Par Aziz Boucetta
Le monde n’est pas fait de sentiments et de bonnes intentions ; tout y est fonction d’intérêt, tout y est question de calcul, d’avancées et de reculs. La réciprocité entre dans ce schéma, car elle ne peut ni ne doit être appliquée à tous les pays qui réclament un visa pour les Marocains se rendant chez eux. La décision de demander un visa d’entrée sur le territoire doit répondre à certains critères, et aussi à certaines questions.
Pourquoi instaure-t-on un visa ? Pour un ensemble de raisons, allant de l’impératif de sécurité à la crainte de migrations, en passant par le besoin de contrôle, mais aussi la quête de la solvabilité financière du visiteur … et il y a aussi la réciprocité pour la réciprocité, surtout quand l’acte initial est commis, inamicalement, par un pays ou un groupe de pays amis ou proches.
Etats-Unis, Canada, Japon, en Amérique latine, en Asie ou dans d’autres contrées, l’application d’un visa d’entrée pour les Marocains demeure fait ordinaire car il remonte à loin et les relations ne sont pas de la même nature que celles que le royaume entretient avec son « étranger proche », ce même étranger dont les ressortissants peuvent accéder à notre sol, y demeurer ou en partir… simplement en le décidant.
Il est temps que cela change, depuis que la procédure de délivrance d’un visa Schengen relève davantage de l’humiliation collective et de la collecte d’informations que d’une politique sensée, étant entendu que les Etats Schengen et leurs ressortissants bénéficient de bien des avantages au Maroc, pour toute activité qui serait la leur.
Depuis près de quarante ans que le visa d’entrée dans l’Europe voisine a été imposé aux Marocains, les procédures se sont progressivement durci, alors même que les relations économiques s’approfondissaient et les partenariats, souvent inéquitables, fleurissaient. Simple déclaration (dyptique) dans les années 80, puis instauration du visa, demandé auprès des consulats, puis durcissement des règles d’accès auxdits consulats et aussi d’obtention du précieux sésame, puis interdiction pure et simple de fouler le sol des consulats, par l’externalisation de la procédure, pourtant éminemment souveraine, à des sociétés privées.
Et bien, aujourd’hui, il faut réfléchir à une réciprocité « bienveillante », au nom de l’intérêt supérieur de l’Etat, de la dignité des Marocains et de la solvabilité/intégrité des visiteurs européens dans le royaume. Et il ne faut pas craindre la disette touristique, le Covid ayant montré la résilience des Marocains et de leur secteur tourisme, malgré les difficultés.
Le Maroc est certes une terre d’ouverture, d‘hospitalité et de générosité, on le sait pour l’avoir trop répété… Pour cette raison, il ne faut donc pas s’enfermer ou devenir désagréable, inhospitalier, xénophobe. Mais il est important de limiter l’entrée de notre pays à ceux qui le méritent et poser des règles à la venue de ceux qui, simplement, le décident, et y accèdent gratuitement. Or, plusieurs travaux montrent que la gratuité peut entraîner une dévalorisation de l’offre, en étant associée à une qualité faible.
Aussi, pour les ressortissants des Etats Schengen qui imposent des visas d’entrée aux Marocains, sans véritable justification ni raison honnête, ou qui compliquent inexplicablement les procédures d’obtention de ce visa… l’idée est d’imposer un visa d’entrée dans le royaume, délivré à leur arrivée, dans un bureau dédié (ONMT ou autre), avant le poste de police et moyennant le paiement d’une somme de 50 à 100 euros, après avoir indiqué la durée du séjour.
Si dépassement de cette durée il y a plus tard, la personne concernée devra s’acquitter d’une amende et, en cas d’impossibilité, résider dans un hôtel de son choix jusqu’à règlement. Et si changement de statut, la personne devra quitter le pays avant d’y revenir. On peut même affiner les procédures jusqu’à offrir des « visas multiples » aux véritables amis du Maroc, achetables en ligne, pour leur évier les files d’attente…
C’est cela, la « réciprocité douce » à cette politique inique de tant de pays Schengen qui se croient autorisés à entraver le droit des Marocains à la mobilité internationale, qui se pensent investis d’une mission de protection de leurs pays contre nos concitoyens, qui se complaisent dans cette impunité que leur apporte le silence du Maroc. Maintenir ce silence, c’est afficher sa faiblesse, au mieux, laisser prospérer un hégémon dépassé au pire, et cultiver un complexe à l’égard d’une Europe de moins en moins « Lumières », peuplée d’une classe politique de plus en plus « ordurière ».
Pourquoi, en effet, le Maroc réagit-il avec force quand Bruxelles ou Strasbourg pèchent par indélicatesse, et ne dit rien quand Schengen manque de finesse ?...
