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Par Taoufiq Boudchiche, Economiste.
Dotée d’une nouvelle grille de lecture des principaux enjeux d’avenir, la veille prospective exploratoire de l’IRES a pour objectif principal le décryptage stratégique des grandes évolutions à l’échelle mondiale, régionale et nationale en décelant les signaux forts et les faits porteurs d'avenir susceptibles d’impacter la trajectoire de développement du Maroc et son positionnement international.
Une « méta-grille », est-t-il précisé dans le document, qui repose sur cinq piliers d’analyse, à savoir : « Human centric », « Nature-centric », « Gouvernance », « Exponentialité », « Planétarisation ». Il faudra probablement se familiariser avec certains de ces concepts quelque peu « savants » issus de l’analyse conduite par l’IRES dont une synthèse globale est résumée en page 10 dans la cartographie des émergences (selon une approche en forme de radar).
En guise de résumé, pour les lecteurs, les tendances émergentes en lien avec le pilier "Human-centric" traitent de la dégradation de la santé mentale, l’effritement des valeurs humaines, l’influence des réseaux sociaux sur les jeunes, la question des influenceurs, la place du travail, la remise en cause de la surconsommation ainsi que le vieillissement de la population mondiale.
Les changements émergents inhérents au pilier "Nature-centric" mettent en évidence les impacts de la progression vers les limites planétaires. Ainsi que ceux respectivement de la bio résistance, de la dégradation de la biodiversité, l’élévation du niveau des mers, le gaspillage alimentaire, la perte de fertilité des sols,.
Les faits porteurs d'avenir concernant la gouvernance sont résumés, au niveau de l'ASP 2023, comme suit : la digitalisation de l’administration, la multiplication exponentielle des sources d’information engendrant une diversification de l’information, l’élargissement de l’accès à l’information spécialisée et l'autonomisation mais aussi l’intensification du risque de manipulation et des fakenews.
De même, sur le registre de la gouvernance, sont observées, les évolutions vers la perte de confiance dans les élites politiques ou encore le phénomène de post-vérité. Celui-ci est décrit comme étant la propagation d’informations qui correspondent à une vision trompeuse, déformée et subjective de la réalité issue des préjugés et convictions personnelles. Parmi les enjeux de gouvernance sont en outre décrits entre autres la question de la radicalisation de la politique entraînant des prises de décision populistes, celle de la remise en cause des institutions internationales pouvant conduire à l’éclatement du système multilatéral ou encore la question de la surveillance de masse.
Les évolutions qui touchent le pilier de l’exponentialité sont reliées à plusieurs points fondamentaux tels que l’essor des biotechnologies et ses impacts sur l’éthique, la soutenabilité et la sécurité, celui de la blockchain qui génère des écosystèmes innovants dans la finance, la santé, la logistique, l’énergie…. Sont concernés également la « cloudification » des données, l’intelligence artificielle, l’énergie solaire photovoltaïque dont les coûts ont baissé de 88 % entre 2010 et 2021 et son rendement passant de 13,8 % à 17,2 % entre temps. Des évolutions qui seraient des incitations à une utilisation future de cette forme d’énergie à grande échelle, notamment, pour alimenter une filière hydrogène vert.
La planétarisation, autre notion nouvelle forte proposée par l’IRES, nous introduit dans plusieurs problématiques dont celles de l’artificialisation des littoraux, les réfugiés climatiques, le seuil critique de la pollution plastique, la crise mondiale de l’eau douce en référence à la pénurie croissante d’eau potable sûre et accessible. Selon l’ONU, en 2020, 26% de la population mondiale (2 milliards de personnes n’avaient pas accès à des services d’eau potable et 46 % n’avaient pas accès à des services d’assainissement tandis que 2 à 3 milliards de personnes font face à des pénuries d’eau pendant au moins un mois par an dans le monde).
D’autres phénomènes émergents sont associés au concept de planétarisation telle que la métropolisation: le nombre de métropoles dans le monde passerait de 33 en 2023 à 47 en 2050 dont 4 de plus en Afrique et 7 en Asie. Elles sont sources de pression sur l’environnement, l’infrastructure, l’équité sociale…
Au Maroc, par exemple, Casablanca est devenue une métropole majeure et Marrakech est en voie de métropolisation.
L’un des objectifs recherchés par la réalisation de cette remarquable publication, qui sera actualisée annuellement, est celui d’offrir aux décideurs et aux citoyens une vision claire et synthétique des grandes émergences structurantes dans un monde en profonde mutation, de plus en plus volatile, incertain, complexe et ambigu (VUCA). La publication est agrémentée d’une riche bibliographie ainsi que d’un glossaire précis des notions et concepts proposés.
