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Iran : Netanyahou aboie mais ne peut plus mordre


Rédigé par le Mardi 22 Avril 2025

Des responsables israéliens menacent l’Iran d’une frappe limitée contre ses installations nucléaires au moment où les négociations entre Washington et Téhéran évoluent positivement.



Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, dénonçant à la tribune de l'Onu le programme nucléaire iranien, le 27 septembre 2012
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, dénonçant à la tribune de l'Onu le programme nucléaire iranien, le 27 septembre 2012
Des responsables israéliens ont indiqué à l’agence de presse britannique Reuters, dans une nouvelle publiée le 20 avril, que Tel-Aviv prévoit une action militaire limitée contre les installations nucléaires iraniennes. Une telle frappe devant avoir lieu à la fin du printemps ou durant la saison estivale.

Parallèlement, une dépêche de l’agence de presse américaine AP, datée du 22 avril, fait état d’avancement dans les négociations entre les Etats-Unis et l’Iran, entamés le 12 avril à Mascate, dans le Sultanat d’Oman qui en assure la médiation. 

Après une 2ème phase des négociations entre les deux parties, qui se sont déroulées le 19 avril à Rome, celles-ci passent, le 22 avril, au niveau des experts, signe selon les observateurs que les deux parties sont en train de trouver un terrain d’entente.

Pas de frappes américaines contre l’Iran

Le président américain, Donald Trump, avait déclaré, le 17 avril, que Washington n’est pas « pressée » de lancer une opération militaire contre Téhéran, cette dernière ayant fait preuve de sa disposition à trouver un accord.

« Je ne suis pas pressé de le faire, car je pense que l'Iran a une chance de vivre en paix. C’est ce que je souhaite », a déclaré le président américain à des journalistes.

Selon le quotidien américain « New-York Times », dans son édition du 16 avril, le président Trump aurait dissuadé le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, de lancer une frappe militaire contre les installations nucléaires iraniennes au cours du mois de mai.

Nul besoin de souligner que sans le soutien américain, l’aviation israélienne n’est pas en capacité de mener un raid aérien contre l’Iran, auquel la Russie aurait livré, selon des informations non-vérifiées mais fort probables, des batteries de défense aérienne S-400.

Il est à rappeler que le 16 avril, la Russie a ratifié son traité de partenariat stratégique global avec l’Iran, valable pour vingt ans.

De fait, tout porte à croire que les attitudes belliqueuses de Benjamin Netanyahou contre l’Iran servent plutôt de paravent pour détourner l’attention de l’opinion publique israélienne des échecs de son gouvernement et autres scandales qui le menacent directement.

Museler les voix dissidentes

Le chef du Shin Bet (service israélien de sécurité intérieure), Ronen Bar, limogé, le 16 mars, par Benyamin Netanyahu, une décision suspendue, le 8 avril, par la Cour suprême israélienne, a déclaré avoir prévenu le cabinet du premier ministre Netanyahou dans la nuit du 6 au 7 octobre 2022, d’une opération imminente du Hamas.

Bar a aussi indiqué que Netanyahou lui avait fait comprendre qu’il attendait de lui une « loyauté personnelle » et que le service de sécurité qu’il dirigeait devait agir contre les Israéliens qui manifestent contre son gouvernement.

Une sourde révolte semble couver au sein de l’établissement militaire israélien contre le gouvernement et son chef, Netanyahou, qualifié par l’ancien chef d’état-major, le Général Dan Haloutz, d’« ennemi du peuple juif ».

970 réservistes de l’armée de l’air israélienne, certains étant à la retraite, ont signé, le 10 avril, une pétition appelant à la fin de la guerre dans la bande de Gaza permettant le retour des 59 derniers captifs détenus par le Hamas.

Cette pétition, dénoncée par le cabinet du premier ministre israélien, a obtenu le soutien d’anciens chefs du Mossad (service israélien de renseignement extérieur), souligne le site d’information « Réseau Voltaire ».

Dénonciations en cascade

Peu de temps après, ce sont 150 officiers à la retraite de la marine israélienne qui publient un texte similaire où ils expliquent : « Renouveler la guerre nous éloigne de la libération des otages, met en danger nos soldats et nuit aux civils innocents. Au lieu de prendre des mesures ciblées pour faire avancer un accord de libération des otages, nous assistons à un comportement du gouvernement qui sape les fondements de l’esprit d’État, nuit à la confiance du public et suscite de sérieux soupçons quant au fait que les décisions de sécurité nationale sont dictées par des considérations illégitimes ».

Ces initiatives ont rapidement été suivies par d’autres du même genre. Le 14 avril, ce sont 1.525 militaires du corps des blindés qui publient leur propre pétition. On trouve parmi les signataires l’ancien premier ministre et chef d’état-major de l’armée israélienne, Ehud Barak, le chef du parti travailliste et ancien général, Amram Mitzna, ainsi que l’ancien chef du renseignement militaire, Amos Malka Halutz.

La liste des pétitions signées par des membres actuels ou à la retraite des forces armées ou de sécurité est encore plus longue.

C’est le cas de 250 vétérans de la fameuse unité de renseignement électronique « 8200 », qui ont estimé qu’« à ce stade, la guerre sert principalement les intérêts politiques et personnels et non les intérêts de sécurité ».

Un avis partagé par 250 vétérans du Mossad, parmi lesquels trois anciens directeurs de l’agence de renseignement extérieur, Danny Yatom, Efraim Halevy et Tamir Pardo. Même les vétérans des commandos des forces spéciales, anciens membres des unités Sayeret Matkal, Shayet 13 et Shaldag, se sont joints au mouvement de contestation, ainsi que des officiers de police toujours en activité.

Smotrich confirme

Le 21 avril, le ministre des finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a confirmé les doutes exprimés par les anciens militaires et agents du renseignement contestataires. Dans une déclaration à la radio Galey Israël, il a indiqué qu’il fallait « dire la vérité », à savoir que « le retour des otages n’est pas la chose la plus importante » !

Aux dernières nouvelles, rapportées par la chaîne de télévision israélienne « i24News », le Hamas disposerait encore de 20.000 combattants. 

Les négociateurs iraniens, pour leur part, semblent avoir convaincu leurs vis-à-vis américains qu’il n’est pas question pour Téhéran de démanteler son programme d’enrichissement d’uranium. 

Pour Netanyahou, ce sont autant d’échecs sur toute la ligne.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mardi 22 Avril 2025

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