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Les corticoïdes ont prouvé leur efficacité
Comme expliqué par Pr. Bruno Crestani, le traitement avec des corticoïdes a été confirmé dans les essais thérapeutiques. Leur bénéfice est établi quoique l’OMS ait déconseillé de les utiliser. Ils sont efficaces dans les formes sévères et permettent de diminuer la mortalité.
« Alors que lors de la première vague, les patients sont tous intubés, on s’est rendu compte que certains pouvaient échapper à l’intubation, en les maintenant avec de l’oxygène à très fort débit, avec des appareils disponibles qu’on n’avait pas il y a dix ans. Ils peuvent rester 12 jours en réanimation. Intubés, ils restent 21 jours ».
On sait maintenant pourquoi certains « covidiens » développent des formes sévères
La moyenne d’âge en réanimation, pour les deux vagues, est de 62 ans. Des travaux de recherche ont clairement démontré qu’il y avait une susceptibilité génétique mais qui n’explique qu’une minorité de formes sévères.
La génétique explique à 15 % certaines formes sévères. Les 85% qui restent sont incomprises, comme pour ce qui est des obèses et des diabétiques. La vieillesse est un facteur de risque qui, lui aussi est méconnu.
Des hypothèses qui peuvent être valables ou non
Il y a des questions et faits qui se sont imposés en cours de traitement du covid 19. A titre d’exemple, l’hypothèse qui circule comme quoi la nicotine protègerait du virus. Pour le spécialiste, ce qui apparait dans les études, c’est que les fumeurs sont sous-représentés (et ca va avec l’asthme). Certaines inflammations des bronches protègent de l’acquisition du coronavirus. « On ne sait pas pourquoi, peut-être parce que cela a sous exprimé le récepteur du coronavirus ». Seulement, une fois le coronavirus déclenché, avec des complications, chez un asthmatique ou un grand fumeur, le risque devient grand.
Comme expliqué par Pr. Bruno Crestani, le traitement avec des corticoïdes a été confirmé dans les essais thérapeutiques. Leur bénéfice est établi quoique l’OMS ait déconseillé de les utiliser. Ils sont efficaces dans les formes sévères et permettent de diminuer la mortalité.
« Alors que lors de la première vague, les patients sont tous intubés, on s’est rendu compte que certains pouvaient échapper à l’intubation, en les maintenant avec de l’oxygène à très fort débit, avec des appareils disponibles qu’on n’avait pas il y a dix ans. Ils peuvent rester 12 jours en réanimation. Intubés, ils restent 21 jours ».
On sait maintenant pourquoi certains « covidiens » développent des formes sévères
La moyenne d’âge en réanimation, pour les deux vagues, est de 62 ans. Des travaux de recherche ont clairement démontré qu’il y avait une susceptibilité génétique mais qui n’explique qu’une minorité de formes sévères.
La génétique explique à 15 % certaines formes sévères. Les 85% qui restent sont incomprises, comme pour ce qui est des obèses et des diabétiques. La vieillesse est un facteur de risque qui, lui aussi est méconnu.
Des hypothèses qui peuvent être valables ou non
Il y a des questions et faits qui se sont imposés en cours de traitement du covid 19. A titre d’exemple, l’hypothèse qui circule comme quoi la nicotine protègerait du virus. Pour le spécialiste, ce qui apparait dans les études, c’est que les fumeurs sont sous-représentés (et ca va avec l’asthme). Certaines inflammations des bronches protègent de l’acquisition du coronavirus. « On ne sait pas pourquoi, peut-être parce que cela a sous exprimé le récepteur du coronavirus ». Seulement, une fois le coronavirus déclenché, avec des complications, chez un asthmatique ou un grand fumeur, le risque devient grand.
Vaccination
Ne pouvant se prononcer sur la question du vaccin, n’ayant pas lu des publications sur les résultats des cliniques, le pneumologue s’interroge sur le taux de protection du vaccin. Ce taux est-il relatif aux gens qui avaient reçu le vaccin et qui n’avaient pas eu d’infection ? Ou bien, est-ce qu’on avait diminué de 90% le pourcentage de personnes qui avaient fait une infection par rapport à ceux qui n’avaient pas eu le vaccin. « Je suppose que c’est la dernière hypothèse qui est la bonne. Si c’est vrai, c’est génial ».
Vaccins à ARN, ce n’est pas habituel
D’habitude, on vous injecte des protéines. Dans le cas du vaccin antigrippal, on vous injecte une protéine recombinante ou un extrait de protéine. La fabrication de la protéine est compliquée et prend beaucoup de temps.
Dans ce procédé de vaccin à ARN, on injecte l’ARN qui est le messager, dont la finalité est de fabriquer la protéine. Ce sont vos cellules qui la fabriquent, le corps la reconnait comme étrangère et fait une réponse immunitaire contre cette protéine étrangère. C’est pour cela que c’est plus rapide de fabriquer le vaccin. Fabriquer des acides ribonucléiques n’est pas compliqué.
