Une rente qui rassure… mais qui fragilise
L’Algérie reste l’un des géants énergétiques du continent africain. Avec une production de pétrole et de gaz qui représente près de la moitié des recettes budgétaires et plus de 85 % des exportations, l’économie du pays repose toujours massivement sur ses hydrocarbures. Cette dépendance, loin d’être un simple héritage, s’est même consolidée depuis le Hirak de 2019, en raison de la flambée des cours mondiaux consécutive à la guerre en Ukraine. En 2022, les revenus du secteur ont bondi à 60 milliards d’euros, offrant un ballon d’oxygène au régime.
Mais cette embellie est trompeuse. L’économie algérienne reste terriblement vulnérable aux chocs exogènes. En 2020, lors de la pandémie, Sonatrach, la compagnie nationale, n’avait mobilisé que 20 milliards de dinars d’investissement — moitié moins qu’en année normale. Cette volatilité empêche toute planification sérieuse, tant au niveau industriel que budgétaire.
Stagnation de la production : un signal d’alerte
Depuis plus d’une décennie, la production pétrolière et gazière algérienne stagne, avec une croissance annuelle de seulement 1 à 2 % les bonnes années. Les infrastructures vieillissent, les investissements en exploration et maintenance sont insuffisants, et les partenariats internationaux, bien que nombreux, restent bloqués à l’étape des intentions. Le géant américain ExxonMobil, par exemple, exige des allègements fiscaux avant tout engagement ferme dans l’exploitation du gaz de schiste.
De plus, les projets pétroliers sont contraints par la loi de 1971 qui garantit à Sonatrach la majorité des parts, limitant l’appétit des investisseurs. Ce cadre légal freine l’apport technologique et financier nécessaire pour relancer le secteur. Résultat : les exportations de gaz ont chuté de 21 % en octobre 2024, un signal inquiétant à l’heure où Alger cherche à s’imposer comme fournisseur fiable pour l’Europe.
Une transition énergétique à la traîne
Face à l’épuisement progressif des réserves fossiles et à l’augmentation de la demande intérieure (notamment en électricité), l’Algérie est confrontée à l’urgence d’une transition énergétique. Pourtant, les investissements dans le solaire et les renouvelables restent modestes. En 2024, la capacité installée en énergies renouvelables a reculé par rapport à 2017, malgré quelques annonces d’extensions solaires dans le sud du pays.
Le paradoxe est cruel : bien que dotée d’un ensoleillement exceptionnel et d’un potentiel géographique immense, l’Algérie accuse un retard manifeste dans les énergies vertes, tandis que ses voisins, comme le Maroc, ont engagé depuis plusieurs années une stratégie de transition énergétique volontariste.
Une bombe sociale à retardement
La demande intérieure en énergie explose avec la croissance démographique, grignotant la part exportable. Le modèle actuel, basé sur une énergie subventionnée et un faible rendement énergétique, n’est plus viable. Le maintien de la paix sociale à coup de carburants bon marché et de salaires non productifs (3 millions de chômeurs indemnisés) constitue une impasse économique et budgétaire.
L’Algérie est à la croisée des chemins. Continuer à s’accrocher à une rente épuisable ou investir dans l’après-pétrole ? La transition énergétique ne peut plus être un simple discours. Elle doit devenir une stratégie de survie nationale.
Mais cette embellie est trompeuse. L’économie algérienne reste terriblement vulnérable aux chocs exogènes. En 2020, lors de la pandémie, Sonatrach, la compagnie nationale, n’avait mobilisé que 20 milliards de dinars d’investissement — moitié moins qu’en année normale. Cette volatilité empêche toute planification sérieuse, tant au niveau industriel que budgétaire.
Stagnation de la production : un signal d’alerte
Depuis plus d’une décennie, la production pétrolière et gazière algérienne stagne, avec une croissance annuelle de seulement 1 à 2 % les bonnes années. Les infrastructures vieillissent, les investissements en exploration et maintenance sont insuffisants, et les partenariats internationaux, bien que nombreux, restent bloqués à l’étape des intentions. Le géant américain ExxonMobil, par exemple, exige des allègements fiscaux avant tout engagement ferme dans l’exploitation du gaz de schiste.
De plus, les projets pétroliers sont contraints par la loi de 1971 qui garantit à Sonatrach la majorité des parts, limitant l’appétit des investisseurs. Ce cadre légal freine l’apport technologique et financier nécessaire pour relancer le secteur. Résultat : les exportations de gaz ont chuté de 21 % en octobre 2024, un signal inquiétant à l’heure où Alger cherche à s’imposer comme fournisseur fiable pour l’Europe.
