Israël défie la communauté internationale


Rédigé par le Mardi 28 Mai 2024

Deux jours seulement après que la CIJ ait ordonné à Israël d’arrêter immédiatement son agression militaire contre Rafah, l’armée sioniste a bombardé un camp de déplacés palestiniens, provoquant au moins 45 décès.



Dans la nuit du 26 mai, une frappe israélienne contre un camp de déplacés palestiniens au Sud de la bande de Gaza a causé la mort d’au moins 45 personnes, certaines brûlées vives dans leurs tentes incendiées.

Ce nouveau crime de guerre israélien est intervenu seulement deux jours après que la Cour Internationale de Justice (CIJ) ait ordonné à Israël d’arrêter immédiatement son opération militaire à Rafah.

Le message ainsi adressé par l’entité sioniste à la communauté internationale est on ne peut plus clair. Israël se moque royalement du Droit international, grâce à la protection qui lui est assurée par les principales puissances occidentales.

La demande de mandats d’arrêt à délivrer par la Cour Pénale Internationale (CPI) contre le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et le ministre de la défense, Yoav Gallant ? La déclaration du procureur de la CPI, Karim Khan, à la chaîne TV américaine CNN est fort instructive à ce sujet : « Certains dirigeants élus ont pris langue avec moi et ont été très virulents. ‘Cette Cour a été créée pour l'Afrique et pour des voyous comme Poutine’, m'a dit l'un d'entre eux ».

Seuls les crédules peuvent croire en l’égalité de tous devant la justice internationale. Aucun haut responsable américain n’a jamais été inquiété pour le faux prétexte de la détention d’armes de destruction massive par le régime de Saddam Hussein invoqué par les Etats-Unis, en 2003, pour envahir et détruire l’Irak.

L’Egypte dans la tourmente

Israël massacre les Palestiniens comme elle le veut, quand elle le veut, que ce soit dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie, et nul ne peut l’en empêcher. Elle peut également se permettre de piétiner le traité de paix avec l’Egypte, conclu en 1979, envahir le corridor de Philadelphie et prendre le contrôle du passage de Rafah.

Si les Egyptiens ne sont pas contents, l’armée israélienne abat deux gardes-frontière égyptiens, le 27 mai, à quelques heures d’intervalle, selon la chaîne TV israélienne i24News en français. 

Car si le Caire ne veut pas entendre parler d’un transfert des Palestiniens de la bande de Gaza vers le Sinaï égyptien, Tel-Aviv se donne les moyens de parvenir à ses fins.

Comme l’explique si bien le géopolitologue marocain Rachid Achachi : « L’Égypte voit clair dans le jeu israélien et refuse de s’y plier, car derrière toute cette avalanche de bombes, se trouve le projet israélien d’épuration ethnique de la bande de Gaza à travers un déplacement forcé de toute cette population vers le Sinaï ». 

Il est question d’intérêts économiques et géostratégiques bien compris. « Derrière le projet de déplacement forcé de la population Gazaoui, se cache un autre projet. Celui du canal Ben Gourion, censé relier la mer rouge à la Méditerranée via le territoire israélien. Un double canal qui non seulement risquerait de détourner l’essentiel du trafic maritime qui passe par le canal de Suez, mais ferait d’Israël un nœud incontournable du commerce maritime mondial », indique Achachi dans un article publié sur le réseau social ‘X’ (ex-tweeter). 

Le président égyptien, Abdelfattah Al Sissi, aura le choix entre accepter l’humiliation du fait israélien accompli, au risque de se mettre à dos sa population et sa propre armée, ou d’entrer en confrontation militaire directe avec Israël.

Au bord du gouffre ? Alors avançons !

L’Espagne, la Norvège et l’Irlande ont reconnu, le 28 mai, la Palestine en tant qu’Etat, ce qui leur a valu une avalanche d’insultes ordurières de la part des responsables israéliens. 

Israël est au-dessus des lois internationales. Les Etats-Unis et les autres puissances occidentales les plus influentes à l’échelle mondiale le lui garantissent.

Cette stratégie israélienne n’est pas viable à long terme. Israël commence, déjà, à en subir les conséquences en devenant, aux yeux de l’opinion publique internationale, un Etat-voyou. Le plus étonnant est de constater la disponibilité des principales puissances occidentales à se laisser entraîner par Israël dans son gouffre.

Les pays du « reste du monde » observent la situation géopolitique au Moyen-Orient, le comportement des différents acteurs de cette tragédie et en tirent les leçons qui s’imposent.

Les dirigeants occidentaux vont, désormais, se faire rire au nez à chaque fois qu’ils oseront invoquer devant ceux du Sud global leurs sacro-saintes « règles » censées régir les relations internationales et autres « valeurs » aussi creuses que les impacts des bombes sur le sol de la bande de Gaza.




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Mardi 28 Mai 2024
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