ONU : Gaza, un « champ de mort » oublié de tous
Il est des mots qui résonnent comme des coups de canon. Ceux du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en font partie. Mardi dernier, il a dénoncé avec une rare véhémence la situation dramatique dans la bande de Gaza, qualifiant ce territoire assiégé de « champ de mort ». Depuis plus d’un mois, aucun convoi humanitaire n’a pu franchir les frontières de cette enclave palestinienne, où des millions d’hommes, de femmes et d’enfants luttent pour leur survie.
Gaza, ce petit territoire coincé entre Israël, l’Égypte et la Méditerranée, est depuis longtemps le symbole d’une tragédie humaine et politique. Le blocus imposé par Israël, justifié par des raisons de sécurité, a transformé cette région en une prison à ciel ouvert. Mais aujourd’hui, la situation a atteint un point de non-retour. Privée de nourriture, de carburant et de médicaments, la population de Gaza vit une crise humanitaire sans précédent.
Antonio Guterres, en dénonçant cette situation, pointe du doigt la responsabilité de la communauté internationale. Comment peut-on, au XXIe siècle, laisser un peuple entier sombrer dans la misère et la désolation ? Cette question, aussi simple soit-elle, reste sans réponse. Les grandes puissances, paralysées par leurs propres intérêts géopolitiques, ferment les yeux sur une tragédie qui se déroule sous leurs yeux.
Israël, de son côté, rejette ces accusations et affirme que les restrictions sont nécessaires pour empêcher le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste, de se réarmer. Mais cette justification, qu’on pourrait qualifier de cynique, ne masque pas la réalité : ce sont des civils innocents qui paient le prix de ce blocus.
La situation à Gaza n’est pas seulement une crise humanitaire. Elle est aussi un échec collectif, celui d’un monde incapable de résoudre un conflit qui dure depuis des décennies. Tant que la communauté internationale restera spectatrice, tant que les voix des opprimés seront étouffées par le bruit des armes, Gaza restera un « champ de mort », un rappel brutal de l’inhumanité de notre époque.