Selon le rapport de l'UNICEF, "plus de 370 millions de filles et de femmes en vie aujourd'hui, soit une sur huit, ont subi un viol ou une agression sexuelle avant l'âge de 18 ans". Ce chiffre choquant révèle la gravité d'une crise qui ne connaît pas de frontières géographiques, culturelles ou économiques.

L'Afrique subsaharienne est la région la plus touchée, avec 79 millions de victimes, représentant 22 % de la population féminine. Viennent ensuite l'Asie de l'Est et du Sud-Est avec 75 millions de victimes (8 %), et l'Asie centrale et du Sud avec 73 millions (9 %). En Europe et en Amérique du Nord, on dénombre 68 millions de victimes (14 %), tandis qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes, ce chiffre s'élève à 45 millions (18 %). En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, 29 millions de filles et de jeunes femmes ont subi ces violences, ce qui représente 15 % de la population.

Les guerres, ainsi que les crises économiques et sociales, exacerbent les violences à l'encontre des filles. Catherine Russell, Directrice générale de l'UNICEF, a souligné les "violences sexuelles atroces dans les zones de conflit", où le viol et la violence sexiste sont souvent utilisés comme armes de guerre. Dans des pays comme la Palestine, où le conflit israélo-palestinien perdure, les filles vivent dans un climat d'insécurité constante.

Les jeunes filles palestiniennes sont particulièrement vulnérables, souvent exposées à des violences physiques et psychologiques. Les déplacements forcés, les bombardements, et les attaques peuvent non seulement entraîner des blessures physiques, mais aussi des traumatismes durables. L'absence d'un environnement sûr pour grandir impacte gravement leur éducation, leur santé mentale, et leur avenir.

Au Maroc, bien que des progrès aient été réalisés en matière d'éducation et de droits des femmes, les filles continuent de faire face à des défis importants. Les violences basées sur le genre, y compris les agressions sexuelles, demeurent préoccupantes. Le pays a mis en place plusieurs lois pour protéger les filles et les femmes, mais l'application de ces lois reste souvent insuffisante.

Les disparités socio-économiques exacerbent les inégalités. Dans les zones rurales, les filles sont souvent retirées de l'école pour des raisons économiques ou culturelles, ce qui les prive de leurs droits fondamentaux et les rend plus vulnérables aux abus. Les mariages précoces restent également un problème dans certaines régions, mettant en péril l'avenir éducatif et professionnel des jeunes filles marocaines.

Les lacunes persistantes en matière de données soulignent la nécessité d'investir davantage dans la collecte de données afin de mieux comprendre l'ampleur réelle de la violence sexuelle à l'encontre des enfants. Les gouvernements et la société civile, y compris les militants, les survivants, et les jeunes, doivent travailler ensemble pour mettre en place des stratégies efficaces pour prévenir et traiter ces violences.

La première conférence ministérielle mondiale sur la violence à l'égard des enfants, prévue en Colombie en novembre 2024, sera une plateforme importante pour aborder ces questions. Il est essentiel que les voix des filles soient entendues et que des actions concrètes soient mises en œuvre pour garantir leur sécurité et leurs droits.

La Journée Internationale de la Fille doit être un moment de réflexion et d'action. Les violences sexuelles subies par des millions de filles et de femmes à travers le monde, y compris au Maroc et en Palestine, nécessitent une réponse urgente. Nous avons la responsabilité collective de protéger les droits des filles, de leur offrir un avenir sûr, épanouissant et égalitaire.

En ce jour important, engageons-nous à lutter contre les violences et à garantir un monde où chaque fille peut vivre sans crainte, réaliser ses rêves, et atteindre son plein potentiel.