Hélène Laporte, une alliée du Maroc ? Rien n’est moins sûr
La nomination d'Hélène Laporte à la tête du groupe d'amitié France-Maroc à l'Assemblée nationale française suscite une vague d'interrogations. Membre du Rassemblement national (RN), un parti historiquement critique envers l'immigration et les relations commerciales avec certains pays, sa présidence pose la question de la nature réelle de cette amitié parlementaire. S'agit-il d'un rapprochement sincère ou d'une posture stratégique visant à redéfinir les relations franco-marocaines sous un prisme différent ?
Le 13 janvier, le RN a obtenu la présidence du groupe d’amitié France-Maroc grâce à la règle du « tourniquet », un système qui permet aux groupes parlementaires de s'attribuer à tour de rôle des présidences de groupes d'amitié.
Avec une vingtaine de pays en lice, le RN a dès lors mis le Maroc en priorité, marquant ainsi une volonté d'affirmer une relation privilégiée. Officiellement, selon l’entourage de Marine Le Pen, ce choix s’explique par le rôle diplomatique et économique du Royaume, ainsi que par son importance dans la gestion des flux migratoires et la présence d’une forte diaspora marocaine en France. Mais ce discours contraste avec certaines positions passées du parti et de la députée Laporte elle-même.
Laporte, qui siège à la Commission des affaires économiques, est connue pour ses prises de position protectionnistes. Lors de la visite historique d’Emmanuel Macron au Maroc, au cours de laquelle il a réaffirmé la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara, elle s’est illustrée par une critique acerbe d’un autre pan des relations bilatérales : l’accord commercial entre les deux pays. Le 30 octobre, elle adressait ainsi un message sur les réseaux sociaux à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, exhortant la France à mettre fin à l’exonération de droits de douane sur la tomate marocaine, jugée responsable d’une concurrence « déloyale » pesant sur les agriculteurs français.
Difficile dès lors de ne pas percevoir une contradiction entre la fonction qu’elle endosse et ses positions passées. Peut-on prétendre être un acteur-clé du dialogue bilatéral tout en appelant à restreindre un accord commercial essentiel pour l’économie marocaine ? Cette posture ambiguë suscite un certain scepticisme au sein de l’opinion publique marocaine, notamment sur les réseaux sociaux où certains internautes qualifient cette nomination de « mauvais choix ».
Il est évident que la présidence d’Hélène Laporte au sein du groupe d’amitié France-Maroc sera scrutée avec attention. Si la nomination d’un membre du Rassemblement national peut, dans une certaine mesure, témoigner d’un réajustement du discours du parti sur les relations internationales, elle soulève également des interrogations légitimes sur la sincérité de cet engagement. Ce positionnement marquera-t-il une inflexion dans la politique du RN ou restera-t-il cantonné à un jeu d’influence politique à court terme ?
Le Maroc, partenaire historique de la France, observera avec vigilance les actions concrètes de cette présidence. Loin des effets d’annonce, c’est par des gestes tangibles et un dialogue constructif que la relation bilatérale pourra être consolidée. En attendant, l’incertitude demeure : cette nomination constitue-t-elle un simple épisode diplomatique ou le prélude à une redéfinition des rapports entre les deux pays ?
Le 13 janvier, le RN a obtenu la présidence du groupe d’amitié France-Maroc grâce à la règle du « tourniquet », un système qui permet aux groupes parlementaires de s'attribuer à tour de rôle des présidences de groupes d'amitié.
Avec une vingtaine de pays en lice, le RN a dès lors mis le Maroc en priorité, marquant ainsi une volonté d'affirmer une relation privilégiée. Officiellement, selon l’entourage de Marine Le Pen, ce choix s’explique par le rôle diplomatique et économique du Royaume, ainsi que par son importance dans la gestion des flux migratoires et la présence d’une forte diaspora marocaine en France. Mais ce discours contraste avec certaines positions passées du parti et de la députée Laporte elle-même.
Laporte, qui siège à la Commission des affaires économiques, est connue pour ses prises de position protectionnistes. Lors de la visite historique d’Emmanuel Macron au Maroc, au cours de laquelle il a réaffirmé la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara, elle s’est illustrée par une critique acerbe d’un autre pan des relations bilatérales : l’accord commercial entre les deux pays. Le 30 octobre, elle adressait ainsi un message sur les réseaux sociaux à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, exhortant la France à mettre fin à l’exonération de droits de douane sur la tomate marocaine, jugée responsable d’une concurrence « déloyale » pesant sur les agriculteurs français.
Difficile dès lors de ne pas percevoir une contradiction entre la fonction qu’elle endosse et ses positions passées. Peut-on prétendre être un acteur-clé du dialogue bilatéral tout en appelant à restreindre un accord commercial essentiel pour l’économie marocaine ? Cette posture ambiguë suscite un certain scepticisme au sein de l’opinion publique marocaine, notamment sur les réseaux sociaux où certains internautes qualifient cette nomination de « mauvais choix ».
Il est évident que la présidence d’Hélène Laporte au sein du groupe d’amitié France-Maroc sera scrutée avec attention. Si la nomination d’un membre du Rassemblement national peut, dans une certaine mesure, témoigner d’un réajustement du discours du parti sur les relations internationales, elle soulève également des interrogations légitimes sur la sincérité de cet engagement. Ce positionnement marquera-t-il une inflexion dans la politique du RN ou restera-t-il cantonné à un jeu d’influence politique à court terme ?
Le Maroc, partenaire historique de la France, observera avec vigilance les actions concrètes de cette présidence. Loin des effets d’annonce, c’est par des gestes tangibles et un dialogue constructif que la relation bilatérale pourra être consolidée. En attendant, l’incertitude demeure : cette nomination constitue-t-elle un simple épisode diplomatique ou le prélude à une redéfinition des rapports entre les deux pays ?