Écouter le podcast en entier :
Par Farida Moha
Dans son rapport introductif le Trésorier général du Royaume, Mr Bensouda a donné le ton en évoquant la simultanéité et la confluence de crises et de risques majeurs crise sanitaire géopolitique, crise alimentaire, inflation…des crises qui se produisent dans un monde globalisé où les humains sont interconnectés et interdépendants. Vous avez abondé dans le même sens …
Jean Arthuis : Nous vivons un monde qui soudainement a été plonge dans la mondialisation. La mondialisation est vieille comme le monde mais jusque dans les années 80, les états avaient des politiques qui n’étaient pas soumises aux aléas internationaux. A partir de cette période ,on délocalise des activités de production , de biens de consommation ,de services .Arrive également la révolution numérique avec l’Internet ,les moyens de communication avec le déferlement des réseaux sociaux et tout change .La conjonction de ces phénomènes multiplient les aléas et le monde devient plus instable .Les différentes interventions ont rappelé les crises financières sanitaires démographiques avec le vieillissement des populations en occident ,climatiques .. une succession de crises qui mettent à rude épreuve l’art de gouverner .C’est dans ce contexte que nous mesurons le poids de nos responsabilités collectives .Nos comportement désordonnés pourraient mettre en péril la vie sur terre et donc la pérennité .En même temps nous prenons conscience de la fragilité de la planète et la responsabilité politique n’a jamais été aussi prégnante car le phénomène humain pourrait être remis en cause .Nous avons entretenu un progrès considérable avec la consommation d’énergie fossile mais que ceux-ci sont limités en volume et qu’il faudra trouver d’autres sources d’énergie pour une population de milliards d’habitants .L’heure est donc venue de réfléchir ensemble sur tous ces enjeux pour nous projeter dans l’avenir afin de mieux coordonner nos politiques .
La succession ces crises que vous avez évoqué a pour corollaire une montée des besoins des attentes des frustrations répercutées par les réseaux sociaux. Le fonctionnement des démocraties notamment représentatives est interrogé. Comment répondre à cette montée de revendications ?
Partout dans le monde , les Etats résistent difficilement aux attentes exprimées en terme de santé, de sécurité, de formation ..on voudrait répondre à ces attentes sans que l’on ait toujours les moyens pour y faire face .Sans compter qu’ici et là, subsistent des formes de corporatismes ,de conservatismes qui freinent la capacité d’adaptation des sociétés .Dans le fonctionnement de l’état, on a une prise en charge de l’état providence qui perpétue une sorte de verticalité dans l’exercice des pouvoirs et qui ne communique pas suffisamment aux citoyens .On est souvent dans des cultures d’opacité avec une sorte d’entre soi entre les grandes institutions haute administration et parfois syndicats .Ce système ne diffuse pas suffisamment l’information et ne permet pas l’adhésion de l’opinion publique aux réformes .Or si l’on veut faciliter cette adhésion il faut du courage , de la volonté et de la pédagogie qui passe par des redditions des comptes .Ce n’est pas toujours le cas ,et on fini par avoir une forme d’addiction à la dépense publique le « toujours plus et quoiqu’il en coute » ,sans mesurer à quel point l’endettement nous rend dépendant de nos créanciers internationaux qui a un moment pourraient remettre en cause notre souveraineté .Il faut toujours rappeler qu’il n’y a pas d’argent magique et que vivre à crédit n’est pas une solution. La création de monnaie sans rapport avec la création de richesse ouvre la voie à l’inflation et à l’envol des taux d’intérêt entrainant ainsi une dangereuse spirale ..
Vous avez évoqué dans votre propos introductif le principe de réalité en rappelant la phrase de Pierre Mendes France « un pays qui n’est pas capable d’équilibrer ses finances publiques est un pays qui s’abandonne ». Quel pourrait être alors le ou les modèle de gouvernance des finances publiques dans un monde de multi crise ?
