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La question qui fâche .
Inutile de tourner autour du pot , au risque de tourner en rond , la question du prix du développement devrait être appréhendée du point de vue de la hiérarchisation des priorités dans le budget de l'État , en vue d'une répartition plus équitable des richesses .
Les tensions sociales sont sur le qui vive , elles guettent , sont à l'affût tel une étincelle cherchant une brindille pour mettre le feu , et l'histoire récente de notre pays montre qu'elles reviennent de manière chronique et désespérée nonobstant la violente répression policière qui les réprime .
Que les gouvernements se suivent et se ressemblent avec une majorité composée de six à sept partis , reflétant une carte politique balkanisée et un mode de scrutin sur mesure , a-t-on vraiment tout essayé dans ce pays !?
Peut-on laisser le " Marché " imposer sa loi , à défaut de véritables normes de régulation ?
Non , on se retrouverait avec une société à l'américaine , c'est à dire qui ne prête qu'aux riches avec un système qui ne profite qu'aux favorisés qui ont les moyens pour l'université , les soins de santé etc ..
Un modèle social , à fibre socialiste , n'est plus non plus viable économiquement d'autant plus que chez nous les lobbies d'argent , qui se confondent volontiers avec certaines formations politiques , font en sorte de servir leurs intérêts au mépris de la lutte des classes .
Volonté politique ..
Il y a quelques années , il avait fallu énormément de temps pour comprendre que les dispositions de la nouvelle Constitution ne seraient pas applicables du jour au lendemain , et aujourd'hui on est presque dans la même situation d'attentisme avec ce fameux nouveau modèle de développement
. Et certains partis politiques ont préféré la fuite en avant , arguant que ce texte n'est absolument pas contraignant.
. Et certains partis politiques ont préféré la fuite en avant , arguant que ce texte n'est absolument pas contraignant.
Peut être , mais pour le rendre crédible et qu'une majorité de citoyens puissent en ressentir les effets et les bienfaits , il faudra une volonté politique sans concession aucune afin de le décliner en vision cohérente et efficiente dans chaque région du pays .
C'est juste une question : est-ce vraiment le cas aujourd'hui !?
Le leitmotiv majeur du développement est celui de répondre aux besoins des populations afin de rendre leur niveau et qualité de vie décents .
Il s'agit également d'un impératif de paix et de stabilité sociales qui exige de réduire les inégalités .
A ce sujet , on n'y arrivera certainement pas avec une société en ruines et des salaires trop bas face à un galopant coût de la vie et des prix toujours à la hausse .
Des tensions sociales à désamorcer .
Il ne faut pas oublier également le sous- emploi , et cette volonté affichée de renforcer la classe moyenne mais sans plus , c'est à dire sans actionner le levier du pouvoir d'achat et donc celui des salaires .
Il est urgent de répondre de manière efficiente et déterminée aux nombreuses frustrations afin de désamorcer d'éventuelles tensions sociales futures !
Il est urgent de répondre de manière efficiente et déterminée aux nombreuses frustrations afin de désamorcer d'éventuelles tensions sociales futures !
Les épisodes des Hirak du Rif , de Jerada et de Zagora sont encore présents dans les esprits , et il est à espérer que les leçons seront retenues pour éviter d'autres bombes sociales à retardement .
Sinon , pour évaluer le prix du développement , qu'on nous dise combien notre pays a-t-il besoin de médecins , d'ingénieurs , d'enseignants etc à moyenne et longue échéance !?
Et combien ont définitivement quitté le pays ces deux dernières années ?
Et surtout , de combien , pour financer le développement , vont augmenter les factures de nos charges , nos impots et nos taxes ?
Et surtout , de combien , pour financer le développement , vont augmenter les factures de nos charges , nos impots et nos taxes ?
Il serait intéressant de voir également les expériences de pays qui étaient à notre même niveau de développement au lendemain de l'indépendance et qui sont devenus des géants aujourd'hui .
Ce qui est sûr , c'est que notre développement devra être très compétitif , avec le meilleur rapport qualité- prix en ce qui concerne la gouvernance et la gestion .
Avec la transition démographique qui pointe à l'horizon , et la moitié de la population du pays qui aura moins de 25 ans en 2030, nous ne pouvons plus nous permettre de produire sans arrêt de la pauvreté tous azimuts et des inégalités à n'en plus finir ..
Si nos décideurs ne se décident pas à offrir des alternatives et à allumer des lumières , on risque de suivre le chemin dans l'obscurité .
Alors , face au désespoir et à la résignation , semons les graines de l'espoir . Ceci est la seule véritable bataille que le Maroc doit gagner !