Joker et Harley Quinn : Amour fou ou folie tout court ?


Aussi glamouriser soit elle, la relation entre le Joker et Harley Quinn est l’une des relations amoureuses les plus toxiques du monde de la fiction



Par Salma Hamdi

Une relation toxique est une relation dans laquelle l’un ou les deux partenaires se sentent mal. C’est une relation malsaine, bourré de drapeaux rouges. En effet, il y a des signes qui ne trompent pas. La violence physique ou psychique en est un facteur majeur. Le plus difficile lorsqu’on se retrouve coincé dans une relation pareil est la difficulté d’en sortir. La victime considère son agresseur comme un repère et se sent perdu sans lui ou elle. La victime est totalement dépendante de son agresseur et ce, sur tous les aspects qui régnent sa vie.. ou presque.
 
Aujourd’hui nous allons nous pencher sur la relation fictive entre les célèbres vilains de l’univers de DC comics qui ne sont rien d’autre que le Joker et sa petite amie Harley Quinn, afin d'étudier les mécanismes qui dirigent la violence domestique. En facette, on peut voir que c’est une relation de codépendance à la Bonnie and Clyde. Le joker serait près à tout pour sa bien aimé et vise versa. Cette relation toxique à été extrêmement glamourisée, certaines personnes la qualifient même de “couple goals”. Mais la réalité est tout autre.

En effet, la ville fictive de Gotham est très dark et la relation amoureuse du Joker et d' Harley Quinn l’est d’autant plus.
 
Harley Quinn est l'un des premiers coups de cœur de bandes dessinées pour la plupart des personnes ayant grandi en lisant les bandes dessinées de DC comics des années 90. Au moment de sa conception, personne ne s’attendait à ce que Harley Quinn devienne aussi populaire aussi rapidement. À l’origine, conçue pour être l’acolyte du Joker, elle devient plus que ça et gagne en indépendance. Dans le monde des bandes et dessins animés, elle représente aujourd’hui un personnage victime de violence conjugale.
 
Que nous apprend donc le développement du personnage Harley Quinn sur la psychologie qui se cache derrière la violence domestique ?
 
Pendant les années 90, les dessins animés basés sur des bandes dessinées étaient à leur apogée. Des dessins animés tels que X-men, Spiderman et les tortues ninjas. DC avait alors décidé de se faire une place parmi tous ces animes et décida de créer le dessin animé de Batman dirigé par le célèbre duo dynamique, Bruce Timm et Paul Dini. Ces deux producteurs ont alors eu l’idée d’offrir au Joker son acolyte, Harley Quinn. Une ex-psychiatre, aujourd’hui habillée comme le bouffon du roi. Ayant initialement le rôle d’un personnage secondaire, elle se développe éventuellement jusqu’à devenir un élément phare de la série mais également un personnage qui rappelle à travers ce dessin animé à quoi ressemble la violence domestique.
 
Il faut savoir que ce n'était pas très simple pour ces deux producteurs de s’attaquer à un sujet aussi sensible que celui de la violence domestique. La violence que subit Harley dans le dessin animé est alors déguisée sous forme de comédie, une violence dite burlesque. Cependant, dans certains épisodes, on pouvait apercevoir un degré de violence plus élevé que d’habitude. La plus grande partie de la toxicité dont nous avons pu être témoins en visualisant ce dessin animé est l’abus émotionnel et la manipulation qui faisait en sorte que Harley Quinn revienne toujours vers le Joker.
 
Afin de déceler les mécanismes de cette violence conjugale dont est victime Harley Quinn. Il faut tout d’abord comprendre la psychologie de son agresseur qui n’est rien d’autre que le Joker.
 
Le Joker est défini comme étant un personnage, charismatique, solitaire, arrogant et homicide. Ses émotions, il les garde toujours près de la surface. Ce personnage fait preuve d’antipathie. Le joker à tous les symptômes d’une personne abusive. En effet, étant lui-même victime de violence domestique de la part de son père. Le Joker, pour le moins qu’on puisse dire, est un personnage toxique. Il est jaloux, sadique, narcissique, maniaque du contrôle, s’implique rapidement et se montre très violent, que ce soit verbalement ou physiquement parlant. Il isole ainsi sa victime Harley afin de mieux la manipuler tout en ayant des attentes irréalistes. Au cours des années, ce personnage s’est montré hypersensible. Certains estiment qu’il est bipolaire.
 
Il n’est pas nouveau que de voir le Joker se défendre à travers des actes agressifs. En effet, il a pour mécanisme de défense principale, la violence. Ce personnage étant sévèrement anxieux, paranoïaque et pensif se croit souvent en danger et doute même de son acolyte Harley qu’il violente assez souvent en contre attaquant.
 
Harley Quinn quant à elle, se sent anxieuse et vit dans une peur constante. En effet, l’isolement qu’elle subit la laisse croire qu’elle devrait se sentir coupable. Le personnage est dans le déni et manque de confiance en elle. Ce manque d’estime pour soi est dû à l’emprise que l’agresseur détient sur sa victime. Dans ce cas de figure, Harley se sent impuissante et vaincue, il lui semble que tout ce qu’elle fait n’est jamais juste.

Il faut savoir qu'initialement, Harley avait pour but de guérir le joker. En tant que psychiatre, il lui semblait évident que son bien aimé souffrait de troubles psychiques et qu’elle pouvait l’aider. Cette bonne initiative se transforme ensuite en obsession et Harley consacre alors sa vie à vouloir essayer de le déchiffrer. Ce dernier en profite et retourne la situation en la manipulant et en lui faisant croire qu’il est amoureux d’elle et qu’il à besoin de sa présence dans sa vie, en faisant ainsi en sorte qu’elle devienne une criminelle comme lui.
 
Aussi malsain que cela puisse paraître, l’amour d'Harley Quinn pour le joker est inébranlable, indéfectible. Elle s’est entichée du Joker et cela joue énormément en sa faveur. Après chaque dispute, Harley revient toujours en rampant vers le joker, le suppliant de la reprendre. Cependant, ce n’est pas que son amour pour lui qui prime c’est aussi en grande partie l’emprise qu’il détient sur elle, faisant ainsi en sorte qu’elle revienne à chaque fois. Dans les cas extrêmes, ce dernier lui fait preuve de son pseudo amour, créant ainsi un cercle d’abus, un cercle vicieux sans fin.
 
Alors oui, Harley Quinn ne quittera peut-être jamais le Joker mais dans le monde fictif de Gotham, cette toxicité fait vendre. Cette relation intrigue et beaucoup de monde s’y intéresse. Mais dans la vie réelle, afin de pouvoir sortir d’une relation toxique, il faut en parler à ses proches, demander de l’aide et comprendre d'où vient le problème. Un réel travail sur soi-même est nécessaire. L’estime et la confiance en soi se reconstruisent, il faut savoir connaître sa valeur et aller de l’avant sans jamais se retourner. Cela va sans dire qu’il faut définitivement couper les ponts avec le présumé agresseur. Une consultation chez un psychologue est également conseillée.
 
 
Cette relation fictive n’est qu’un simple exemple des mécanismes de violences conjugales. En effet, la violence conjugale peut aller dans les deux sens, plusieurs hommes en sont également victimes.

Salma Hamdi

 


Mardi 30 Mars 2021

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