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Toutes les forces vives de la nation ont appelé à la nécessité de repenser notre modèle de croissance, afin de créer plus de richesse et davantage d’emploi. Le souverain avait exhorté le gouvernement à lui soumettre une nouvelle vision et les jalons du nouveau modèle de croissance escompté.
Le chef de gouvernement et son équipe restreinte avait conçu quelques pages, avec l’espoir qu’elles soient véritablement porteuses d’une conception digne d’un nouveau modèle. Mais, c’est sans compter sur le soutien et la vision de ses ministres et les membres de sa coalition.
Au moment où la structure économique actuelle peine à créer de la richesse et à résorber le chômage voire, à maintenir l’activité, on a le droit de se demander ce qu’attend l’équipe gouvernementale pour passer à l’action, face à une urgence grandissante.
C’est ainsi que les chiffres dispense le gouvernement de toute plaidoirie face à cette situation. En effet, les dépenses de consommation finale des ménages se sont accrues à 3,3% au lieu de 3,8% en 2017 ne contribuant ainsi à la croissance que pour 1,9 point, au moment où celle inhérente à l’investissement brut ne dépasse guère 1,9 point. Cela a impacté négativement la croissance économique à fin 2018 qui faisait ressortir un ralentissement de l’activité économique nationale, diminuant de 4,2% en 2017 à environ 3%.
Cette croissance n’a été tirée que modestement par la consommation finale des ménages et l’investissement dans le contexte d’un besoin de financement de l’économie nationale en augmentation.
Cette croissance économique aurait pu être tirée manifestement vers un nouveau sentier de développement plus soutenu, si les jalons du nouveau modèle avaient été jetés. En effet, malgré les différentes études et analyses appelant à baser notre modèle sur les échanges extérieurs, la contribution de ceux-ci à la croissance économique reste en deçà des espoirs et demeure négative.
En effet, Les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution à la croissance négative, avoisinant (-1,3) point, alors qu’elle était positive en 2017 malgré son niveau faible d’environ 0,3 point. De ce fait, les exportations n’ont augmenté que de 5,8% en 2018 au lieu de 11,1% en 2017. Ainsi leur contribution à la croissance était de 2,2 points en 2018 au lieu de 3,9 points en 2017.
D’un autre côté, la contribution des importations à la croissance était négative de (-3,5) points en 2018 et de (-3,6) points en 2017.
Ces données, telle qu’elles ressortent des comptes provisoires de la comptabilité nationale au titre de l’année 2018 édités dernièrement par le HCP, laisse planer un doute manifeste sur la capacité de ce Gouvernement, non pas uniquement à produire une nouvelle conception d’un nouveau modèle de croissance permettant à notre pays d’intégrer les pays émergents, mais également de pouvoir mettre en œuvre de nouveau jalons pour développer nos échanges extérieurs et particulièrement nos exportations.
Par Younes Shaimi , économiste et membre du bureau de l’Alliance des économistes
Publié sur www.istiqlal.ma