Le PDG de SoftBank a clairement fait la distinction entre l’intelligence artificielle générale (IAG) et l’IAS. Selon Son, l’IAG serait l’équivalent d’un « génie » humain, potentiellement jusqu’à 10 fois plus capable qu’une personne moyenne. L’IAS, en revanche, serait dans une catégorie à part, avec des capacités 10 000 fois supérieures au potentiel humain.

L'intelligence artificielle (IA) est devenue un sujet incontournable dans notre société, transformant des secteurs aussi variés que la santé, l'éducation, et l'industrie. Cependant, au-delà des applications actuelles, se profile à l'horizon une nouvelle ère de l'IA, marquée par l'émergence de l'Intelligence Artificielle Générale (AGI) et de l'Intelligence Artificielle Supérieure (ASI). Ces avancées promettent de bouleverser notre compréhension de l'intelligence artificielle et de son rôle dans notre quotidien. Cet article explore les distinctions entre ces nouvelles formes d'IA et l'IA actuelle, leur impact potentiel sur le marché de l'emploi, et les stratégies nécessaires pour une cohabitation harmonieuse.

L'Intelligence Artificielle Générale (AGI) se réfère à une forme d'IA capable de comprendre, apprendre et appliquer des connaissances de manière autonome, à l'instar d'un être humain. Contrairement aux systèmes d'IA actuels, qui sont généralement spécialisés dans des tâches spécifiques, l'AGI aurait la capacité de s'adapter à une variété de tâches et de contextes sans nécessiter de programmation supplémentaire.
Définition de l'Intelligence Artificielle Supérieure (ASI)

L'Intelligence Artificielle Supérieure (ASI) va encore plus loin, représentant une forme d'intelligence qui surpasserait celle des humains dans tous les domaines, y compris la créativité, la résolution de problèmes complexes, et la prise de décisions. L'ASI est souvent considérée comme une étape hypothétique, mais elle soulève des questions profondes sur l'avenir de l'humanité et notre place dans un monde où les machines pourraient potentiellement dépasser nos capacités intellectuelles.

L'IA actuelle, souvent qualifiée d'Intelligence Artificielle Étroitement Spécialisée (ANI), est conçue pour exceller dans des tâches spécifiques, telles que la reconnaissance d'images, le traitement du langage naturel, ou la conduite autonome. Elle manque cependant de la flexibilité et de l'adaptabilité qui caractériseraient l'AGI et l'ASI. La transition vers ces nouvelles formes d'IA représente un défi technologique majeur, mais aussi une opportunité sans précédent pour repousser les limites de l'innovation.

L'arrivée de l'AGI et de l'ASI pourrait transformer radicalement le marché de l'emploi. Les tâches répétitives et routinières, déjà en voie d'automatisation par l'IA actuelle, pourraient être entièrement prises en charge par ces systèmes avancés. Cela libérerait les travailleurs pour se concentrer sur des tâches plus créatives et stratégiques, mais pourrait également entraîner la disparition de certains emplois.

Malgré les défis, l'AGI et l'ASI pourraient créer de nouvelles opportunités pour les travailleurs. Les secteurs de la technologie, de la recherche et du développement, ainsi que les industries créatives, pourraient bénéficier d'une demande accrue pour des compétences en gestion de l'IA, en éthique technologique, et en innovation. La capacité à collaborer efficacement avec des systèmes d'IA avancés deviendra une compétence précieuse sur le marché du travail.

L'émergence de l'AGI et de l'ASI pose également des risques significatifs.

Le principal défi réside dans la reconversion des travailleurs dont les emplois pourraient être automatisés. Il est crucial de mettre en place des programmes de formation et de développement des compétences pour faciliter cette transition. De plus, la concentration du pouvoir économique entre les mains de quelques entreprises technologiques étrangères pourrait exacerber les inégalités sociales et économiques.
Orientations pour une cohabitation harmonieuse

Pour s'adapter à ces changements, les individus doivent adopter une approche proactive en matière d'éducation et de développement personnel. L'apprentissage tout au long de la vie deviendra essentiel pour rester compétitif sur le marché du travail. Les compétences en pensée critique, en résolution de problèmes, et en collaboration interdisciplinaire seront particulièrement valorisées.

Les organisations de façon générale et les entreprises en particulier ont un rôle clé à jouer dans cette transition. Elles doivent investir dans la formation continue de leurs employés et encourager une culture d'innovation et d'adaptabilité. En outre, les entreprises nationales doivent s'engager à développer et adapter les technologies d'IA de manière éthique et responsable, en tenant compte des impacts sociaux et environnementaux de leurs innovations.

Les gouvernements doivent également intervenir pour garantir une transition équitable vers un avenir dominé par l'AGI et l'ASI. Cela inclut la mise en place de politiques publiques favorisant l'éducation et la formation, ainsi que la création de filets de sécurité sociale pour les travailleurs touchés par l'automatisation. De plus, des régulations claires et transparentes sur l'utilisation de l'IA sont nécessaires pour protéger les droits des citoyens et assurer la sécurité des systèmes d'IA.

Pour tirer parti des avantages de ces technologies tout en minimisant les risques, il est essentiel d'adopter une approche éthique et responsable dans leur développement et leur intégration. En fin de compte, l'IA doit être envisagée comme un outil au service de l'humanité, capable d'améliorer notre qualité de vie tout en respectant notre dignité et notre autonomie. Une collaboration harmonieuse entre l'homme et la machine est non seulement souhaitable, mais nécessaire pour façonner un avenir prospère et équitable.

Et, enfin une question qui s’impose : 

Comment l'université marocaine peut-elle mobiliser l'intelligence collective de ses chercheurs hautement qualifiés pour devenir un leader mondial en intelligence artificielle ? Il est temps pour les décideurs d'agir et de relever ce défi dès maintenant.

Par : Mohammed Chakib RIFI – AEI, 17 Novembre 2024