L'ODJ Média



Gouvernance de la planète : qui doit piloter le vaisseau Terre ?


Rédigé par La Rédaction le Jeudi 24 Avril 2025



Le défi des limites planétaires avec une gouvernance à plusieurs vitesses ?

Le rapport stratégique 2024-2025 de l’IRES est formel : nous ne pourrons plus piloter notre avenir sans une gouvernance planétaire efficace. Face aux risques existentiels, le modèle Westphalien de souveraineté nationale est devenu inadapté. Le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité, l’épuisement des ressources, les pollutions globales et la pression démographique dessinent une équation sans précédent. Qui doit alors diriger la manœuvre collective ? Et comment ?

Neuf seuils ont été identifiés par les scientifiques comme indispensables à l’équilibre de la biosphère. Six sont déjà franchis. Il ne s’agit plus seulement d’enjeux environnementaux, mais d’un risque civilisationnel global. Si l’on dépasse certaines lignes rouges — comme l’acidification des océans ou la déforestation massive — les effets en chaîne pourraient rendre la Terre invivable pour les humains.

La gouvernance environnementale actuelle est émiettée, morcelée entre traités sans effets contraignants, sommets symboliques, et engagements à géométrie variable. Il manque un acteur planétaire doté de légitimité et de moyens, capable d’imposer des règles, de contrôler leur respect, et d’agir dans l’urgence.

Le rapport de l’IRES propose d’imaginer une gouvernance différenciée. À défaut d’un gouvernement mondial, il faut penser des mécanismes hybrides : des alliances thématiques (comme le GIEC pour le climat), des coalitions de volontaires, des accords régionaux élargis, ou encore une gouvernance algorithmique des ressources. L’intelligence artificielle pourrait, par exemple, modéliser la gestion mondiale de l’eau ou des sols.

Mais attention à ne pas créer une gouvernance des puissants : les pays les plus exposés aux risques — souvent les plus pauvres — sont aussi les moins représentés dans les instances internationales. Il est donc urgent de repenser la légitimité des organisations globales, à commencer par l’ONU et ses agences spécialisées.

La gouvernance planétaire doit sortir du flou moral pour entrer dans le droit dur. Ce que propose l’IRES, c’est d’enclencher une nouvelle phase du multilatéralisme : un contrat écologique mondial, avec des engagements mesurables, des mécanismes de suivi, et des sanctions en cas de non-respect. Ce contrat pourrait s’inspirer du principe de « justice climatique » et d’un nouveau pacte entre l’humain et la nature.

Ce qui est en jeu ici, ce n’est pas seulement la survie de la planète, mais la pérennité du projet humain. Sans gouvernance cohérente, inclusive, et équitable, la Terre deviendra un champ de ruines géopolitiques, où les États se battront pour l’eau, l’ombre, ou la survie.

​Et si la gouvernance planétaire n’était qu’un rêve technocratique ?

 Qui peut sérieusement croire qu’un consensus mondial émergera dans un monde où les intérêts des États sont aussi divergents ? Derrière les appels à la coopération globale, on oublie que la plupart des grandes puissances ont profité — et profitent encore — du désastre écologique. Confier la planète aux mêmes qui l’ont abîmée, est-ce bien raisonnable ? Le risque, c’est que cette « gouvernance mondiale » serve de paravent à de nouveaux rapports de force, masqués sous les mots doux du développement durable.





Jeudi 24 Avril 2025

Breaking news | Analyses & Finance & Bourse | Communiqué de presse | Eco Business | Digital & Tech | Santé & Bien être | Lifestyle | Culture & Musique & Loisir | Sport | Auto-moto | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Last Conférences & Reportages | Bookcase | L'ODJ Média


Bannière Réseaux Sociaux


Bannière Lodj DJ








Inscription à la newsletter

Plus d'informations sur cette page : https://www.lodj.ma/CGU_a46.html