Par Gabriel Banon
Ce n’est pas anecdotique que la dette du pays dépasse maintenant le montant du PIB. Dans le cadre de son deuxième mandat présidentiel, Emmanuel Macron va-t-il pouvoir faire en sorte qu’elle n’augmente pas davantage. L’endettement de la France a évolué ainsi, en % du PIB : 1978…… 20,8 %, 2000…… 60,0 %, 2015…… 95,7 %, 2021…… 113,0%.
Est-il possible de stopper cette croissance ? L’endettement est aujourd’hui de 42 300 euros par personne.
Les grands ratios de l’économie française (en % du PIB) se présentent comme suit :
France OCDE
Dépenses publiques 55,6 % 40,8 %
Dépenses sociales 31,0 % 20,0 %
Prélèvements obligatoires 44,1 % 34,0 %
On peut noter que les dépenses publiques comme les dépenses sociales sont extrêmement élevées. Les prélèvements obligatoires y sont les plus importants de tous les pays de l’OCDE (37 membres, les plus riches).
En 2019 les dépenses publiques se sont élevées à 1356 milliards d’euros, soit un excédent de 361 milliards d’euros par rapport à la moyenne OCDE. Sur ces 361 milliards de dépenses excédentaires, les dépenses sociales sont intervenues pour 268 milliards, soit 75 %. Les excès de dépenses publiques n’ont pas pu être financés par les prélèvements obligatoires, d’où le recours à la dette.
La politique économique de la France est donc génératrice d’un accroissement régulier de la dette et risque de devenir structurelle, si on ne réduit pas le nombre de fonctionnaires et si on ne met pas un frein à l’état-providence. Les dépenses sociales sont pour une grande part, dans la source des difficultés que rencontre aujourd’hui, la gestion de l’entreprise France.
Les dépenses sociales française sont supérieures de 11 points de PIB par rapport à la moyenne OCDE, soit 270 milliards d’euros de trop en 2019.
C’est le déclin du secteur industriel qui est à l’origine de cet excédent de dépenses sociales. L’industrie ne contribue plus que pour 10 % seulement au PIB. Il existe une relation étroite entre la production industrielle des pays et leur PIB. La France est aujourd’hui pénalisée par une production industrielle insuffisante. Elle est le pays le plus désindustrialisé de toute l’Union européenne, la Grèce mise à part. Aussi, le gouvernement français a dû régulièrement augmenter les dépenses sociales afin de remédier à la paupérisation de la population.
L’illustration de cette mauvaise politique a été la crise des Gilets jaunes. La désertification du territoire et la baisse du pouvoir d’achat pour beaucoup de ménages, le sentiment d’abandon pour toutes les populations vivant en périphéries urbaines, ont été le ferment de la crise. Les dépenses sociales ne sont plus financées qu’à 59 % par les cotisations et l’État a donc dû faire le complément.
La dette extérieure du pays augmente ainsi régulièrement. Les dépenses publiques autres que sociales sont également en excès de 15 % par rapport à la norme OCDE.
Mais il est difficile de dire s’il s’agit de dépenses compressibles ou pas, car cet excédent peut correspondre à des choix de société, de l’arbitrage entre secteur public et secteur privé dans différents domaines. Mais ce choix de société a-t-il été entériné par un vote de la population ?
Cette situation et ces choix peuvent également découler d’un laxisme dans la gestion, ou d’une politique populiste, bassement électoraliste.
Il est dangereux qu’un pays s’installe durablement dans une situation de dette structurelle. Pour y remédier il faudrait mettre en priorité le redressement rapide du secteur industriel pour accroître la richesse du pays et concomitamment réduire considérablement les dépenses publiques.
Réindustrialiser le pays, comme cela a été fait dans les années 1970, va aujourd’hui, nécessiter du temps, car cela implique des réformes de fond en matière fiscale et de droit du travail.
Ce programme est fort éloigné de celui sur lequel a été réélu Emmanuel Macron. Aucun des candidats à l’élection présidentielle, y compris le président-candidat, n’a dévoilé aux Français la situation économique du pays. Le nouveau gouvernement va se trouver rapidement dans une situation des plus difficiles, face à une opinion publique qui a voté, en priorité, pour l’amélioration du pouvoir d’achat.
Il faut espérer que les évènements en Ukraine ne viennent pas mettre à terre les prévisions du ministère des Finances. La réduction de la dette ne va pas être pour tout de suite.