On ne répond pas à des mesures injustes et brutales par leurs pareilles, mais il n’est pas interdit de défendre la dignité des Marocains par l’introduction de procédures « douces », qui pourraient être « compliquées » le cas échéant.
Pourquoi instaure-t-on un visa ? Pour un ensemble de raisons, allant de l’impératif de sécurité à la crainte de migrations, en passant par le besoin de contrôle, mais aussi la quête de la solvabilité financière du visiteur … et il y a aussi la réciprocité pour la réciprocité, surtout quand l’acte initial est commis, inamicalement, par un pays ou un groupe de pays amis ou proches.
Etats-Unis, Canada, Japon, en Amérique latine, en Asie ou dans d’autres contrées, l’application d’un visa d’entrée pour les Marocains demeure fait ordinaire car il remonte à loin et les relations ne sont pas de la même nature que celles que le royaume entretient avec son « étranger proche », ce même étranger dont les ressortissants peuvent accéder à notre sol, y demeurer ou en partir… simplement en le décidant.
Il est temps que cela change, depuis que la procédure de délivrance d’un visa Schengen relève davantage de l’humiliation collective et de la collecte d’informations que d’une politique sensée, étant entendu que les Etats Schengen et leurs ressortissants bénéficient de bien des avantages au Maroc, pour toute activité qui serait la leur.
Depuis près de quarante ans que le visa d’entrée dans l’Europe voisine a été imposé aux Marocains, les procédures se sont progressivement durci, alors même que les relations économiques s’approfondissaient et les partenariats, souvent inéquitables, fleurissaient. Simple déclaration (dyptique) dans les années 80, puis instauration du visa, demandé auprès des consulats, puis durcissement des règles d’accès auxdits consulats et aussi d’obtention du précieux sésame, puis interdiction pure et simple de fouler le sol des consulats, par l’externalisation de la procédure, pourtant éminemment souveraine, à des sociétés privées.
Et bien, aujourd’hui, il faut réfléchir à une réciprocité « bienveillante », au nom de l’intérêt supérieur de l’Etat, de la dignité des Marocains et de la solvabilité/intégrité des visiteurs européens dans le royaume. Et il ne faut pas craindre la disette touristique, le Covid ayant montré la résilience des Marocains et de leur secteur tourisme, malgré les difficultés.
Le Maroc est certes une terre d’ouverture, d‘hospitalité et de générosité, on le sait pour l’avoir trop répété… Pour cette raison, il ne faut donc pas s’enfermer ou devenir désagréable, inhospitalier, xénophobe. Mais il est important de limiter l’entrée de notre pays à ceux qui le méritent et poser des règles à la venue de ceux qui, simplement, le décident, et y accèdent gratuitement. Or, plusieurs travaux montrent que la gratuité peut entraîner une dévalorisation de l’offre, en étant associée à une qualité faible.
Aussi, pour les ressortissants des Etats Schengen qui imposent des visas d’entrée aux Marocains, sans véritable justification ni raison honnête, ou qui compliquent inexplicablement les procédures d’obtention de ce visa… l’idée est d’imposer un visa d’entrée dans le royaume, délivré à leur arrivée, dans un bureau dédié (ONMT ou autre), avant le poste de police et moyennant le paiement d’une somme de 50 à 100 euros, après avoir indiqué la durée du séjour.
Si dépassement de cette durée il y a plus tard, la personne concernée devra s’acquitter d’une amende et, en cas d’impossibilité, résider dans un hôtel de son choix jusqu’à règlement. Et si changement de statut, la personne devra quitter le pays avant d’y revenir. On peut même affiner les procédures jusqu’à offrir des « visas multiples » aux véritables amis du Maroc, achetables en ligne, pour leur évier les files d’attente…
C’est cela, la « réciprocité douce » à cette politique inique de tant de pays Schengen qui se croient autorisés à entraver le droit des Marocains à la mobilité internationale, qui se pensent investis d’une mission de protection de leurs pays contre nos concitoyens, qui se complaisent dans cette impunité que leur apporte le silence du Maroc. Maintenir ce silence, c’est afficher sa faiblesse, au mieux, laisser prospérer un hégémon dépassé au pire, et cultiver un complexe à l’égard d’une Europe de moins en moins « Lumières », peuplée d’une classe politique de plus en plus « ordurière ».
Pourquoi, en effet, le Maroc réagit-il avec force quand Bruxelles ou Strasbourg pèchent par indélicatesse, et ne dit rien quand Schengen manque de finesse ?...
On ne répond pas à des mesures injustes et brutales par leurs pareilles, mais il n’est pas interdit de défendre la dignité des Marocains par l’introduction de procédures « douces », qui pourraient être « compliquées » le cas échéant.
Rédigé par Aziz Boucetta sur Panorapost