Une « méta-grille », est-t-il précisé dans le document, qui repose sur cinq piliers d’analyse, à savoir : « Human centric », « Nature-centric », « Gouvernance », « Exponentialité », « Planétarisation ». Il faudra probablement se familiariser avec certains de ces concepts quelque peu « savants » issus de l’analyse conduite par l’IRES dont une synthèse globale est résumée en page 10 dans la cartographie des émergences (selon une approche en forme de radar).
En guise de résumé, pour les lecteurs, les tendances émergentes en lien avec le pilier "Human-centric" traitent de la dégradation de la santé mentale, l’effritement des valeurs humaines, l’influence des réseaux sociaux sur les jeunes, la question des influenceurs, la place du travail, la remise en cause de la surconsommation ainsi que le vieillissement de la population mondiale.
Les changements émergents inhérents au pilier "Nature-centric" mettent en évidence les impacts de la progression vers les limites planétaires. Ainsi que ceux respectivement de la bio résistance, de la dégradation de la biodiversité, l’élévation du niveau des mers, le gaspillage alimentaire, la perte de fertilité des sols,.
Les faits porteurs d'avenir concernant la gouvernance sont résumés, au niveau de l'ASP 2023, comme suit : la digitalisation de l’administration, la multiplication exponentielle des sources d’information engendrant une diversification de l’information, l’élargissement de l’accès à l’information spécialisée et l'autonomisation mais aussi l’intensification du risque de manipulation et des fakenews.
De même, sur le registre de la gouvernance, sont observées, les évolutions vers la perte de confiance dans les élites politiques ou encore le phénomène de post-vérité. Celui-ci est décrit comme étant la propagation d’informations qui correspondent à une vision trompeuse, déformée et subjective de la réalité issue des préjugés et convictions personnelles. Parmi les enjeux de gouvernance sont en outre décrits entre autres la question de la radicalisation de la politique entraînant des prises de décision populistes, celle de la remise en cause des institutions internationales pouvant conduire à l’éclatement du système multilatéral ou encore la question de la surveillance de masse.
Les évolutions qui touchent le pilier de l’exponentialité sont reliées à plusieurs points fondamentaux tels que l’essor des biotechnologies et ses impacts sur l’éthique, la soutenabilité et la sécurité, celui de la blockchain qui génère des écosystèmes innovants dans la finance, la santé, la logistique, l’énergie…. Sont concernés également la « cloudification » des données, l’intelligence artificielle, l’énergie solaire photovoltaïque dont les coûts ont baissé de 88 % entre 2010 et 2021 et son rendement passant de 13,8 % à 17,2 % entre temps. Des évolutions qui seraient des incitations à une utilisation future de cette forme d’énergie à grande échelle, notamment, pour alimenter une filière hydrogène vert.
La planétarisation, autre notion nouvelle forte proposée par l’IRES, nous introduit dans plusieurs problématiques dont celles de l’artificialisation des littoraux, les réfugiés climatiques, le seuil critique de la pollution plastique, la crise mondiale de l’eau douce en référence à la pénurie croissante d’eau potable sûre et accessible. Selon l’ONU, en 2020, 26% de la population mondiale (2 milliards de personnes n’avaient pas accès à des services d’eau potable et 46 % n’avaient pas accès à des services d’assainissement tandis que 2 à 3 milliards de personnes font face à des pénuries d’eau pendant au moins un mois par an dans le monde).
D’autres phénomènes émergents sont associés au concept de planétarisation telle que la métropolisation: le nombre de métropoles dans le monde passerait de 33 en 2023 à 47 en 2050 dont 4 de plus en Afrique et 7 en Asie. Elles sont sources de pression sur l’environnement, l’infrastructure, l’équité sociale…
Au Maroc, par exemple, Casablanca est devenue une métropole majeure et Marrakech est en voie de métropolisation.
L’un des objectifs recherchés par la réalisation de cette remarquable publication, qui sera actualisée annuellement, est celui d’offrir aux décideurs et aux citoyens une vision claire et synthétique des grandes émergences structurantes dans un monde en profonde mutation, de plus en plus volatile, incertain, complexe et ambigu (VUCA). La publication est agrémentée d’une riche bibliographie ainsi que d’un glossaire précis des notions et concepts proposés.
Télécharger L’Annual Survey Paper ASP 2023 de l’IRES