Je n’ai pas la prétention d’y répondre mais la résilience est en lien avec la maitrise des finances publiques et plus globalement avec l’efficience de la gouvernance publique ..Je ne voudrais pas donner le pouvoir aux comptables mais je demande aux comptables de rendre les decideurs et les citoyens lucides et de ne pas rester dans le clair-obscur. Les comptables sont les témoins d’une réalité financière d’une réalité budgétaire .Objectivement dans la comptabilité publique nous avons d’immenses progrès à faire .Je plaide pour que l’on présente chaque année aux citoyens ,la situation globale des finances publiques en agrégeant les comptes de l’Etat , des Collectivités locales, de la sécurité sociale pour que les citoyens aient conscience de cette réalité .Pour que l’on ait la volonté de se projeter dans l’avenir et d’évaluer les trajectoires de dettes publiques sur des périodes suffisamment longues .Très souvent nos gestions publiques sont des gestions à court terme .Il faut aller vers des pluri annualités avec des engagements que l’on puisse respecter .Il faudrait donner aux lois de programmation pluriannuelles ,la force constitutionnelles et éviter de vivre dans l’illusion et l’incantation .
Dans son mot de clôture Michel Bouvier président de Fondafip a rappelé ce moment fort où il fallait impérativement réfléchir sur le modèle des finances publiques pour être en phase à une réalité internationale et en phase à une réalité sociale complexe qui met au cœur la question du consentement à l’impôt..
Quand on prépare un budget il faut s’interroger avant tout sur le niveau des recettes. Très souvent on pense qu’il y aura une croissance substantielle. Force est de constater par exemple qu’en France la croissance stagne depuis une quarantaine d’années. La difficulté que nous avons à mobiliser les ressources énergétiques sont un facteur décisif. Il faut nous adapter dans ce monde en évitant ce que j’ai appelé les singularités périlleuses et en se projetant dans l’avenir. En tenant compte par exemple de fiscalités qui tiennent compte de l’ouverture internationale des marchés .On taxe souvent la production or taxer la production c’est organiser la délocalisation des entreprises et on finit par altérer la compétitivité de nos producteurs .ce n’est pas un débat facile et il faut imaginer d’autres ressources comme les impôts de consommation avec la TVA ..Pour faire face aux chocs que nous avons évoquée pour pouvoir mobiliser les différents acteurs , il faut avoir des réserves , il faut dans le pilotage de la transparence ,de la flexibilité de la souplesse et du pragmatisme.et l faut que le politique fasse une bonne politique.
Jean Arthuis : Nous vivons un monde qui soudainement a été plonge dans la mondialisation. La mondialisation est vieille comme le monde mais jusque dans les années 80, les états avaient des politiques qui n’étaient pas soumises aux aléas internationaux. A partir de cette période ,on délocalise des activités de production , de biens de consommation ,de services .Arrive également la révolution numérique avec l’Internet ,les moyens de communication avec le déferlement des réseaux sociaux et tout change .La conjonction de ces phénomènes multiplient les aléas et le monde devient plus instable .Les différentes interventions ont rappelé les crises financières sanitaires démographiques avec le vieillissement des populations en occident ,climatiques .. une succession de crises qui mettent à rude épreuve l’art de gouverner .C’est dans ce contexte que nous mesurons le poids de nos responsabilités collectives .Nos comportement désordonnés pourraient mettre en péril la vie sur terre et donc la pérennité .En même temps nous prenons conscience de la fragilité de la planète et la responsabilité politique n’a jamais été aussi prégnante car le phénomène humain pourrait être remis en cause .Nous avons entretenu un progrès considérable avec la consommation d’énergie fossile mais que ceux-ci sont limités en volume et qu’il faudra trouver d’autres sources d’énergie pour une population de milliards d’habitants .L’heure est donc venue de réfléchir ensemble sur tous ces enjeux pour nous projeter dans l’avenir afin de mieux coordonner nos politiques .
La succession ces crises que vous avez évoqué a pour corollaire une montée des besoins des attentes des frustrations répercutées par les réseaux sociaux. Le fonctionnement des démocraties notamment représentatives est interrogé. Comment répondre à cette montée de revendications ?
