démontre surtout que l’état ne cherche pas à encourager les sports, surtout collectifs. Les résultats obtenus en athlétisme, restent individuels et épisodiques. Pas de continuité dans le temps ni de récurrences, comme on peut l’observer dans l’outres pays.
À titre d’exemple, la France est le pays qui consacre le plus d’argent au sport au sein de l’Union Européenne. C’est une stratégie d’état inscrite dans le long terme.Toutes dépenses sportives confondues, le financement annuel du sport se monte à près de 40 milliards d’euros avec à la fois un financement public, une part croissante de dépenses privées et un financement spécifique pour de grands événements sportifs (JO 2024 à Paris).
La dépense publique française annuelle dirigée vers le sport avoisine les 15 milliards d’euros, en 2017, l’État Français a injecté environ 6,4 milliards d’euros dans le sport selon l'Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) (nouvelle fenêtre). L’essentiel de cette dépense est orienté vers le sport scolaire et le sport de haut niveau. Le ministère de l’éducation nationale Francais est ainsi le premier contributeur au sein de l’État, avec 5,5 milliards d’euros (en moyenne) depuis 2014, loin devant le ministère des sports qui finance à hauteur de 800 millions d’euros.
Le pays voisin de la France, l’Allemagne, un pays de 80 millions d’habitants, il ya 91.000 clubs de sports et 40 millions d’allemands sont inscrits dans des clubs pour faire du sport. Plus de 20.000 clubs sur les 91.000 qu'elle représente ont été fondés depuis la réunification allemande en 1990. Avec 7,2 millions de membres dans près de 24.5000 clubs de foot et 178.000 équipes, la DBF est la plus grande fédération sportive nationale dans le monde.
Quelques 27 millions de personnes sont membres de l’une des plus de 90.000 associations sportives en Allemagne. Dans l’éternelle course aux médailles des Jeux olympiques, l’Allemagne vient au deuxième rang derrière les Etats-Unis avec 1.757 médailles en 2020.
À titre de de comparaison le monde arabe dans sa totalité, une espace de 350 millions d’habitants, n’a pu rafler que 1200 médailles aux jeux olympiques, depuis sa création dans sa version moderne par Pierre de Coubertin, il y’a un siècle.
Ce que nous voyons en France, en Allemagne et dans d’autres pays européens en termes d’organisation et de stratégie étatique autour du sport, comme vecteur de développement social et économique, contraste avec ce que nous voyons dans les pays arabes, où le sport, et majoritairement le football, reste le seul sport vraiment aidé dans ces pays, ne sert qu’à calmer les masses, surtout durant les années de disette, où la fronde populaire est plus importante que d’habitude.
Et ce n’est pas pas par manque de réelles vocations ni de champions dans ces pays arabes dans divers sports, collectifs ou individuels. Mais c’est ainsi et c’est vraiment dommage. Car quand l’équipe de football ne gagne pas, on ne canalise pas la crise de la jeunesse par la pratique du sport. On la laisse s’exprimer dans les stades avec souvent des heurts et des dégradations de biens publics ou privés, à l’extérieur.
Aujourd’hui, au Maroc, nous avons une très bonne équipe de football. Dieu seul sait pour combien de temps, durera sa performance. Mais nous ne pouvons pas tout miser sur un seul sport, surtout dans un pays où plus de 40% de la population est jeune et 2 millions parmi eux sont de NEET, jeunes hors de toute formation ou circuit scolaire et où 70% de la population n’a pas vécu la qualification de l’équipe nationale en 1986…
C’est ainsi que le sport peut et doit devenir un véritable vecteur de développement du Maroc. Avec autant de pépinières de jeunes talents, on devrait s’en occuper sérieusement, d’autant plus qu’il est primordial pour le Maroc de s’occuper de sa jeunesse, qui posera des problèmes structurels dans le futur proche.
On peut donc profiter des bons résultats de notre équipe nationale dans cette belle coupe du monde pour lancer une véritable stratégie autour du sport. Il n’y a qu’à voir les dizaines de milliers de jeunes qui suivent leurs équipes dans les stades marocains et de la nécessité de les canaliser vers la pratique du sport sous toutes ses formes. Les terrains et lieux de sport ne coûtent pas très cher à construire, il y’a là une formidable opportunité à saisir….
A bon entendeur…! Et bonne chance pour notre équipe nationale !
Rédigé par Rachid Boufous