« Or le prodigieux est agréable ; j'en donne pour preuve que tous, lorsqu'ils font un récit, en rajoutent toujours, pour produire du plaisir... »
Aristote
« L'histoire est le récit, presque toujours faux, d'événements presque toujours sans importance, occasionnés par des chefs d'états qui sont presque tous des coquins et des soldats qui sont presque tous des imbéciles. »
Ambrose Bierce / Artiste, écrivain, Journaliste (1842 - 1914)
Aristote
« L'histoire est le récit, presque toujours faux, d'événements presque toujours sans importance, occasionnés par des chefs d'états qui sont presque tous des coquins et des soldats qui sont presque tous des imbéciles. »
Ambrose Bierce / Artiste, écrivain, Journaliste (1842 - 1914)
Par récit national, on désigne la réinvention ou la réécriture de l’histoire d’un pays sous forme d’une fiction qui s’éloigne souvent de la réalité.
En général, la construction de ce « récit national » s’appuie sur les manuels scolaires, les médias officiels et leurs substituts …
On y déroule des récits de conquêtes pour les uns de résistance pour les autres, d’épopées victorieuses et de personnalités modèles.
Chaque récit doit avoir ses héros, des personnalités qui moyennant quelques écarts avec l’histoire peuvent devenir des exemples pour les patriotes…
On retrouve ces héros dans les appellations des stades, des aéroports, des grands boulevards, des universités, des lycées et autres collèges…
Le récit national met en avant la grandeur du pays, ses hauts faits et édulcore souvent les pages plus délicates, on omet obligatoirement les grandes exactions dans le sens de l’époque : Esclavagisme, tortures, agressions … Il naturalise le « patriotisme », depuis les temps anciens. (Nicolas Offenstadt : A bas le roman national !)
Le récit national est souvent chargé de superlatifs pour qualifier la nation, les héros patriotes, les monuments du pays, sa nature, sa gastronomie…
Il faut noter que les changements de régimes politiques s’accompagnent de réécritures souvent idéologiques du récit national, on y rajoute la glorification du nouveau pouvoir et on révise les programmes scolaires en conséquence…
Les citoyens doivent être imprégnés du sentiment d’appartenance à une Nation intemporelle pour qu’ils consentent aux efforts. Le récit doit être intégré à l’imaginaire national commun.
Quand François Fillon était candidat aux primaires de la droite il avait expliqué clairement qu’il voulait réécrire les programmes d'histoire pour que les jeunes élèves soient fiers du passé de la France.
Il avait écrit : « Il faut en finir avec les complexes et les théories fumeuses qui ont déconstruit, chez tant de jeunes, le goût d'être ensemble, fiers d'être Français ».
« Si je suis élu président de la République, je donnerai instruction au ministre de l’Éducation nationale d’abroger ces programmes et de demander à trois académiciens de renom de s’entourer des meilleurs avis afin de les réécrire, avec l’idée de les concevoir comme un récit national »
Sur le fonds il avait expliqué : « Non, la France n'est pas coupable d'avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Nord. »
Staline, dans des moments difficiles, avait omis l’idéologie communiste et l’internationalisme pour appeler ses compatriotes à résister au nom du patriotisme et de la Sainte Russie.
Les références religieuses ne manquent pas dans un récit national, dans beaucoup de pays c’est même un élément fondamental du narratif.
C’est dire que le récit national, ce n’est pas de l’histoire c’est de la propagande fondamentale.
Le roman national en Algérie :
Sans jugement de valeur, le narratif officiel de l’histoire de l’Algérie indépendante est basé sur les fondements suivants : Les martyrs : un million cinq cents milles L’armée : héritière du mouvement national L’ennemi : La France coloniale puis le Maroc voisin gênant et jaloux des réalisations gigantesques de la révolution. Le tiers-mondisme est la théorie explicative qui depuis les années 80 ne prend plus.
Le problème c’est que ce récit national n’a pas empêché l’échec patent du modèle politique et économique.
La nouvelle élite politique expatriée, marginalisée et combattue n’a pas réussi à déconstruire le récit national passéiste et à construire un «dream national » orienté vers la modernité, dans le progrès social, dans la paix avec son environnement.
La France et le récit national Algérien :
Alors quel est le problème de la France avec le récit national Algérien ? Les deux récits Algérien et Français se chevauchent et se contredisent. Chaque fois qu’un parti ou un gouvernement cherche l’apaisement, il fait des concessions sur le récit national, il fait des aveux à l’histoire...
Quand au contraire on s’accroche à son propre récit de l’histoire commune, c’est qu’on cherche à unifier ses rangs en provoquant l’autre…
Quand Macron s’attaque au récit national Algérien, il s’attaque au ciment de l’Algérie, il est dans la provocation, il fait mal, très mal…
Comme dans tous les couples, le seul moyen pour vivre ensemble quand le narratif du passé est source de contradictions est de se trouver un projet d’avenir, un récit lumineux d’un avenir à bâtir…
Cela me parait aussi vrai pour l’Algérie, pour la France que pour le couple.