Partout dans le monde , les Etats résistent difficilement aux attentes exprimées en terme de santé, de sécurité, de formation ..on voudrait répondre à ces attentes sans que l’on ait toujours les moyens pour y faire face .Sans compter qu’ici et là, subsistent des formes de corporatismes ,de conservatismes qui freinent la capacité d’adaptation des sociétés .Dans le fonctionnement de l’état, on a une prise en charge de l’état providence qui perpétue une sorte de verticalité dans l’exercice des pouvoirs et qui ne communique pas suffisamment aux citoyens .On est souvent dans des cultures d’opacité avec une sorte d’entre soi entre les grandes institutions haute administration et parfois syndicats .Ce système ne diffuse pas suffisamment l’information et ne permet pas l’adhésion de l’opinion publique aux réformes .Or si l’on veut faciliter cette adhésion il faut du courage , de la volonté et de la pédagogie qui passe par des redditions des comptes .Ce n’est pas toujours le cas ,et on fini par avoir une forme d’addiction à la dépense publique le « toujours plus et quoiqu’il en coute » ,sans mesurer à quel point l’endettement nous rend dépendant de nos créanciers internationaux qui a un moment pourraient remettre en cause notre souveraineté .Il faut toujours rappeler qu’il n’y a pas d’argent magique et que vivre à crédit n’est pas une solution. La création de monnaie sans rapport avec la création de richesse ouvre la voie à l’inflation et à l’envol des taux d’intérêt entrainant ainsi une dangereuse spirale ..
Vous avez évoqué dans votre propos introductif le principe de réalité en rappelant la phrase de Pierre Mendes France « un pays qui n’est pas capable d’équilibrer ses finances publiques est un pays qui s’abandonne ». Quel pourrait être alors le ou les modèle de gouvernance des finances publiques dans un monde de multi crise ?
Je n’ai pas la prétention d’y répondre mais la résilience est en lien avec la maitrise des finances publiques et plus globalement avec l’efficience de la gouvernance publique ..Je ne voudrais pas donner le pouvoir aux comptables mais je demande aux comptables de rendre les decideurs et les citoyens lucides et de ne pas rester dans le clair-obscur. Les comptables sont les témoins d’une réalité financière d’une réalité budgétaire .Objectivement dans la comptabilité publique nous avons d’immenses progrès à faire .Je plaide pour que l’on présente chaque année aux citoyens ,la situation globale des finances publiques en agrégeant les comptes de l’Etat , des Collectivités locales, de la sécurité sociale pour que les citoyens aient conscience de cette réalité .Pour que l’on ait la volonté de se projeter dans l’avenir et d’évaluer les trajectoires de dettes publiques sur des périodes suffisamment longues .Très souvent nos gestions publiques sont des gestions à court terme .Il faut aller vers des pluri annualités avec des engagements que l’on puisse respecter .Il faudrait donner aux lois de programmation pluriannuelles ,la force constitutionnelles et éviter de vivre dans l’illusion et l’incantation .
Dans son mot de clôture Michel Bouvier président de Fondafip a rappelé ce moment fort où il fallait impérativement réfléchir sur le modèle des finances publiques pour être en phase à une réalité internationale et en phase à une réalité sociale complexe qui met au cœur la question du consentement à l’impôt..
Quand on prépare un budget il faut s’interroger avant tout sur le niveau des recettes. Très souvent on pense qu’il y aura une croissance substantielle. Force est de constater par exemple qu’en France la croissance stagne depuis une quarantaine d’années. La difficulté que nous avons à mobiliser les ressources énergétiques sont un facteur décisif. Il faut nous adapter dans ce monde en évitant ce que j’ai appelé les singularités périlleuses et en se projetant dans l’avenir. En tenant compte par exemple de fiscalités qui tiennent compte de l’ouverture internationale des marchés .On taxe souvent la production or taxer la production c’est organiser la délocalisation des entreprises et on finit par altérer la compétitivité de nos producteurs .ce n’est pas un débat facile et il faut imaginer d’autres ressources comme les impôts de consommation avec la TVA ..Pour faire face aux chocs que nous avons évoquée pour pouvoir mobiliser les différents acteurs , il faut avoir des réserves , il faut dans le pilotage de la transparence ,de la flexibilité de la souplesse et du pragmatisme.et l faut que le politique fasse une bonne politique.