Une transition énergétique à la traîne
Face à l’épuisement progressif des réserves fossiles et à l’augmentation de la demande intérieure (notamment en électricité), l’Algérie est confrontée à l’urgence d’une transition énergétique. Pourtant, les investissements dans le solaire et les renouvelables restent modestes. En 2024, la capacité installée en énergies renouvelables a reculé par rapport à 2017, malgré quelques annonces d’extensions solaires dans le sud du pays.
Le paradoxe est cruel : bien que dotée d’un ensoleillement exceptionnel et d’un potentiel géographique immense, l’Algérie accuse un retard manifeste dans les énergies vertes, tandis que ses voisins, comme le Maroc, ont engagé depuis plusieurs années une stratégie de transition énergétique volontariste.
Une bombe sociale à retardement
La demande intérieure en énergie explose avec la croissance démographique, grignotant la part exportable. Le modèle actuel, basé sur une énergie subventionnée et un faible rendement énergétique, n’est plus viable. Le maintien de la paix sociale à coup de carburants bon marché et de salaires non productifs (3 millions de chômeurs indemnisés) constitue une impasse économique et budgétaire.
L’Algérie est à la croisée des chemins. Continuer à s’accrocher à une rente épuisable ou investir dans l’après-pétrole ? La transition énergétique ne peut plus être un simple discours. Elle doit devenir une stratégie de survie nationale.
Dossier spécial de "L'Eco Business" de ce week-end sur l'Algérie économiquement parlant :
1-L’illusion de la diversification économique en Algérie : entre annonces présidentielles et réalités structurelles
Focus sur les retards, blocages administratifs et dépendance persistante au pétrole malgré des projets emblématiques.
2-Hydrocarbures : le talon d’Achille de l’économie algérienne face aux enjeux de transition énergétique
Analyse des limites de Sonatrach, la faible part des renouvelables, et les conséquences des investissements insuffisants.
3-L’inflation algérienne vue du quotidien : quand un poulet coûte 10 % du SMIC
Témoignages et données sur l’impact de l’inflation sur les ménages, et le désajustement des salaires publics.
4-Les contradictions du modèle social algérien : subventions, chômage indemnisé et inactivité de masse
Enquête sur les effets pervers du système de redistribution, et l’incapacité à stimuler l’emploi productif.
5-Le pari raté de la politique industrielle : que reste-t-il de l’ambition d’un "Made in Algeria"?
Bilan des projets (automobile, sidérurgie, ciment), obstacles à l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
6-Algérie-UE : vers une guerre commerciale larvée ?
Analyse des tensions autour des restrictions à l’exportation, les réactions de Bruxelles et les risques pour les IDE.
7-La transition énergétique algérienne : entre potentiel solaire et dépendance fossile
Algérie : le soleil brille, mais la transition énergétique reste dans l’ombre
8-Jeunesse algérienne : génération sacrifiée ou force économique ignorée ?
Un capital humain sous-exploité
Focus sur les retards, blocages administratifs et dépendance persistante au pétrole malgré des projets emblématiques.
2-Hydrocarbures : le talon d’Achille de l’économie algérienne face aux enjeux de transition énergétique
Analyse des limites de Sonatrach, la faible part des renouvelables, et les conséquences des investissements insuffisants.
3-L’inflation algérienne vue du quotidien : quand un poulet coûte 10 % du SMIC
Témoignages et données sur l’impact de l’inflation sur les ménages, et le désajustement des salaires publics.
4-Les contradictions du modèle social algérien : subventions, chômage indemnisé et inactivité de masse
Enquête sur les effets pervers du système de redistribution, et l’incapacité à stimuler l’emploi productif.
5-Le pari raté de la politique industrielle : que reste-t-il de l’ambition d’un "Made in Algeria"?
Bilan des projets (automobile, sidérurgie, ciment), obstacles à l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
6-Algérie-UE : vers une guerre commerciale larvée ?
Analyse des tensions autour des restrictions à l’exportation, les réactions de Bruxelles et les risques pour les IDE.
7-La transition énergétique algérienne : entre potentiel solaire et dépendance fossile
Algérie : le soleil brille, mais la transition énergétique reste dans l’ombre
8-Jeunesse algérienne : génération sacrifiée ou force économique ignorée ?
Un capital humain sous-exploité