Le problème des ARN réside dans leur stabilité et c’est pour cela que la chaine du froid à -70 et -80 degrés est fondamentale. Si cet élément-clé marche, ce serait une révolution pour le futur, pour ce qui est de la production d’autres vaccins. Si l’on montre qu’on est capable de faire une chaine de froid qui tient la route et diffuse dans tous les pays, c’est bien.
Covid et immunité
Selon le réanimateur, quand on est contaminé par le virus, on s’immunise. L’immunité est d’autant plus forte qu’on a été plus malade. La question qui se pose, c’est combien de temps va durer l’immunité ?
« Ce que l’on sait, c’est que le taux d’anticorps augmente, apparait précocement en 10 jours, persiste à 3 mois mais diminue dans son taux. Ce qu’on ne sait pas, c’est si le fait de voir diminuer le taux est associé à une diminution des défenses ». Vous vous défendez avec un virus avec des anticorps et c’est ce qui est mesurable. Seulement, si l’on peut mesurer les anticorps (cas du vaccin à protéine), mesurer des cellules qui reconnaissent le virus est très difficile (cas du vaccin à ARN).
« Ce qui est sûr, c’est qu’on a vu, très très rarement, des gens qui ont fait deux infections à 6 mois d’intervalle. Autrement dit, qui ont développé une réponse immunitaire mais qui est insuffisante pour les protéger à 6 mois d’intervalle ». La question de quantification pose problème. Je pense que si on fait une prise de sang et que vous avez des anticorps anti-coronavirus, vraisemblablement, vous êtes protégés.
Aujourd’hui, nous ne savons pas s’il y a un seuil qui permet de dire que vous êtes protégés ou non. Le message simple à diffuser, c’est que, si le test sérologique est positif, alors probablement vous êtes protégé. S’il est négatif, cela n’exclut pas que vous soyez protégé, au moins en partie, parce qu’il y a cette partie de défense immunitaire que nous ne savons pas quantifier de façon simple.
Bouteina BENNANI
Vaccins à ARN, ce n’est pas habituel
D’habitude, on vous injecte des protéines. Dans le cas du vaccin antigrippal, on vous injecte une protéine recombinante ou un extrait de protéine. La fabrication de la protéine est compliquée et prend beaucoup de temps.
Dans ce procédé de vaccin à ARN, on injecte l’ARN qui est le messager, dont la finalité est de fabriquer la protéine. Ce sont vos cellules qui la fabriquent, le corps la reconnait comme étrangère et fait une réponse immunitaire contre cette protéine étrangère. C’est pour cela que c’est plus rapide de fabriquer le vaccin. Fabriquer des acides ribonucléiques n’est pas compliqué.
Le problème des ARN réside dans leur stabilité et c’est pour cela que la chaine du froid à -70 et -80 degrés est fondamentale. Si cet élément-clé marche, ce serait une révolution pour le futur, pour ce qui est de la production d’autres vaccins. Si l’on montre qu’on est capable de faire une chaine de froid qui tient la route et diffuse dans tous les pays, c’est bien.
Covid et immunité
Selon le réanimateur, quand on est contaminé par le virus, on s’immunise. L’immunité est d’autant plus forte qu’on a été plus malade. La question qui se pose, c’est combien de temps va durer l’immunité ?
« Ce que l’on sait, c’est que le taux d’anticorps augmente, apparait précocement en 10 jours, persiste à 3 mois mais diminue dans son taux. Ce qu’on ne sait pas, c’est si le fait de voir diminuer le taux est associé à une diminution des défenses ». Vous vous défendez avec un virus avec des anticorps et c’est ce qui est mesurable. Seulement, si l’on peut mesurer les anticorps (cas du vaccin à protéine), mesurer des cellules qui reconnaissent le virus est très difficile (cas du vaccin à ARN).
« Ce qui est sûr, c’est qu’on a vu, très très rarement, des gens qui ont fait deux infections à 6 mois d’intervalle. Autrement dit, qui ont développé une réponse immunitaire mais qui est insuffisante pour les protéger à 6 mois d’intervalle ». La question de quantification pose problème. Je pense que si on fait une prise de sang et que vous avez des anticorps anti-coronavirus, vraisemblablement, vous êtes protégés.
Aujourd’hui, nous ne savons pas s’il y a un seuil qui permet de dire que vous êtes protégés ou non. Le message simple à diffuser, c’est que, si le test sérologique est positif, alors probablement vous êtes protégé. S’il est négatif, cela n’exclut pas que vous soyez protégé, au moins en partie, parce qu’il y a cette partie de défense immunitaire que nous ne savons pas quantifier de façon simple.
Bouteina BENNANI
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