Un nouveau modèle politico-économique pour l’Algérie, une nouvelle France des lumières, un rêve d’une nouvelles civilisation en méditerranée pour nous tous...
Dr Samir Belahsen
En général, la construction de ce « récit national » s’appuie sur les manuels scolaires, les médias officiels et leurs substituts …
On y déroule des récits de conquêtes pour les uns de résistance pour les autres, d’épopées victorieuses et de personnalités modèles.
Chaque récit doit avoir ses héros, des personnalités qui moyennant quelques écarts avec l’histoire peuvent devenir des exemples pour les patriotes…
On retrouve ces héros dans les appellations des stades, des aéroports, des grands boulevards, des universités, des lycées et autres collèges…
Le récit national met en avant la grandeur du pays, ses hauts faits et édulcore souvent les pages plus délicates, on omet obligatoirement les grandes exactions dans le sens de l’époque : Esclavagisme, tortures, agressions … Il naturalise le « patriotisme », depuis les temps anciens. (Nicolas Offenstadt : A bas le roman national !)
Le récit national est souvent chargé de superlatifs pour qualifier la nation, les héros patriotes, les monuments du pays, sa nature, sa gastronomie…
Il faut noter que les changements de régimes politiques s’accompagnent de réécritures souvent idéologiques du récit national, on y rajoute la glorification du nouveau pouvoir et on révise les programmes scolaires en conséquence…
Les citoyens doivent être imprégnés du sentiment d’appartenance à une Nation intemporelle pour qu’ils consentent aux efforts. Le récit doit être intégré à l’imaginaire national commun.
Quand François Fillon était candidat aux primaires de la droite il avait expliqué clairement qu’il voulait réécrire les programmes d'histoire pour que les jeunes élèves soient fiers du passé de la France.
Il avait écrit : « Il faut en finir avec les complexes et les théories fumeuses qui ont déconstruit, chez tant de jeunes, le goût d'être ensemble, fiers d'être Français ».
« Si je suis élu président de la République, je donnerai instruction au ministre de l’Éducation nationale d’abroger ces programmes et de demander à trois académiciens de renom de s’entourer des meilleurs avis afin de les réécrire, avec l’idée de les concevoir comme un récit national »
Sur le fonds il avait expliqué : « Non, la France n'est pas coupable d'avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Nord. »
Staline, dans des moments difficiles, avait omis l’idéologie communiste et l’internationalisme pour appeler ses compatriotes à résister au nom du patriotisme et de la Sainte Russie.
Les références religieuses ne manquent pas dans un récit national, dans beaucoup de pays c’est même un élément fondamental du narratif.
C’est dire que le récit national, ce n’est pas de l’histoire c’est de la propagande fondamentale.
Le roman national en Algérie :
Sans jugement de valeur, le narratif officiel de l’histoire de l’Algérie indépendante est basé sur les fondements suivants : Les martyrs : un million cinq cents milles L’armée : héritière du mouvement national L’ennemi : La France coloniale puis le Maroc voisin gênant et jaloux des réalisations gigantesques de la révolution. Le tiers-mondisme est la théorie explicative qui depuis les années 80 ne prend plus.
Le problème c’est que ce récit national n’a pas empêché l’échec patent du modèle politique et économique.
La nouvelle élite politique expatriée, marginalisée et combattue n’a pas réussi à déconstruire le récit national passéiste et à construire un «dream national » orienté vers la modernité, dans le progrès social, dans la paix avec son environnement.
La France et le récit national Algérien :
Alors quel est le problème de la France avec le récit national Algérien ? Les deux récits Algérien et Français se chevauchent et se contredisent. Chaque fois qu’un parti ou un gouvernement cherche l’apaisement, il fait des concessions sur le récit national, il fait des aveux à l’histoire...
Quand au contraire on s’accroche à son propre récit de l’histoire commune, c’est qu’on cherche à unifier ses rangs en provoquant l’autre…
Quand Macron s’attaque au récit national Algérien, il s’attaque au ciment de l’Algérie, il est dans la provocation, il fait mal, très mal…
Comme dans tous les couples, le seul moyen pour vivre ensemble quand le narratif du passé est source de contradictions est de se trouver un projet d’avenir, un récit lumineux d’un avenir à bâtir…
Cela me parait aussi vrai pour l’Algérie, pour la France que pour le couple.
Un nouveau modèle politico-économique pour l’Algérie, une nouvelle France des lumières, un rêve d’une nouvelles civilisation en méditerranée pour nous tous...
Dr Samir Belahsen