Par Aziz Boucetta
« L’Afrique sans la France est une voiture sans chauffeur, et la France sans l’Afrique est une voiture sans carburant », disait jadis feu le président du Gabon Omar Bongo, dont le pays, dans l’intervalle, a intégré le Commonwealth, se trouvant un nouveau ‘’chauffeur’’. Il n’est pas le seul. Les autres Etats anciennement colonies françaises, appuyés, soutenus, voire même encouragés par leurs opinions publiques, ont à leur tour opéré une grande bascule vers d’autres horizons, d’autres ‘’chauffeurs’’ !
Et que fait Paris ? Il raccommode, il rapièce, il menace, il agit en sous-main, comme à la bonne vieille époque de la Françafrique. Récemment, Paris et Alger ont convergé en raison des intérêts du moment, l’énergie pour la France, la politique intérieure pour l’Algérie, et tout a été fait comme, encore une fois au bon vieux temps, pour énerver les Marocains. Or, comme on le sait, les relations entre Alger et Paris ont toujours connu des rapprochements/réconciliations cycliques, chaque fois un peu plus historiques, dont ne s’offusquent que les ‘’offusquables’’, que ne craignent que les craintifs et pour lesquels ne s’alarment que les alarmistes. Et surtout, que ne croient que les crédules.
Les temps, encore une fois, ont changé, les défis sont autres, les puissances sont pléthore et les moyens de crispation et de friction sont légion. Aujourd’hui, la barbouzerie explose, des deux côtés, étant entendu que les services les plus efficaces sont ceux qui agissent dans l’ombre, sans jamais apparaître ni faire paraître leur jeu. Et dans ce jeu-là, force est de constater que les barbouzeries franco-algériennes sont plutôt grossières ou, au moins, élémentaires : une vidéo ancienne du roi qui surgit soudainement, des supposés messages du Renseignement français à son président, lui intimant l’ordre d’imprimer une nouvelle tendance à sa diplomatie... Les services marocains, dont l’efficacité n’est plus à prouver, ne doivent sûrement pas être inactifs mais rien ne transparait de leur(s) actions, si actions(s) il y a, et il y en a sûrement.
Dans l’actuelle ébullition planétaire, chacun compte ses points et ses abattis et tout le monde se cherche de nouveaux alliés. Et dans la relation entre la France et les pays du Maghreb, chacun joue sa partition, Paris avec ses souvenirs d’ascendant et sa nostalgie de puissance, se privant de cette subtilité qui fut naguère la marque de la diplomatie française (les tweets navrants de l’ambassade de France à Rabat en témoignent)… Alger agit par la force de la menace contre à peu près tout le monde (son peuple compris), traînant derrière elle la petite Tunisie, dont une partie considérable de l’opinion publique se voit prise en otage par son étrange président … et Rabat, froide et silencieuse, réagit en se projetant loin du Maghreb et de son amie la France, depuis rétrogradée au rang de simple partenaire.
Quand M. Macron annonce dans la rue qu’il viendra au Maroc en octobre, il devrait savoir qu’il y est de moins en moins le bienvenu (s’il y vient…). La raison ? Sa politique et celle de ses jeunes et inexpérimentés amis, se voulant résolument offensive, s’est révélée gravement offensante. Refuser le visa à des gens désireux d’aller en France a engendré un sentiment de rejet de cette même France et de renoncement à cet attrait qu’elle suscitait. C’est bien dommage mais c‘est malheureusement ainsi et c’est aussi durablement irréversible. D’un problème entre Etats, l’exécutif parisien a brillamment réussi à engendrer un profond ressentiment populaire.
De plus en plus de voix s’élèvent et deviennent assourdissantes, sur l’application de la règle de réciprocité du visa à la France. Ce serait une erreur car cela reviendrait à répondre à une politique inepte par une mesure tout aussi inepte, mais appliquer un visa à l’arrivée, payant, serait une réponse adéquate et mesurée, qui respecterait la tradition marocaine de l’hospitalité et de l’ouverture, qui filtrerait les entrées des Français désargentés qui paient tout chez eux et viennent se promener au Maroc, et qui enverrait un message aux dirigeants français, s’ils le comprennent…
Changer d’ambassadeur n’arrangerait rien non plus, le Maroc s’étant habitué à ne pas avoir d’ambassadeur français sur son sol depuis trois ans… La seule solution pour faire (doucement) repartir les relations de Paris avec ses anciennes colonies et protectorats serait que le président français, accusé d’arrogance sur son propre sol, se montre plus humble, et que Paris accepte de ne plus seulement prendre en Afrique (et au Maroc), mais d’apprendre de l’Afrique (et du Maroc).