Comme d’autres l’ont dit avant moi : « Distribuer du pouvoir d’achat sans produire, c’est préparer un scénario à la grecque ».
Est-il possible de stopper cette croissance ? L’endettement est aujourd’hui de 42 300 euros par personne.
Les grands ratios de l’économie française (en % du PIB) se présentent comme suit :
France OCDE
Dépenses publiques 55,6 % 40,8 %
Dépenses sociales 31,0 % 20,0 %
Prélèvements obligatoires 44,1 % 34,0 %
On peut noter que les dépenses publiques comme les dépenses sociales sont extrêmement élevées. Les prélèvements obligatoires y sont les plus importants de tous les pays de l’OCDE (37 membres, les plus riches).
En 2019 les dépenses publiques se sont élevées à 1356 milliards d’euros, soit un excédent de 361 milliards d’euros par rapport à la moyenne OCDE. Sur ces 361 milliards de dépenses excédentaires, les dépenses sociales sont intervenues pour 268 milliards, soit 75 %. Les excès de dépenses publiques n’ont pas pu être financés par les prélèvements obligatoires, d’où le recours à la dette.
La politique économique de la France est donc génératrice d’un accroissement régulier de la dette et risque de devenir structurelle, si on ne réduit pas le nombre de fonctionnaires et si on ne met pas un frein à l’état-providence. Les dépenses sociales sont pour une grande part, dans la source des difficultés que rencontre aujourd’hui, la gestion de l’entreprise France.
Les dépenses sociales française sont supérieures de 11 points de PIB par rapport à la moyenne OCDE, soit 270 milliards d’euros de trop en 2019.
C’est le déclin du secteur industriel qui est à l’origine de cet excédent de dépenses sociales. L’industrie ne contribue plus que pour 10 % seulement au PIB. Il existe une relation étroite entre la production industrielle des pays et leur PIB. La France est aujourd’hui pénalisée par une production industrielle insuffisante. Elle est le pays le plus désindustrialisé de toute l’Union européenne, la Grèce mise à part. Aussi, le gouvernement français a dû régulièrement augmenter les dépenses sociales afin de remédier à la paupérisation de la population.
L’illustration de cette mauvaise politique a été la crise des Gilets jaunes. La désertification du territoire et la baisse du pouvoir d’achat pour beaucoup de ménages, le sentiment d’abandon pour toutes les populations vivant en périphéries urbaines, ont été le ferment de la crise. Les dépenses sociales ne sont plus financées qu’à 59 % par les cotisations et l’État a donc dû faire le complément.
La dette extérieure du pays augmente ainsi régulièrement. Les dépenses publiques autres que sociales sont également en excès de 15 % par rapport à la norme OCDE.
Mais il est difficile de dire s’il s’agit de dépenses compressibles ou pas, car cet excédent peut correspondre à des choix de société, de l’arbitrage entre secteur public et secteur privé dans différents domaines. Mais ce choix de société a-t-il été entériné par un vote de la population ?
Cette situation et ces choix peuvent également découler d’un laxisme dans la gestion, ou d’une politique populiste, bassement électoraliste.
Il est dangereux qu’un pays s’installe durablement dans une situation de dette structurelle. Pour y remédier il faudrait mettre en priorité le redressement rapide du secteur industriel pour accroître la richesse du pays et concomitamment réduire considérablement les dépenses publiques.
Réindustrialiser le pays, comme cela a été fait dans les années 1970, va aujourd’hui, nécessiter du temps, car cela implique des réformes de fond en matière fiscale et de droit du travail.
Ce programme est fort éloigné de celui sur lequel a été réélu Emmanuel Macron. Aucun des candidats à l’élection présidentielle, y compris le président-candidat, n’a dévoilé aux Français la situation économique du pays. Le nouveau gouvernement va se trouver rapidement dans une situation des plus difficiles, face à une opinion publique qui a voté, en priorité, pour l’amélioration du pouvoir d’achat.
Il faut espérer que les évènements en Ukraine ne viennent pas mettre à terre les prévisions du ministère des Finances. La réduction de la dette ne va pas être pour tout de suite.
Comme d’autres l’ont dit avant moi : « Distribuer du pouvoir d’achat sans produire, c’est préparer un scénario à la grecque ».
Rédigé par Gabriel Banon sur Gabriel Banon