Hypocrisie à la Britannique


Rédigé par le Vendredi 30 Aout 2024

Alors que le monde observe avec consternation les conflits et les crises humanitaires se multiplier, une question revient sans cesse : où sont passés les grands principes humanitaires de l’Occident ?



Alors que le monde observe avec consternation les conflits et les crises humanitaires se multiplier, une question revient sans cesse : où sont passés les grands principes humanitaires de l’Occident ? Le Royaume-Uni, en particulier, semble avoir pris un malin plaisir à afficher une hypocrisie sans nom, en refusant d'accueillir des réfugiés venus de zones de guerre, tout en arborant fièrement les bannières des droits de l’homme et de la démocratie.

Dernièrement, les autorités britanniques ont refusé l’entrée sur leur territoire à des réfugiés érythréens, irakiens et syriens en provenance d’Israël, les renvoyant dans un système qui ne semble avoir ni tête ni queue. En refusant ces demandeurs d’asile, le Royaume-Uni envoie un message clair : les discours grandiloquents sur l'accueil et la solidarité internationale, c’est bon pour les conférences et les plateaux télé, mais en réalité, on préfère garder nos frontières bien fermées.

Le Royaume-Uni justifie son refus d'accueillir ces réfugiés en invoquant des accords et des lois qui, comme souvent, sont interprétés à la convenance de ceux qui veulent garder les portes bien verrouillées. Pourtant, ces mêmes pays qui se targuent d’être les champions des droits de l’homme sont toujours les premiers à dénoncer les violations de ces droits ailleurs. On ne peut pas être plus sélectif.

Dans le cas des réfugiés érythréens, irakiens et syriens, il s’agit de personnes qui fuient des régimes oppressifs, des conflits interminables et des conditions de vie insupportables. Mais le Royaume-Uni, lui, préfère détourner le regard, adoptant une attitude indigne d’un pays qui se dit défenseur des opprimés. Les discours officiels se parent de mots doux comme « sécurité », « légalité », ou « contrôle des frontières », mais ils ne masquent en rien la réalité d’un rejet pur et simple de l’humanité de ces personnes.

Et qu’en est-il de ces fameux accords internationaux, que le Royaume-Uni s’empresse de citer lorsqu’il s’agit de justifier ses positions ? Ces mêmes accords qui sont censés protéger les plus vulnérables sont aujourd’hui utilisés comme prétextes pour se défausser de toute responsabilité. Au lieu d'accueillir ces réfugiés, Londres préfère fermer ses portes et pointer du doigt d’autres nations, les accusant de ne pas faire assez. L’ironie est à son comble lorsque l’on se souvient que le Royaume-Uni a été parmi les premiers à s'engager dans des interventions militaires qui ont contribué à la déstabilisation de certaines des régions d'où proviennent ces réfugiés.

L’hypocrisie de l’Occident atteint ici des sommets. Comment un pays peut-il prétendre promouvoir la paix et la démocratie tout en rejetant ceux qui cherchent simplement un endroit sûr pour vivre ? On parle de solidarité comme d’une valeur sacrée, mais elle ne semble s’appliquer qu’à ceux qui sont déjà de l’autre côté de la barrière. Pour ceux qui sont encore de l'autre côté, c'est un long parcours semé de rejet et de désillusion.

Le Royaume-Uni n’est pas seul dans cette hypocrisie, mais il en est un exemple flagrant. En choisissant de fermer les portes à ces réfugiés, il trahit non seulement ses propres principes, mais aussi ceux de la communauté internationale qu’il prétend défendre. Pendant ce temps, les réfugiés sont ballottés d’un pays à l’autre, traités comme des indésirables, des encombrants que personne ne veut prendre en charge.

Il est grand temps que l’Occident, et le Royaume-Uni en particulier, prennent leurs responsabilités. Les discours ne suffisent plus ; il faut des actions concrètes. Accueillir des réfugiés ne devrait pas être une faveur, mais un devoir moral pour tous ceux qui se targuent d’être les défenseurs des droits humains. Fermer les portes, c’est fermer les yeux sur la souffrance de milliers de personnes. Et cela, ni le Royaume-Uni, ni aucun autre pays ne devrait s’en enorgueillir.

En rejetant ces réfugiés, le Royaume-Uni ne se contente pas de refuser une demande d’asile ; il refuse une part de son humanité. C’est cette hypocrisie que l’histoire retiendra, et non les discours pompeux prononcés dans les salons feutrés des conférences internationales.

C’est une honte, et c’est un appel à revoir non seulement les politiques, mais aussi les valeurs qui les sous-tendent. Car à la fin, ce n’est pas seulement une question de lois ou de frontières ; c’est une question de dignité humaine, de justice et de courage moral. Et sur ce point, le Royaume-Uni a encore beaucoup à apprendre.

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Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la… En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 30 Aout 2024
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