J’aime toutes mes fautes, elles sont mon héritage,
Les traces de mes pas sur le vaste rivage.

Si j’étais sans erreurs, serais-je encor vivant ?
L’ombre suit la lumière, et le doute l’élan.

La quête de l’instant parfait est une cage,
Où l’on meurt sans oser briser son propre ouvrage.

Je préfère un poème aux rimes maladroites,
Qu’un silence figé sous des règles étroites.

Chaque faute est un cri, une audace en éveil,
Un vent qui fait danser l’encre sur mon soleil.

Les sages font des lois, et moi, je fais des rêves,
Là où l’erreur fleurit, la beauté se soulève.

Faut-il tuer le feu par peur qu’il nous consume ?
Ou laisser son éclat réchauffer l’amertume ?

L’imparfait est le chant du cœur libre et entier,
Qui forge sans calcul son propre sentier.

Loin des fers de l’orgueil, des geôles de l’attente,
J’écris, chante et bâtis ma gloire impatiente.

Mes fautes sont mes vœux, mes luttes et mes fièvres,
L’ivresse d’un instant plus forte que mes lèvres.

Que l’on m’excuse ou non, je garderai ma flamme,
J’aime trop mes erreurs pour leur tourner l’âme.

Et si l’on me condamne à l’oubli ou l’exil,
J’aurai vécu debout, imparfait mais fertile.

L’auteur revendique ses fautes non comme des erreurs à corriger, mais comme des marques de son audace et de son authenticité. Il rejette la quête stérile de la perfection, qu’il perçoit comme une prison empêchant d’oser et d’innover. À travers des images de lumière et d’ombre, de feu et de vent, il affirme que c’est dans l’erreur que naissent les plus belles œuvres et les plus grandes avancées. Refusant le jugement et l’oubli, il choisit de vivre debout, imparfait mais pleinement libre.