Une sphère sans régulateur clair / La noosphère : nouvel enjeu civilisationnel / Le vide juridique mondial
Le virtuel n’est plus un simple prolongement de notre réalité : il la façonne, l’oriente, parfois même la remplace. C’est cette nouvelle donne que souligne avec acuité le rapport stratégique 2024-2025 de l’IRES : le monde a basculé dans une ère où les algorithmes, les plateformes, les IA et les métavers influencent plus que les gouvernements eux-mêmes. La question n’est plus “quels outils numériques pour la gouvernance ?”, mais bien “quelle gouvernance pour le numérique ?”.
Internet, autrefois perçu comme un espace libre et horizontal, est désormais dominé par une poignée d’acteurs privés aux mains de géants technologiques. Ces plateformes — réseaux sociaux, moteurs de recherche, marketplaces — dictent les règles de visibilité, d’accès à l’information, et parfois même les normes sociales.
Or, ces entités ne sont ni élues, ni réellement régulées. Elles agissent selon des logiques d’optimisation algorithmique, sans obligation de transparence ni de reddition de comptes. Le numérique est devenu un pouvoir diffus, opaque, transnational. Et la gouvernance, une course de rattrapage.
Les législations nationales peinent à suivre. Tandis que l’Union européenne tente, avec le RGPD ou l’AI Act, d’établir des garde-fous, d’autres puissances comme la Chine adoptent des approches de surveillance centralisée. Le reste du monde oscille entre dépendance technologique et tâtonnements juridiques.
Le rapport de l’IRES propose d’imaginer une gouvernance du virtuel fondée sur trois piliers :
Le concept de noosphère — l’espace collectif de la pensée humaine — prend ici tout son sens. Si l’humanité vit désormais connectée, qui veille à la qualité des contenus, à la protection des cerveaux face à la manipulation de masse, à la santé mentale dans l’économie de l’attention ? Le numérique, loin d’être un outil neutre, façonne notre perception du monde. Il influence les émotions, polarise les débats, fragmente les communautés.
Sans une gouvernance éclairée du virtuel, le monde réel sera de plus en plus déformé, biaisé, conflictuel. Il est donc urgent de ne plus laisser le monde numérique à la dérive technologique.
Internet, autrefois perçu comme un espace libre et horizontal, est désormais dominé par une poignée d’acteurs privés aux mains de géants technologiques. Ces plateformes — réseaux sociaux, moteurs de recherche, marketplaces — dictent les règles de visibilité, d’accès à l’information, et parfois même les normes sociales.
Or, ces entités ne sont ni élues, ni réellement régulées. Elles agissent selon des logiques d’optimisation algorithmique, sans obligation de transparence ni de reddition de comptes. Le numérique est devenu un pouvoir diffus, opaque, transnational. Et la gouvernance, une course de rattrapage.
Les législations nationales peinent à suivre. Tandis que l’Union européenne tente, avec le RGPD ou l’AI Act, d’établir des garde-fous, d’autres puissances comme la Chine adoptent des approches de surveillance centralisée. Le reste du monde oscille entre dépendance technologique et tâtonnements juridiques.
Le rapport de l’IRES propose d’imaginer une gouvernance du virtuel fondée sur trois piliers :
L’éthique algorithmique : rendre les décisions automatisées compréhensibles, traçables et révisables.
La souveraineté numérique : permettre aux États de maîtriser leurs infrastructures et données critiques.
L’inclusion cognitive : garantir à tous les citoyens, quelle que soit leur origine ou leur éducation, un accès équitable au savoir numérique.
Le concept de noosphère — l’espace collectif de la pensée humaine — prend ici tout son sens. Si l’humanité vit désormais connectée, qui veille à la qualité des contenus, à la protection des cerveaux face à la manipulation de masse, à la santé mentale dans l’économie de l’attention ? Le numérique, loin d’être un outil neutre, façonne notre perception du monde. Il influence les émotions, polarise les débats, fragmente les communautés.
Sans une gouvernance éclairée du virtuel, le monde réel sera de plus en plus déformé, biaisé, conflictuel. Il est donc urgent de ne plus laisser le monde numérique à la dérive technologique.
Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?
La vitesse du numérique dépasse celle de la régulation. Pendant qu’on débat de l’éthique des IA, les IA elles-mêmes redéfinissent déjà les jeux de pouvoir. La gouvernance du virtuel risque d’être un combat perdu d’avance — un leurre pour faire croire au contrôle. Et puis, qui décidera des normes ? L’État ? L’ONU ? Les GAFAM ? Ou pire… des IA elles-mêmes ? En voulant “gouverner” le numérique, ne risque-t-on pas de légitimer une surveillance généralisée sous couvert de sécurité cognitive ?