Et que fait Paris ? Il raccommode, il rapièce, il menace, il agit en sous-main, comme à la bonne vieille époque de la Françafrique. Récemment, Paris et Alger ont convergé en raison des intérêts du moment, l’énergie pour la France, la politique intérieure pour l’Algérie, et tout a été fait comme, encore une fois au bon vieux temps, pour énerver les Marocains. Or, comme on le sait, les relations entre Alger et Paris ont toujours connu des rapprochements/réconciliations cycliques, chaque fois un peu plus historiques, dont ne s’offusquent que les ‘’offusquables’’, que ne craignent que les craintifs et pour lesquels ne s’alarment que les alarmistes. Et surtout, que ne croient que les crédules.
Les temps, encore une fois, ont changé, les défis sont autres, les puissances sont pléthore et les moyens de crispation et de friction sont légion. Aujourd’hui, la barbouzerie explose, des deux côtés, étant entendu que les services les plus efficaces sont ceux qui agissent dans l’ombre, sans jamais apparaître ni faire paraître leur jeu. Et dans ce jeu-là, force est de constater que les barbouzeries franco-algériennes sont plutôt grossières ou, au moins, élémentaires : une vidéo ancienne du roi qui surgit soudainement, des supposés messages du Renseignement français à son président, lui intimant l’ordre d’imprimer une nouvelle tendance à sa diplomatie... Les services marocains, dont l’efficacité n’est plus à prouver, ne doivent sûrement pas être inactifs mais rien ne transparait de leur(s) actions, si actions(s) il y a, et il y en a sûrement.
Dans l’actuelle ébullition planétaire, chacun compte ses points et ses abattis et tout le monde se cherche de nouveaux alliés. Et dans la relation entre la France et les pays du Maghreb, chacun joue sa partition, Paris avec ses souvenirs d’ascendant et sa nostalgie de puissance, se privant de cette subtilité qui fut naguère la marque de la diplomatie française (les tweets navrants de l’ambassade de France à Rabat en témoignent)… Alger agit par la force de la menace contre à peu près tout le monde (son peuple compris), traînant derrière elle la petite Tunisie, dont une partie considérable de l’opinion publique se voit prise en otage par son étrange président … et Rabat, froide et silencieuse, réagit en se projetant loin du Maghreb et de son amie la France, depuis rétrogradée au rang de simple partenaire.
Quand M. Macron annonce dans la rue qu’il viendra au Maroc en octobre, il devrait savoir qu’il y est de moins en moins le bienvenu (s’il y vient…). La raison ? Sa politique et celle de ses jeunes et inexpérimentés amis, se voulant résolument offensive, s’est révélée gravement offensante. Refuser le visa à des gens désireux d’aller en France a engendré un sentiment de rejet de cette même France et de renoncement à cet attrait qu’elle suscitait. C’est bien dommage mais c‘est malheureusement ainsi et c’est aussi durablement irréversible. D’un problème entre Etats, l’exécutif parisien a brillamment réussi à engendrer un profond ressentiment populaire.
De plus en plus de voix s’élèvent et deviennent assourdissantes, sur l’application de la règle de réciprocité du visa à la France. Ce serait une erreur car cela reviendrait à répondre à une politique inepte par une mesure tout aussi inepte, mais appliquer un visa à l’arrivée, payant, serait une réponse adéquate et mesurée, qui respecterait la tradition marocaine de l’hospitalité et de l’ouverture, qui filtrerait les entrées des Français désargentés qui paient tout chez eux et viennent se promener au Maroc, et qui enverrait un message aux dirigeants français, s’ils le comprennent…
Changer d’ambassadeur n’arrangerait rien non plus, le Maroc s’étant habitué à ne pas avoir d’ambassadeur français sur son sol depuis trois ans… La seule solution pour faire (doucement) repartir les relations de Paris avec ses anciennes colonies et protectorats serait que le président français, accusé d’arrogance sur son propre sol, se montre plus humble, et que Paris accepte de ne plus seulement prendre en Afrique (et au Maroc), mais d’apprendre de l’Afrique (et du Maroc).
Rédigé par Aziz Boucetta sur Panorapost