Oui, oui, je sais, il n’y a aucune raison d’être heureux et encore moins de revendiquer un quelconque bonheur, avec tout ce qui nous tombe dessus :
Les virus alpha, bêta, gamma, delta et bientôt epsilon etc…
Le chômage, la cherté de la vie, le couvre-feu, le pass sanitaire, le manque de liberté, les frontières fermées, les divorces consécutifs au confinement, les enfants lâchés à la maison comme des mixeurs sans couvercles…
Cette fois-ci mon bonheur est d’abord politique, citoyen :
Le PJD a été laminé, que dis-je humilié, piétiné, annihilé et les frérots ont fait comme la marée, ils se sont retirés.
Oust, du balai ! On n’en pouvait plus !
Que du bonheur !
Puis, je suis heureux comme le soldat qui a réussi à éviter de poser les pieds sur une mine, pourvu que ça dure en ces temps de covid.
Je suis heureux de voir mes petits-enfants, de les voir grandir, de les embrasser, de les enlacer.
Je suis heureux de voir les plages se dépeupler, les hordes sauvages ont quitté nos rivages laissant un vaste champ de bataille. Nous allons nettoyer et reconstruire dans la joie et la bonne humeur.
Je suis heureux d’enfourcher ma moto, entouré de mes copains bikers, de rouler, d’être dans ma bulle, de sentir les fleurs sauvages, l’air iodé de la mer, les effluves de nos cédraies et de nos pinèdes.
Je suis heureux d’écrire, de créer des personnages qui m’étonnent à chaque fois parce qu’ils deviennent autonomes et m’imposent leurs présences et souvent veulent aussi avoir leur part de bonheur.
Je suis heureux parce que je dessine, façonne et érige des édifices qui seront là bien après moi et témoigneront de mon action.
Enfin, je suis heureux, mesdemoiselles, mesdames, de vous croiser, de voir votre beauté rayonnante, votre féminité conquérante, votre gracilité touchante. Comment ne pas être heureux d’admirer ce kaléidoscope de silhouettes, de visages et de chevelures, de couleurs chatoyantes, qui chaque jour embellit notre quotidien.
Pour finir et comme je le dis souvent, je suis heureux parce que je n’ai pas les moyens d’être malheureux.
El Montacir Bensaid