Inflation ou relance : Bank Al-Maghrib face à un choix décisif


Rédigé par le Lundi 23 Septembre 2024

Alors que la Banque centrale marocaine, Bank Al-Maghrib (BAM), s'apprête à tenir sa troisième réunion trimestrielle le 24 septembre 2024, toutes les spéculations se concentrent sur une question clé : le taux directeur sera-t-il modifié ou maintenu ? Selon une enquête menée par BMCE Capital Global Research (BKGR), 71,4 % des investisseurs institutionnels marocains estiment que la politique monétaire actuelle est adéquate, et anticipent un statu quo pour cette prochaine réunion.



Le taux directeur, qui influence directement le coût du crédit dans l'économie, est un outil crucial pour la Banque centrale dans sa gestion de l'inflation et du soutien à l'économie. Depuis quelques mois, le Maroc a dû faire face à des pressions inflationnistes, en partie dues à la décompensation des subventions sur le gaz butane et à des facteurs externes comme la volatilité des prix sur les marchés internationaux. Cependant, la situation économique nationale reste fragile, et toute modification du taux directeur pourrait avoir des répercussions significatives.

La politique monétaire de BAM vise actuellement à stabiliser l'inflation, tout en soutenant la reprise économique post-Covid. Toutefois, un dilemme persiste : doit-on privilégier la lutte contre l'inflation au risque de freiner la croissance économique ? Cette question divise les analystes. 50 % des sondés s'attendent à une baisse de 25 points de base, espérant que cela favoriserait une relance plus rapide des investissements. D'autres, plus prudents, jugent qu'un statu quo serait plus sage, permettant à BAM d'observer encore un peu plus les effets de la décompensation du gaz butane sur les prix.

Politiquement, le maintien ou la modification du taux directeur est une décision lourde de conséquences. Une baisse, bien qu’elle puisse soutenir l'économie en facilitant l'accès au crédit, pourrait être perçue comme une concession face à l'inflation, ce qui fragiliserait encore davantage les ménages déjà affectés par la hausse des prix des produits de base. En revanche, un statu quo pourrait rassurer les marchés, mais risquerait de ralentir l’investissement et la consommation.

D'un point de vue économique, la situation demeure incertaine. Le Maroc tente de maintenir un équilibre délicat entre soutien à la croissance et maîtrise de l'inflation. Comparé à d'autres pays en développement, le Royaume a su, jusqu'à présent, éviter des hausses spectaculaires des taux directeurs, préférant des ajustements plus modérés. Cela lui a permis de préserver une certaine stabilité économique, tout en encourageant les investissements étrangers.

Sur le plan social, l’évolution du taux directeur aura un impact direct sur le quotidien des Marocains, notamment sur le coût des crédits immobiliers et à la consommation. Pour beaucoup de ménages, une augmentation des taux pourrait signifier une hausse des mensualités à rembourser, augmentant ainsi la pression financière dans un contexte déjà tendu par la montée des prix.

À court terme, la décision de BAM sera scrutée de près, car elle reflètera non seulement les priorités économiques du gouvernement, mais aussi sa capacité à naviguer dans une situation mondiale marquée par l’incertitude. Quelle que soit la direction prise, l'équilibre entre inflation et relance restera un défi majeur dans les mois à venir.

Conclusion :

Alors que la réunion de septembre approche, l'anticipation d'un statu quo reflète la prudence des investisseurs face à une situation économique fragile. La Banque centrale marocaine doit trouver le juste équilibre entre inflation et soutien à l'économie, dans un contexte mondial incertain.

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Lundi 23 Septembre 2024
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